samedi 31 mars 2012

L'autorail X 3800 "Picasso". Loudéac (22).





Gare de Loudéac. 

L'autorail X 2400 en gare de Loudéac.






J'ai eu l'occasion de participer le 13 septembre 2008 à un voyage touristique sur la ligne ferroviaire Loudéac-Saint-Julien organisé par l'association de chemins de fer de Bretagne. C'était dans un autorail appelé « Picasso » que je ne connaissais pas. Ce machin, pour moi, était une vieille ferraille que j'avais vue aussi circuler il y a longtemps et que fumait comme c'est pas possible. Beaucoup de gens se sont donnés rendez-vous cet après-midi d'un dimanche ensoleillé : des familles, des anciens usagers, des curieux, des enfants... Je ne savais pas que j'allais monter dans l'autorail le plus célèbre et le plus populaire dans l'histoire des chemins de fer français : le X 3800 surnommé « Picasso » !! C'était le seul train à parcourir la France profonde des années 1950 à 1988.  Ici sur les rails, le X 3890 CFCB, des chemins de fer de centre Bretagne.




Gare de Loudéac.

L'autorail des CFCB prêt à partir.






Utilisant des termes ferroviaires, la ligne Saint-Brieuc-Quiberon est une ligne transversale centrale à voie unique non électrifiée. Empruntée par ces autorails, leur signalisation était simplifiée et le service voyageurs de la péninsule bretonne se complétait avec les lignes transversales de Saint-Malo à Nantes et le trajet de Guingamp à Rosporden et les radiales Brest-Rennes par le nord et Quimper-Rennes par le sud. Ce parcours de Saint-Brieuc qui arrivait à Quiberon est assez accidenté car vallonné et traverse tout le massif armoricain par Loudéac, Pontivy, la vallée du Blavet et Auray, gare de la ligne radiale de Bretagne-Sud. 




L'autorail X 3800 "Picasso".
Accès à l cabine.

Des gens du pays dans un voyage touristique.






 L'autorail X 3800 « Picasso » est une machine dure pour des circonstances dures. Loin des raideurs de l'époque, je n'ai pas hésité à prendre mon appareil photo pour rendre le charme romantique que ce voyage dégageait. J'ai fait des connaissances intéressantes, notamment des gens qui empruntaient ce train dans les années 50 et 60 pour leur quotidien. L'ambiance à cette époque était une autre.








Une belle vue sur la campagne bretonne.


L'autorail a approché les bretons les uns les autres.






Les gens voyageaient les poules et les œufs à la main pour les vendre dans les marchés de la région. Je voudrais vous montrer ici les excellentes performances de cet autorail protagoniste d'une époque d'après guerre difficile et qu'aujourd'hui a intégré le patrimoine et la mémoire nationale. Les « Picasso » ont circulé jusqu'en 1988, et certains ont été préservés par des associations d'amateurs. Grâce à un entretien soigné, ils circulent toujours sur des lignes touristiques.  




Voyage dans l'autorail "Picasso".

L'autorail est né pour rendre service à la campagne.






 Le terme « Micheline » désigne les autorails qui circulaient pourvus de pneus Michelin sur les voies ferrées avant la guerre 1939-1945. Si bien l'autorail « Picasso » n'a rien à voir avec ces vieilles machines, les voyageurs l'ont souvent appelé « Micheline », et la coutume l'a baptisé ainsi. Cette modeste machine a laissé par contre une forte impression dans les esprits et les paysages français d'après guerre. Enfin, un moyen de transport démocratisé est arrivé pour ouvrir les gens au monde. Ces gens qui avaient subi les bombardements, le harcèlement, la famine, le manque, la perte des êtres chéris allaient s'épanouir. Cette machine leur permettrait de se déplacer bien loin pour intégrer dans leurs vies une autre chose que leur petit monde limité : dans le même jour, ils pourraient aller visiter un ami, aller acheter une robe, vendre leur fromage... 




Accès à la cabine de l'autorail X 3800.

Ce petit train était construit en monobloc.






Elle a servi à développer une campagne qui était forcement obligée d'être désenclavée. Cet engin est une merveille : dans une même caisse il y a tout : moteur, cabine, sièges, toilettes... L'arrivée du « Picasso » est un grand évènement pour le pays car les gens vont oublier bientôt leur charrette et leur mule pour aller d'un coin à l'autre à toute allure. Il est tellement sollicité par les voyageurs qu'ils sont souvent à l'intérieur debout, occupant même le compartiment à bagages. L'arrivée de l'autorail permet à ceux habitant Loudéac d'aller à Pontivy dans le même jour et pour la première fois se rendre au marché. Les paysans ainsi que d'autres commerçants de Baud pouvaient aller à la Motte vendre leurs produits dans la journée.  






La cabine de l'autorail est excentrée.

Son moteur développait 300 ch.

  




On peut dire que cet autorail X-3800 se suffit à lui seul car très complet en même temps que particulier. Autonome et autosuffisant, il a un compartiment de 1ère classe, un autre de 2de, des toilettes et un vaste local à bagages. Ces machines furent dessinées par les ingénieurs de la SNCF en 1947 et 251 exemplaires furent construits par l'usine Renault. Sans bouger de la cabine, le conducteur peut la conduire dans les deux sens.






Un regard vers le passé.

L'autorail traversait le massif armoricain.






Le premier train fut numéroté X 3800 et le dernier X 4051, soit un total de 251 machines. Ces machines avaient été conçues par les ingénieurs afin qu'elles puissent supporter les conditions difficiles des chemins de fer moins importants après la guerre dernière. Résistantes, économiques et sûres, elles étaient facilement repérables grâce aux couleurs blancs et rouges. Après leur retraite en 1988, celles qui ont été conservées par des associations ferroviaires sont utilisées sur des lignes touristiques. La moitié supérieure de l'autorail « Picasso » est peinte en crème et l'autre moitié en rouge. Mais les toits crème se salissant davantage, une version toit rouge fut mise en service.  





L'autorail allait mettre en contact les gens du pays.

L'autorail: une machine dure et résistante.

  




Après la dernière guerre de 1945, le réseau ferroviaire français se trouvant en ruine, la SNCF entreprend la tâche de tout reconstruire : réseau et machines. Des importants efforts d'investissement sont mis sur la table afin de demander à l'industrie le matériel nécessaire : du fer pour les voies et pour les machines. L'autorail était une machine qui avait parcouru les voies françaises dans les années 1930, et la SNCF envisage à nouveau d'utiliser ces mêmes locomotives. Mais les temps ont changé et il s'avère nécessaire de concevoir des nouvelles plus adaptées aux circonstances de l'époque. Les ingénieurs se mirent à l'œuvre dans la Division des études d'Autorails (DEA), pour créer ces nouvelles séries qualifiées d'« unifiées ».  





L'autorail assurait un minimum de confort.

Le succès de l'autorail X 3800 fut un succès complet.







Pourquoi unifiées? En 1939, la SNCF a 60 types différents d'autorails pour un total de 775 locomotives. Cela représente une grande diversité de machines très chères à entretenir. C'est pourquoi, le plus avantageux à cette époque était de les réduire à 4 types. Une deuxième génération d'autorails verra donc le jour, dont l'autorail « Picasso » X 3800 et le X 4200 de 1959 à deux étages.






Après la guerre 1939-1945, une nouvelle génération
d'autorail a vu le jour: la série X 3800.

L'autorail a été conçu pour être autonome.

  





Cet engin a marqué l'époque des autorails de la 2è génération après la guerre et de conception dite unifiée : tout est dans un bloc, comme un autocar : transmission mécanique, embrayage et boîte de vitesses de type camion. Il a tout ce qu'il faut : résistant, économique, facile à utiliser. Sa caisse mesure 21,85 mètres, repose sur deux bogies et pèse 34 tonnes en charge, peut atteindre une vitesse de 120 km/h. La SNCF a créé cet habitacle roulant tout en pensant à assurer les meilleurs conditions de confort sur des parcours de longueur moyenne. Ce type d'autorail est autonome, pouvant circuler seul, ou composé de deux autorails encadrant une ou même deux remorques.  





L'autorail n'a pas besoin d'un entretien excessif.

Cet engin peut dormir à la belle étoile.




Le X 3800 « Picasso » n'a pas besoin d'un entretien excessif ni exigeant, bien qu'il soit utilisé sur des parcours journaliers élevés qui usent la mécanique. Dans sa cabine particulière, surélevée et excentrée, le conducteur peut surveiller le moteur sans bouger de sa cabine en permanence ; les commandes sont très simples, sans électricité, elles sont reliées directement de façon mécanique. De cette manière, l'autorail peut circuler pendant plusieurs jours consécutifs sans passer dans un centre d'entretien. En plus, l'autorail peut dormir garé à la belle étoile, même en hiver, grâce à un système de réchauffage de l'eau des circuits.





L'autorail est très performant 
dans la raideur et la difficulté.

Un service rendu vraiment remarquable.

  





Le service rendu par cette machine sur le réseau français de 1950 à 1988 a été très efficace et très remarquable. Cet autorail est très performant dans la raideur et la difficulté, on ne pouvait avoir mieux pour surmonter les difficultés après la guerre. Il a circulé sans difficulté sur voies assez déformées, car les roues restent bien en contact avec les rails. Il est équipé des tampons assez larges pour tirer une remorque sur une courbe de 150 m de rayon suivie d'un alignement, une performance exceptionnelle pour une machine monobloc. Ce train est fait vraiment pour rouler sur les lignes difficiles du réseau secondaire de l'après guerre.  





Les tripes de l'autorail.
Mécanique austère mais efficace.

L'autorail pouvait atteindre 120 km/h.

  





Dans un premier temps, les X 3800 ont accepté deux types de moteurs exceptionnels par leurs résultats : le moteur Renault diesel « 517 », qui a tourné sur les autorails 3801 à 3835, et un autre moteur Saurer diesel « BZDS » sur les machines numérotés de 3836 à 3856. Les autres engins, poussant la série 3800 jusqu'au numéro 4051, recevront l'un ou l'autre des deux moteurs.  









L'autorail est le résultat d'une conception rustique.

Cette machine consomme 1 litre de gasoil par km.







D'après les experts de la SNCF, et les dires de l'époque, l'arrivée du « Picasso » est bien le résultat d'une conception rustique de l'autorail. Une création sortie des bureaux d'après guerre, visant plutôt l'utilité, mécanique et transmission, que le confort, qui reste néanmoins très satisfaisant. A partir du X 3982, un confort plus important va intégrer les voitures des passagers et seront équipées de toilettes, chauffage, aération, caisse insonorisée et sièges à appuie-tête. La totale !!






Cabine du conducteur sur le toit de l'autorail.

La conduite devait être souple et délicate. 

  





Cette rusticité est visible dans l'allure de cet autorail, laissant au regard une impression d'austérité, mais en même temps d'efficacité et de fonctionnalité : il s'agit d'une machine qui a ajouté la simplicité à la robustesse. Cette austérité se traduit par son dessin en monobloc, sa conception mécanique, le bruit gênant pendant le voyage... Proche de la mécanique d'un camion, cela demande d'une certaine attention de la part du conducteur : il doit appuyer doucement d'un pied léger sur la pédale d'embrayage afin de ne pas trop secouer les voyageurs au moment du départ et du changement de vitesse. 






Un arrêt pendant le trajet à la Motte.

La SNCF voulait rendre service dans la difficulté d'après guerre.







Le plus important pour la SNCF à cette époque ce n'était pas de séduire ni de charmer le voyageur, mais de rendre un service dans la difficulté des temps. Une vocation de transporter, de rendre un service public populaire si l'on peut dire. L'autorail « Picasso » se déplaçant sur les ruines d'après guerre, approche les gens qui échangent leurs impressions et leurs problèmes dans leur habitat ouvert et minuscule, propre justement à engager des petites relations sociales solides. A cette époque, c'était une priorité nationale, dont le « Picasso » X 3800 est une remaquable image de la volonté de cette mission.  




L'autorail est lié à la campagne.

L'autorail permettait un épanouissement aux habitants de la campagne.

  





Pendant son service, le « Picasso » est lié à la vie de la campagne. Il parcoure les champs et les vallons. Les jours de foire étant plus utilisé, il est composé de deux voitures. Il met en contact la terre et la mer, les paysans et les gens de la ville, les acheteurs et les commerçants ; il roule en été et en hiver, sous le soleil et sous la neige, sur les voies difficiles.  









Mécanique adaptée aux temps et aux besoins.








Un embranchement d'Auray à Quiberon permettait de continuer jusqu'à l'extrémité de la presqu'île de Quiberon. Cette ligne de Saint-Brieuc à Auray est longue de 118 km et traverse vraiment les terres, s'enfoçant dans la Bretagne profonde à travers les communes suivantes : Saint-Brieuc, Saint-Julien, Plaintel, Quintin, le Pas, Ploeuc-l'Hermitage, Uzel, la Motte, Loudéac, Saint-Gérand, Pontivy, Saint-Nicolas-des-Eaux, Saint-Rivalan, Baud, Lambel-Camors, Auray, Plouharnel, Saint-Pierre et Quiberon.  






Arrêt sur le quai de Saint-Julien.

A cause de cette cabine excentrée, l'autorail fut nommé "Picasso".








Ses roues étaient adaptées pour rouler sur des voies difficiles.

Les amateurs du train admirent l'autorail X 3800.







C'était 32 tonnes de fer d'une longueur de 21,85 m de long, pourvues d'un moteur développant 300 chevaux et d'une boîte à vitesses comme celle d'un camion. Equipées de la sorte, ces machines pouvaient atteindre 120 km/h et consommaient 1 litre de gasoil par km.









Le conducteur doit tourner la tête pour surveiller la conduite.

L'autorail "Picasso" a l'air cubiste.











Normalement, le conducteur d'un train est au même niveau du sol du train ; le conducteur d'un autorail X 3800 était assis face au quai et il devait tourner la tête vers la droite ou vers la gauche pour surveiller la conduite ; ce poste était excentré et surélevé, en haut sur le toit, donnant une allure cubiste au train. C'est pourquoi cet autorail fut nommé « Picasso ».







La dernière voiture a vue sur la voie.








Moi, je voudrais faire un autre tour!!







Fin de trajet.





Bon voyage!!


Images prises le 13 septembre 2008


Appuyez financièrement mon travail.

Tous vos dons son acceptés. Compte bancaire
 
 

Your support makes artistic creation possible.  

Support my work financially. 

 All your donations are accepted.  

Bank account

 
 
 
 IBAN:

C. E. BRET. P. DE LOIRE

FR76-1444-5202-0004-7691-1755-844




©Productions José María Gil Puchol.

Photographe à Loudéac.

FRANCE
 



Regardez mes vidéos sur Youtube.

Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes:

https://www.youtube.com/watch?v=9SKHlxBV6SE&t=613s

 
"Paul McCartney à Montevidéo":

https://www.youtube.com/watch?v=vgz-z6nvcQ0&t=171s


MES PUBLICATIONS CHEZ edilivre.com

"La tranchée des bagnards, L'Abbaye de Beauport, Les monuments mégalithiques en Bretagne, La Vénus de Quinipily." 



Suivez mon actualité sur Facebook.














 Œuvres consultés :

Clive Lamming. Trains de légende. Le réveil du chemin de fer en France et l'âge d'or du TGV (1950-2006). Editions Atlas. 2006.

Géographie des transports et du tourisme. SNCF. Paris.1986.

Atlas des lignes ouvertes au trafic marchandises. SNCF. Paris.

H. Lartilleux. Géographie universelle des transports. Géographie des chemins de fer français. Ed Chaix. Saint-Ouen (Seine). 1962.












mardi 13 mars 2012

La médecine rurale à Merdrignac. Côtes d'Armor.



Mairie de Merdrignac.

Merdrignac, petite commune en Centre Bretagne, dans les Côtes d'Armor, est située sur  l'axe Rennes-Quimper. Avec 3000 habitants, elle a une aire d'attraction de 10.000 habitants, 40 commerces, 2 collèges, 1 lycée  et; 1.120 emplois sur la commune en 2010. Saint-Brieuc est à 45 minutes et Rennes à 40 minutes. Des infrastructures de qualité : Salle omnisports, piscine, école de musique, médiathèque, cinéma...







Merdrignac, centre ville.

La commune de Merdrignac est l'objet du développement d'un pôle médico-social élaboré par les professionnels de santé et les responsables administratifs et politiques du territoire. Ce projet de santé territorial qui comptera avec 4 infirmières, 2 kinés, 1 podologue et 2 dentistes, sera situé face à la maison médicale "La Hardouinais", sur le plateau technique moderne, par un regroupement de médecins. A la maison médicale, un fonctionnement en commun via réseau informatique a été mis en place ainsi qu'un service de garde occupé par 4 médecins actuellement locataires.







Projet pour la réalisation
d'un pôle médico-social à Merdrignac.

L'innovation de ce projet de santé tourne autour de la mutualisation des services, c'est-à-dire, que sur un même site, la majorité des services sociaux et de santé du territoire pourront travailler ensemble ; d'un double partenariat mis en place avec la maison de retraite médicalisée du Bourgneuf ; et d'avoir réussi l'intégration des médecins généralistes au projet de santé par la création du pôle médico-social juste en face de leur maison médicale. Ces éléments ont permis d'obtenir le label « Pôle d'excellence rurale » en février 2011 et a obtenu l'intégralité de la subvention demandée ce que légitime plus encore cette démarche.




















Merdrignac, centre ville.
A droite, ancien couvent des soeurs du Christ,
fondatrices de la maison de retraite.
Les services de l'Etat reconnaissent l'ambition et le caractère novateur d'un projet ayant nécessité d'un long travail de fond. C'est aussi, la forte implication des élus et des professionnels de santé qui a fait la différence, sans oublier les compétences apportées par l'équipe technique. Cette labellisation, d'après Armelle Dessaudes, présidente de la Communauté de communes Hardouinais-Mené, est « la juste reconnaissance des efforts accomplis par les élus et techniciens communautaires en charge de ce dossier. Mais le plus important, à mes yeux, est d'avoir atteint le principal objectif que nous nous étions fixés : convaincre les professionnels du secteur qu'il était nécessaire de se regrouper sur un même site et de travailler ensemble. »







Merdrignac, objet d'un important projet
de développement de santé.

La Communauté de communes Hardouinais Mené a eu compte de l'importance du risque de désertification des services médicaux et paramédicaux dans la région. En effet, dès 2009, ce projet vise ouvertement à encourager l'installation de médecins généralistes sur le territoire en rachetant la maison médicale « La Hardouinais » de Merdrignac pour créer un pôle médico-social tout juste en face d'elle, de sorte que sur un même site, la population aura un plus large choix de services.








La désertification des services médicaux:
un problème en milieu rural.

Ce projet de santé ambitieux conçu par Armelle Dessaudes et Yves Nicolas, vice-président en charge de la vie sociale, a mobilisé l'ensemble de professionnels concernés afin de définir en commun un projet global répondant à ce problème de santé publique. Le travail porte sur trois axes principalement : les personnes âgées, la nutrition et les problèmes d'addition, des repères pour les professionnels dans le but de mieux s'adapter aux besoins de la population.

Le label Pôle d'excellence rurale répond à toutes les exigences de l'Etat pour assurer le maintien d'un réseau de santé et optimiser les chances d'accueillir de nouveaux professionnels. La concrétisation de ce travail a bénéficié d'une belle reconnaissance de la part de l'Etat, car sa contribution atteindra près d'un million d'euros, soit plus de 40% du coût de construction du futur pôle médico-social.










Maison de retraite "Le Bourgneuf"
à Merdrignac.

Jacques Brajeul, directeur de la maison de retraite « Le Bourgneuf » à Merdrignac, rappelle tout l'intérêt du double partenariat qui s'est mis en place avec la Communauté de communes.

« Associés dès le départ à cette réflexion, nous avons bénéficié d'une meilleure visibilité et avancé plus vite sur nos propres dossiers.

Le projet d'accueil de jour pour personnes désorientées en offre une bonne illustration. Il est pensé dans le cadre du schéma gérontologique départemental, l'accueil de jour se situera dans les locaux du pôle médico-social et pourra accueillir 6 personnes encadrées par du personnel de la maison du Bourgneuf."







Salle à manger de la maison de retraite
"Le Bourgneuf" à Merdrignac.

M Brajeul met l'accent sur l'accompagnement des personnes: "En effet, cela fait plusieurs années qu'avec l'ADMR (l'Association de service à Domicile en Milieu Rural) nous réfléchissons à la création d'une structure « passarelle » qui permette de soulager les familles en y accueillant à la journée un parent dépendant. Nous souhaitons répondre ensemble à ce besoin : accompagner au mieux et en douceur les personnes dans la prise en charge de leur pathologie. D'abord à domicile avec l'ADMR, puis progressivement en accueil de jour puis, quand cela s'avère nécessaire, en maison médicalisée."







"Le Bourgneuf": vue des jardins.

Le but, d'après M Brajeul, était de créer un accueil de jour accompagné d'un défi financier: "A partir de ces éléments et au fil des réunions de travail, l'idée nous est venue de créer cet accueil de jour dans les locaux du futur pôle médico-social (en lien étroit avec l'ADMR qui s'y installera également).

Pour achever la modernisation de la maison du Bourgneuf et y créer un PASA (Pôle d'Activité et de Soins Adaptés), nous devons emprunter 2,2 million d'euros dans les prochains mois."







Salle de séjour de "Le Bourgneuf".

Mais, notre statut associatif nous oblige à trouver un partenariat pour cautionner l'emprunt. Considérant que ces travaux sont cohérents avec le projet de santé territoriale, la Communauté de communes a accepté d'y apporter sa garantie. En contrepartie, la Maison du Bourgneuf a décidé d'ouvrir son conseil d'administration à deux membres du Conseil communautaire. En travaillant ensemble, tout le monde est gagnant. »








Chambre individuelle à la
Maison de retraite "Le Bourgneuf".

Yves Bertrand et Olivier Bernier, Kinésithérapeutes à Merdrignac, pensent que la présence du pôle médico-social facilitera leur succession dans une quinzaine d'années. Ce regroupement de services assurant les chances du territoire de conserver sa population médicale, ils n'ont pas adhéré immédiatement à ce projet : « Changer de locaux professionnels est une décision qui demande réflexion. Mais la démarche a fini par nous convaincre parce que la Communauté de communes a joué carte sur table et réalisé un travail remarquable pour définir un pôle médico-social qui réponde aux attentes des futurs utilisateurs. On peut citer, par exemple, l'entretien que nous avons eu avec le cabinet programmiste pour définir l'organisation de nos futurs locaux. »






Maison médicale "La Hardouinais" à Merdrignac.

La Maison Médicale « La Hardouinais » à Merdrignac a été ouverte le 1er avril 2003. Son fonctionnement s'élève à 2300 € par mois par médecin, ce qui correspond aux frais des secrétaires, de l'informatique, du téléphone, du chauffage et de location. Le quotidien de la maison médicale ce sont les consultations à l'accueil de 8 h le matin à 19 h le soir.










Le docteur Denis Leclerc à la maison médicale
"La Hardouinais" de Merdrignac.

Denis Leclerc, 60 ans et docteur à la maison médicale « La Hardouinais », a été membre du Conseil général des Côtes d'Armor et conseiller à la mairie à Merdrignac. Il connaît bien tous les problèmes qui entourent les services médicaux dans un environnement rural. Il constate que « le bilan entre les départs et les arrivées est plutôt négatif. C'est le gros problème des années à venir. Les qualités d'un médecin rural c'est qu'il doit être disponible ».








Salle d'urgences à la maison médicale rurale
"La Hardouinais".

« Il n'y a plus d'intérêt économique de faire de la médecine rurale que de faire de la médecine de ville», explique M Leclerc, « c'est un choix de vocation : il est essentiel pour un médecin à la campagne d'être disponible. Le niveau de vie d'un médecin rural n'est pas plus avantageux, c'est une question de choix et de goût. En médecine rurale, il y a peut-être moins de problèmes de circulation et de stationnement ; mais sinon, au niveau financier c'est l'équivalent à la médecine de ville. Il y a peut-être un peu plus de travail, et les revenus sont peut-être un peu plus importants. »









Cabinet de M Leclerc
à "La Hardouinais".

M Leclerc souligne que : «le médecin travaillant en milieu rural doit s'investir davantage et être un peu plus équipé qu'un médecin de ville car il n'a pas à proximité les services d'urgences. Il faut qu'il puisse assumer aussi plusieurs spécialités comme la pédiatrie, la cardiologie, la gériatrie, la rhumatologie... Cette activité du médecin rural plus diversifiée, lui rend un peu psychiatre, un peu gynécologue, un peu gériatre, un peu petit chirurgien d'urgence... En secteur rural, il faut être toujours un peu sur le qui-vive par rapport à l'urgence. C'est pour cela qu'en équipement, le médecin à la campagne doit être plus complet du fait de cette diversité de prise en charge. Effectivement, en ville, les médecins généralistes ne suivent pas les enfants, ce sont les pédiatres, ni le suivi des grossesses...











La campagne: difficile d'attirer
les médecins généralistes.
 
La médecine générale a tendance à être dévalorisée, continue d'expliquer le docteur Leclerc, et c'est pourquoi le défi de la médecine rurale doit envisager de donner les moyens de pouvoir garder suffisamment de médecins pour pratiquer leur métier en zone rurale. Il va falloir des investissements dans des maisons médicales, les médecins préférant travailler en groupe plutôt qu'isolés. »

M Leclerc insiste sur le fait que la médecine rurale est un choix personnel. La médecine générale est une spécificité française qu'on ne retrouve pas dans d'autres pays européens et c'est la cause des difficultés des médecins étrangers en exercice à la campagne en France. « On ne devient pas médecin rural, on choisit. La médecine rurale n'est pas une spécialité, c'est un choix d'installation."








"On ne devient pas médecin rural,
on choisit, explique M Leclerc."

"Le médecin travaillant à la campagne se déplace chez les patients mais beaucoup moins qu'autrefois, car il y a une limitation et les déplacements doivent vraiment être justifiés. A une époque, les médecins étaient appelés sans arrêt pour des pseudo-urgences au chevet des patients, ce qui n'était pas justifié. Aujourd'hui, on intervient à domicile uniquement dans les maisons de retraite ou les foyers de logements, ou chez les gens qui ont un moyen de locomotion réduit."







Le médecin à la campagne se déplace
chez les patients beaucoup moins qu'autrefois.

M Leclerc explique les démarches à suivre pour devenir médecin général: "La formation donc de départ que ce soit pour la médecine de ville ou la médecine rurale, c'est la médecine générale. A partir de la 6è année en France, les étudiants de médecine passent un concours qui s'appelle les épreuves qualifiantes et en fonction des résultats de ce concours ils peuvent choisir un internat de spécialité et en particulier la médecine générale qui représente à peu-près 3 ans d'internat. A la fin des épreuves classantes, les étudiants normalement choisissent en priorité des spécialités plus gratifiantes, telles que la chirurgie... Les jeunes à l'heure actuelle veulent faire de la médecine et que de la médecine et ne pas se soucier d'avoir à gérer un patrimoine et de l'immobilier" comme c'est le cas pour une maison médicale.







M Leclerc se déplace chez les patients en difficulté.

Le docteur Leclerc, met le point sur l'intérêt de la médecine rurale : « A la campagne, on retrouve plus de pathologies cancéreuses et de pathologies qu'on appelle de conduite à risque comme l'alcoolisme et le suicide, souvent, en rapport avec les difficultés professionnelles et de l'isolement. Il y a plus de cancers en zone rurale et aussi beaucoup plus de maladies cardiovasculaires, liées essentiellement aux habitudes alimentaires. C'est une médecine plus variée que la médecine de ville, par contre la charge de travail est beaucoup plus importante et le travail parfois isolé est difficile pour certains médecins."





Le médecin rural bénéficie d'un réseau informatique
pour être en contact avec d'autres professionnels.

Le médecin aujourd'hui n'est pas tout seul à la campagne et il se modernise de plus en plus tout en se regroupant et en suivant des stages de formation. "L'isolement du médecin rural à la campagne est une réalité mais de moins en moins car on assiste à de plus en plus de regroupements. L'intérêt de la médecine rurale c'est que les rapports humains sont plus simples. C'est pour ça qu'à l'heure actuelle on essaye de favoriser le regroupement des médecins afin de pouvoir assurer le remplacement de ceux qui partent à la retraite. En ce qui concerne la modernisation de la médecine rurale, il faut regrouper les médecins ; pour nous aider, l'informatique permet de travailler en réseau aussi bien à l'intérieur d'un cabinet qu'avec les autres métiers, tels les professions paramédicales, les infirmières, les kinés, etc. Les médecins entre eux peuvent se rencontrer à l'intérieur de la maison médicale ou bien lors des formations de séminaires ou des congrès."



 
 
 
 
Les rapports avec les patients
à la campagne sont plus simples.

"Les médecins ruraux ne sont pas tout seuls quand ils travaillent en maison médicale. Effectivement, quand ils travaillent de façon isolée, ils doivent pouvoir se sentir un petit peu seuls. Concernant la mise à jour pour les médecins, il existe une formation continue que chaque médecin peut pratiquer ; ces formations sont rémunérées sous la base de 15 consultations par jour et sont limitées à 8 journées au total par an. Ils doivent valider une formation continue et une aide d'adhésion qui ne sont pas obligatoires mais qui vont le devenir prochainement."




Denis Leclerc dans son cabinet
de "La Hardouinais" à Merdrignac.

Le docteur Denis Leclerc croit que "l''avenir de la médecine rurale paraît un petit peu plus compromis du fait du peu de médecins qui choisissent cette spécialité et cela d'autant plus que c'est 70% de femmes qui réussissent la médecine et qui préfèrent avoir un aménagement du temps de travail pour pouvoir donner de front à leur exercice professionnel et à leur vie de famille. »







Pour moderniser la médecine rurale,
il faut regrouper les médecins.

Pour attirer les professionnels de la santé à la campagne, la Communauté de Communes Hardouinais Mené (CCHM) développe une politique volontariste en matière d'accueil des nouveaux médecins. Pour ce faire, et en complément de leurs revenus d'activités, les médecins peuvent bénéficier de nombreux avantages, quelle que soit leur nationalité, complétant les aides à l'installation mises en place par l’État et la Caisse Primaire d'Assurance Maladie. La Communnauté de Communes Hardouinais Mené prendra en charge des loyers professionnels jusqu'à 300 € par mois, ainsi que de la moitié des charges liées au fonctionnement de la « Maison Médicale la Hardouinais » jusqu'à constitution d'une activité de 15 actes par jour ; des loyers du logement personnel à concurrence de 400 € par mois jusqu'à constitution d'une activité de 15 actes par jour, si le logement est situé sur le territoire de la CCHM ; un versement d'une avance remboursable d'un montant de 7000 € qui peut être nécessaire à l'achat de matériels professionnels, de mobiliers et/ou dépenses personnelles liés à l'installation.





Le quotidien de la maison médicale
ce sont les consultations à l'accueil de 8 h le matin à 19 h le soir.
 
Les nouveaux médecins bénéficieront tout au long de leur installation d'une aide à la recherche d'un logement personnel, en achat ou en location ; pour l'accueil des enfants, ils auront à leur disposition un relais assistantes maternelles et une halte garderie situés dans le bâtiment de la CCHM ; si le conjoint travaille, la Communauté de Communes dispose d'un Point Emploi Formation avec un salarié exclusivement dédié aux personnes en recherche d'emploi ; ainsi que de nombreuses activités sportives et culturelles.





 Pour les patients, les difficultés
professionnelles et de l'isolement
à la campagne, sont la cause de pathologies
telles le cancer, l'alcoolisme et le suicide.

Étant donné que Merdrignac est située en Zone de Revitalisation Rurale, les nouveaux médecins bénéficieront d'une exonération de l'impôt sur le revenu pendant 5 années puis de manière dégressive pendant les 3 années suivantes, ainsi que d'une exonération de cotisation sociales en cas d'embauche d'un salarié, secrétaire par ex.










Plus de cancers en zone rurale et aussi
beaucoup plus de maladies cardiovasculaires,
liées essentiellement aux habitudes alimentaires.

En ce qui concerne les dispositifs de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie, les nouveaux médecins bénéficieront d'une exonération des pénalités hors parcours de soins pendant 5 ans ; d'une aide forfaitaire annuelle pour les médecins exerçant en groupe (majoration de 20% des honoraires sous forme de forfait annuel) ; d'un contrat de bonnes pratiques relatif aux spécificités de l'exercice de la médecine générale en milieu rural : complément de rémunération de 300€ par jour de remplacement (maximum de 10 jours/an).







La médecine rurale, un engagement pour l'avenir,
un défi pour les médecins généralistes.







Maison médicale "La Hardouinais" à Merdrignac.



Images prises le 16 février 2012


Appuyez financièrement mon travail.

Tous vos dons son acceptés. Compte bancaire
 
 

Your support makes artistic creation possible.  

Support my work financially. 

 All your donations are accepted.  

Bank account

 
 
 
 IBAN:

C. E. BRET. P. DE LOIRE

FR76-1444-5202-0004-7691-1755-844




©Productions José María Gil Puchol.

Photographe à Loudéac.

FRANCE
 
Commandez mes images sur mon site PUCHOL PHOTOGRAPHIE
 
ci-dessous, tous 
 
formats papier et des objets cadeaux:




Regardez mes vidéos sur Youtube.

Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes:

https://www.youtube.com/watch?v=9SKHlxBV6SE&t=613s

 


MES PUBLICATIONS CHEZ edilivre.com

"La tranchée des bagnards, L'Abbaye de Beauport, Les monuments mégalithiques en Bretagne, La Vénus de Quinipily." 



Suivez mon actualité sur Facebook.