mardi 20 mars 2018

Lionel Lespert: Maître Artisan ébéniste. La Chèze (22).







Madame, Monsieur, 


A l’occasion des distinctions qui viennent de m’être accordées le 21/01/2016 : artisan d’Art et Maître artisan, je voudrais vous remercier chaleureusement de vos témoignages et de votre confiance.







Des souvenirs lointains et tendres me reviennent (avec l’aide de mes parents). Entre 6 et 9 ans j’allais récupérer des chutes de bois au pied d’une scie à ruban, chez M Chatel Pierre à La Trinité Porhoët. J’ai gardé ces quelques mots de lui : « Mon p’tit gars, tu ne viendras pas travailler chez moi, mais peut-être chez mon fils, Jean-Pierre. »


 Lionel Lespert au début de sa carrière.



Je réalisais des jouets en bois dont un petit buffet inoubliable ! Le début de mon destin, la rencontre avec les différentes essences de bois.














Ce qui m’a tellement marqué ce sont les odeurs d’ateliers, de copeaux, le fait de reconnaître un bois d’après une odeur particulière, les outils…



























Je vous invite à un bref panorama de mon parcours professionnel. De 12 à 18 ans : création de machines à outils, scie circulaire, scie à ruban, dégauchisseuse, raboteuse, toupie, ténonneuse, mortaiseuse, chariot à tronçonner et à ténonner, tour à bois, semoir… Les plus belles années de ma vie ! C’est mon métier qui m’a choisi, je savais déjà que j’allais être ÉBÉNISTE.






Dessins réalisés par Lionel Lespert


























































Ma curiosité tous azimuts, mes recherches, me conduisent à ouvrir les livres qu’il faut.


Savoir et techniques me fascinent toujours.


La pratique du dessin d’Art en architecture de l’Égypte antique, de la Grèce et de Rome m’a fort intéressé. Dès les premiers cours, mon professeur me disait : « tu as le coup de patte, Lespert ! » 1979-1980.






















































Également, le dessin industriel, à Pontivy, où j’ai eu la chance d’avoir un bon professeur d’atelier, M. Ménahèze, menuisier d’agencement de Moréac. Il nous faisait faire des analyses de fabrication sur toute la chronologie de construction, à mon sens excellent pour la mémoire ! Ses mots de cette période : « On reconnaît un bon ouvrier à celui qui sait réparer son erreur. »









































Pour gagner ma vie, j’ai fait des saisons en aviculture, sur trois années et en plus je faisais des gardes le week-end. Tout l’argent gagné à cette époque à été mis de côté, pour acheter de l’outillage, payer mon permis de conduire et acheter ma première voiture. Comme je la regrette aujourd’hui, cette chère 2cv !





M. Lespert dans son atelier.







Installation du plancher sur le site de Querrien (22).






































Puis ce fut l’inscription au Brevet de Maitrise à Vannes, atelier avec M. Palamour Yves et les samedis j’étudiais la théorie. La rencontre et le travail avec M. Palamour ont été une chance et un honneur. Il est diplômé de l’École Boulle et décoré du Collier de l’Hermine à la Chambre des Métiers de Vannes. De ces deux années je garde son appréciation : « tu bosses bien fiston ! » Il est mon ami, mon maître, que je vois toujours. Dur travail, rigueur, sérieux, et le mot mérite que vous m’accordez 1981 – 1982. Ensuite je suis parti effectuer mon service militaire en 1982 – 1983.





 A gauche, Yves Palamour avec Lionel Lespert.


 Chez M. Dubois, architecte à Monfort – sur – Meu, j’ai travaillé en tant que salarié pendant plus de deux ans, abordant toutes sortes de menuiseries. 1984 – 1986.




 Salon exposition.






































































 Bibliothèque.

















 Salon exposition.






Ma rencontre avec M. Angoujard Théo, maire de La Chèze à l’époque, a été déterminante. Je désire lui rendre hommage aujourd’hui. Il a accepté de construire un « hangar » dans sa commune.




 Réalisation d'un plancher pour le site de Querrien (22).





 Vieilles machines.
























































Alors je me suis embarqué dans cette aventure sans argent, sans terrain, sans atelier, sans clientèle, juste deux machines (une combinée et une scie à ruban) !!!








J’ai emprunté 50.000 francs (7.622 €) à la banque, avec le cautionnement de mes parents. Leur confiance a été très importante pour la suite et la réussite de mon entreprise, et cette confiance s’est transformée en fierté. J’ai acheté une camionnette, de l’outillage, du bois, le reste de l’argent étant ma trésorerie. C’est ainsi qu’a commencé mon entreprise et je me suis mis à mon compte en 1987. J’ai aujourd’hui près de 30 ans d’entreprise.


 Les deux premières années, mon hangar était devenu un atelier isolé et chauffé.



 Autel en bois pour la chapelle de Querrien (22).




  
Détail du plancher.






Au cours de la cinquième année, j’ai grandi, achetant de nouvelles machines et un camion…



En plus de mon travail, j’ai aménagé petit à petit mon terrain, apportant de la terre végétale pour mes fleurs bleues, « myosotis » (n’oubliez pas !). Ainsi de jour en jour, de mois en mois, mon lieu de travail est-il devenu aussi mon lieu de vie et mon havre de paix.






 Restauration d'un secrétaire style Louis XVI.





























































































J’ai créé une salle d’exposition avec des meubles de ma fabrication, y passant samedis, dimanches et étés ! (salle d’exposition aménagée sur 4 ans). Certains me parlent de mon « magasin » : non !, j’invite au dialogue et aux commentaires dans mon LIVRE D’OR !



Aujourd’hui, je m’occupe en plus de mon travail, à des recherches historiques en vue de meubles à restaurer.




 
Restauration d'une armoire bretonne.













































  


 Chauffage.








Je me dois d’évoquer d’autres rencontres professionnelles : pendant plus de dix ans avec M. Miklovitch Armand (vernisseur à Paris), spécialiste en vernis au tampon, patine, etc… Une aide précieuse. M. Duault Pierre, tapissier décorateur, de l’École Boulle, avec qui je travaille toujours. Merci à lui ! Deux décoratrices d’intérieur : Mme Jégouic Anabelle, « Concepthomme » à Vannes. Mme Le Gal Martine, « Décotine » à Locminé. Aussi contacts avec un designer parisien. Échanges d’idées avec des Compagnons du Devoir, Boullistes, Artisans, ce qui enrichit et récompense mes quarante-et-une années de travail, d’études, de créations, de fabrications, de l’âge de 12 ans à 53 ans à aujourd’hui !









A nouveau, mes remerciements appuyés à tous ceux qui ont témoigné de mon savoir-faire (particuliers et professionnels). A mes amis chers, à tous mes clients.



Que restent mes devises : « L’excellence de la finition n’est jamais finie » et la « sagesse du Maître est de transmettre son savoir ! »



J’ai obtenu les diplômes : C.A.P., B.E.P.


ARTISAN D’ART et MAITRE-ARTISAN.



Ma reconnaissance professionnelle par trois Chambres de Métiers : Saint-Brieuc, Dinan, Bruz (Rennes). Région Bretagne. Yves Brandhonneur. Meilleur ouvrier de France.























Z.A. Le Grand Clos
22210 La Chèze 

Tél: 02 96 26 78 71



En cette grande année 2016, pour moi, je vous adresse mon respect à tous. Un grand merci tous particulier à mes parents.



Lionel Lespert.


 Ne pas utiliser les photos sans autorisation de l'auteur


Images prises à La Chèze 22210
 
 


©José María Gil Puchol Productions 


Photographe

22600 Loudéac

France



Regardez mes vidéos sur Youtube

"Paul McCartney à Montevideo 2014"

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Consultez mes récits sur www.edilivre.com :


"L'Abbaye de Beauport"

Une abbaye maritime bretonne.

Paru le 11 janvier 2016


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