Images de Bretagne

Images de Bretagne... La Bretagne est riche en paysages et en culture. La mer, la terre, les rivières, les ports, le canal de Nantes à Brest, les monuments, la tradition celtique, la côte, la forêt de Brocéliande, ses artistes, ses danses... Asseyez-vous, regardez quelques images pour votre plaisir et peut-être aussi pour découvrir un pays que vous ne connaissez pas! Voici un outil pour les étudiants-es de français. Ci-dessus, La Côte de granit rose. ©José María Gil Puchol.

dimanche 29 janvier 2012

La tranchée des bagnards à Glomel. Côtes d'Armor.

Panneau du canal de Nantes à Brest avant
d'arriver à Glomel. Altitude du bief de partage 184 m.

Lors de l’union de la Bretagne au royaume de France en 1532, les Bretons conçurent l’idée d’ouvrir une voie de navigation intérieure dans le pays. Dans un premier temps, les États de Bretagne décidèrent de canaliser La Vilaine en 1538 afin de relier Rennes et Messac par bateau. Plus tard, les blocus imposés par les Anglais sur la rade de Brest depuis 1688 sous le règne de Louis XIV, poussèrent la Bretagne à mettre en place un réseau navigable dans la région. En 1745, le comte François Joseph de Kersauson envisagea un premier projet de Nantes à Brest qui sera abandonné par manque d’appui financier. En janvier 1783, une commission sera chargée d’analyser des projets de navigation intérieure qui seront présentés au roi Louis XVI, le 31 octobre 1784. Cette commission formée par quelques membres de l’académie royale des sciences, dont l’abbé Rochon ou Nicolas de Condorcet, prendra en charge l’étude des mémoires des différents projets de navigation qui bientôt verront le jour.

Paysage breton à Carnoët,

dans la Vallée des Saints dans les Côtes d'Armor.

La décision définitive viendra de la part de Napoléon I^er lors du blocus sur la rade de Brest par les Britanniques en début du 19^ème siècle. Les menaces anglaises ont convaincu Napoléon de cette nécessité de débloquer Brest à travers la Bretagne intérieure pour assurer les produits aux villes de Brest et Lorient. En 1803, l’ingénieur Guy Bouessel étudia le projet et suite au décret impérial de construction des canaux en Bretagne signé le 7 juin 1811, les travaux purent commencer en Loire-Inférieure et dans le Finistère. Le 7 septembre, Napoléon visitera les lieux afin de poser la première pierre de la première écluse sur le bief de Guilly Glaz, entre Port-Launay et Châteaulin. Dû à la complexité du chantier, les travaux seront à l’arrêt dans un premier temps, mais onze ans plus tard, en 1822, afin de pouvoir les financer les travaux, la Compagnie des Canaux de Bretagne verra le jour et ses emprunts donneront voie libre aux travaux qui seront dirigés par le comte Jean-Marie de Silguy.

Ancien chemin de halage sur le canal à Glomel.

Ce canal est dessiné sur une longueur de 369 km 600 m¹, et partant de la Loire, à l’intérieur de la ville de Nantes, il traverse le Morbihan et les Côtes d’Armor pour arriver jusqu’à Châteaulin, dans le Finistère et communiquer avec l’Aulne et la rade de Brest. Le canal fut divisé en deux sections : la première section partirait de Nantes à Redon et compterait 18 écluses sur un parcours de 95 km ; la deuxième section irait de Redon à Châteaulin comprenant 219 écluses sur une longueur de 274 km.

1 Ministère de l’intérieur. Rapport au roi sur la situation des canaux au 31 mars 1823. Imprimerie royale. Paris. 1823. BNF Gallica.

Randonneur sur le canal de Nantes à Brest à Glomel.

Ce chantier ambitieux et fabuleux qui débuta sous Napoléon I^er [1769-1821] en 1806, fut terminé 36 ans plus tard sous la houlette de Louis-Philippe I^er[1773-1850] en 1842. Pour sa réalisation, il a compté, d’une part, sur la participation de l'Etat apportant, depuis le ministère de la guerre, l'argent emprunté, le commandement militaire et les ingénieurs; et d’autre par sur la population apportant la main d'œuvre locale, les entrepreneurs, qui prenaient en charge les chantiers, et les prisonniers obligés à travailler dans l’espoir de voir un jour la liberté. La construction du canal fut approuvée par la loi du 14 Août 1822 avec un emprunt prévu de 29.600.000 francs.

La tranchée commence à la fin de ce morceau du canal.

Le canal fut creusé par morceaux et ne commencèrent pas en même temps, même plusieurs chantiers restaient inactifs tandis que d’autres étaient très avancés. Il y eût beaucoup de difficultés à surmonter avant et pendant les travaux car il fallait négocier les expropriations, recourir à des instances judiciaires, inspecter les tracés, repérer les carrières, transporter le matériel, assurer le logement du personnel et des ouvriers, fournir la nourriture… Concernant le chantier de la grande tranchée du bief de partage de Glomel, il débuta en 1823.

Borne sur le canal à Glomel: kilomètre 265.

L’arrivée du canal en Bretagne ne seulement satisferait le besoin d'éviter le trajet par mer entre les ports de Nantes, Lorient et Brest en cas de guerre, mais il provoquerait une revalorisation du pays jamais vue : le bois ou le fer provenant du Haut-Rhin arriveraient sans difficulté à Brest à travers cette grande ligne navigable, et de Nantes les produits navigueraient jusqu'à Bâle et Strasbourg.

Je vous invite à lire la suite...

Déjà disponible chez Edilivre ici:

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Vous pouvez regarder quelques images du livre:

Maison d'éclusier à Stang Jean, sur le canal à Glomel.

Les étangs du Roz creusés pour le canal à Pontivy.

Vue de la tranchée.
Pont conduisant à la fontaine du bagne.

Panneau d'information sur les bagnards à Glomel sur le chemin de halage.

Nature autour du canal à Glomel.

Panneau pour aller à la fontaine du bagne.C'est 20 minutes à pied si on emprunte le pont sur le canal.

Images prises le 14 janvier 2012 à Glomel (22).

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"La tranchée des bagnards, L'Abbaye de Beauport, Les monuments mégalithiques en Bretagne, La Vénus de Quinipily."

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mardi 17 janvier 2012

Rol autrement, une dualité sur métal.

Rol devant son atelier de forgeron: "L'univers libre".

Rol, comme tout artiste, est versatile, curieux, polyvalent, pourvu de multiples habiletés. Imaginaire et rationalité se combinent pour aboutir à un résultat matériel, à une dualité sur métal. Il nous montre son Univers Libre, chez lui, à Cléguérec dans le Morbihan.

La porte du bunker.

Dans son jardin à Cléguérec, Rol a installé un musée en plein air, une galerie extérieure où il y a de la place pour d'autres sujets plus adaptés à la contemplation dans la nature. Ce n'est pas les pièces qui manquent, au contraire, car il y en a qui sont dans des cartons dans une cave dans le noir. Sur son jardin, il a installé l'ours Quasimodo, des libellules et des coccinelles. Soit en été, soit en hiver, ils sont toujours dans le jardin jour et nuit.

Il pose avec les lances qu'il utilisera
dans son prochain travail.

Pour nous montrer son dernier travail, il nous a conduits à son atelier "l'Univers Libre" où il a voulu poser en double. Il a pris deux lances du bouclier médiéval qu'il est en train de faire. Rol est un sculpteur particulier, aux multiples visages. Toujours en pleine énergie, en forme, prêt à ramasser de la ferraille pour s'engager dans un nouveau projet, innovateur, social, fou...

Il est toujours en forme quoi qu'il arrive pour travailler le dur métal qu'il a choisi pour lui donner la forme de ses rêves. Ses lances reposent à l'extérieur pour qu'elles prennent de l'humidité et laisser la rouille envahir le métal. Le rendu sera plus réel.

Le feu, matière première dans le travail de Rol.

Quelques fois, il aime rester dehors, auprès de la porte de son atelier, question de prendre l'air et changer les idées que la fumée de la soudure peut noircir. Pendant ces moments de détente, l'inspiration peut arriver de tous les côtés.

Arbre métallique sur son jardin.

Dans son jardin, il a tout ce qu'il faut: des bestioles, des portes, des stations service, des puits... Quelques fois, il aime monter sur son arbre métallique qu'il a planté dans son jardin pour prendre de la hauteur et regarder le paysage qui l'entoure.

Signature sur son arbre métallique.

Chaque sculpture est signée de son nom "Rol", un graphisme qu'il dessine soigneusement sur le fer et qu'il colle à la chaleur du chalumeau.

Toujours de bonne humeur
sur son jardin.

Il nous a montré "Blanche Neige et les 7 nains", un travail particulier, un cri à la libération, une dénonce contre la barbarie qu'on peut voir sur son jardin. Il s'agit de la porte qu'il a récupérée de la démolition d'un vrai bunker et qu'il a entourée des boulets. Dans un premier temps, on pouvait prendre les boulets et les déplacer, jouer avec mais il a dû les souder car deux ont été volés.

Un regard inquiet derrière la porte du bunker:
"Blanche Neige et les 7 nains".

Le monde devient-il un bunker? On est de plus en plus surveillés, traqués, mesurés, pesés, analysés... Un monde heureux tel qui l'a peint Huxley? Le regard d'un homme quelconque isolé à travers la fenêtre, observant la possibilité d'un autre univers hors du bunker.

Le cri libérateur de la main derrière le bunker.

Au secours!!

Voici la main sale et ouverte d'un homme qui crie, qui demande l'arrêt de toutes les absurdités qui nous isolent, qui nous font méfier les uns des autres. L'homme, capable de tout exploit, capable aussi d'activer des infinis leviers pour construire des bunkers, pour construire des petites machines servant à nous traquer, nous surveiller, nous oppresser...

"Les paradis perdus".

"Les paradis perdus", oeuvre nostalgique qui nous transporte au passé. Rol s'est inspiré d'une chanson de Christophe et nous ramène aux années 50, les temps d'une autre jeunesse qui dansait au rythme du rock-and-roll, une musique révolutionnaire qui venait d'arriver au monde. Le vélomoteur, un moyen de transport populaire à cette époque, pouvait conduire les couples un peu plus loin que 'habitude aidant à l'épanouissement des gens. Dans l'imaginaire, il est toujours prêt à partir après avoir fait le plein d'essence. Sur son station service, Rol va nous faire le plein... de bonnes idées avec de la bonne humeur.

Rol sur son puits dans son jardin.

"Tu peux, donc je puis... Sauf qu'il pleut dans le puis", son puits encadré par les tuyaux et les vannes de fer autrefois dans une usine. Les différentes parties d'un bâtiment industriel, d'un bateau... hors de leur contexte apportent le charme de les savoir combiner avec d'autres éléments étrangers à elles-mêmes, toujours dans une certaine harmonie. Le puits ci-contre, réservoir en rapport à l'eau est combiné avec d'autres éléments hydrauliques tels canalisations, vannes ou tuyaux de grandeur remarquable.

Chalumeau à gaz.

Rol se prépare à s'attaquer à son dernier travail, le bouclier croisé des lances. Il allume son chalumeau à gaz afin de ramollir quelques parties et pouvoir coller quelques pièces métalliques.

Rol est toujours occupé, il a plein d'idées dans sa tête.

Un artiste se doit être polyvalent, curieux, toujours inquiet pour transmettre une idée. Ses connaissances, ses rêves, ses expériences, ses techniques sont mélangés dans un chaudron qui boue dans son cerveau à l'aide d'un cube d'imaginaire et d'un cube de rationnel. Ensuite, à force de chaleur, le métal devient le support matériel de ces idées. Même si Rol aime se reposer et observer quelques fois, Rol est un sculpteur très actif, qui ne manque pas d'idées. C'est lui-même qui dirige son travail et malgré les apparences, il est très doué et capable de faire plusieurs choses en même temps.

Soudure au gaz.

Rol utilise deux sortes de soudure: la soudure au gaz et la soudure électrique, chacune ayant une utilisation différente pour son travail de sculpteur. La soudure électrique est parfois nécessaire pour des travaux précis et particuliers. Lorsqu'on utilise le chalumeau à gaz, il chauffe la pièce en entier tout en dilatant le métal, tandis que la tige électrique ne vise que le point envisagé, sans transmettre la chaleur. Selon les pièces à souder, il s'en sert bien du gaz bien de la tige électrique.

Une valise écrasée avec des crucifix autour c'est une de ses dernières œuvres: "Adieu à Dieu". La couleur mauve des statuettes symbole de la passion contraste bien avec la couleur marron vieille et usée de la valise. Une valise qu'il a amenée dans un garage pour la faire écraser.

Il aime traiter les sujets les plus divers et originaux qui lui arrivent dictés par son esprit. Le fer et les métaux en particulier ainsi que la façon de les travailler n'ont pas de mystère pour Rol. Il les frappe, les torde, les chauffe, les polie, les fait sabler, les soude, les peint... Un boulot complet, quoi!!

Rol existe,

je l'ai rencontré!!

Veuillez consulter aussi mon reportage du 12 décembre 2011: Rol, artiste sculpteur et son "Utopie rat-dieuse".