jeudi 2 juin 2022

Kerizinen: sanctuaire de Notre-Dame du Très Saint Rosaire.

 




Chapelle à Kerizinen.


Plounévez-Lochrist, petit village du Finistère, en Bretagne, dans une région légèrement vallonnée, se trouve Kerizinen, lieu choisit par la famille Ramonet, Yves Ramonet et Maryvonne Porhel, pour élever Jeanne-Louise et ses huit enfants. C'est là qu'ils tenaient une petite ferme, près du flanc d'une petite colline où Marie apparut plusieurs fois à Jeanne-Louise, au sommet de laquelle s’érige aujourd’hui un oratoire. Dans cette ferme habitait la nombreuse famille Ramonet, où s'entassaient les lits clos et les meubles sur un sol en terre battue, au toit d’ardoise, à unique fenêtre, encadrée par un petit espace où se trouvaient la grange et l’étable.


Ferme de la famille Ramonet.


Etant très pauvre, le père comptait avec deux vaches. Etant jeune, elle était atteinte de polio à la jambe droite et avait des difficultés pour marcher. Sa santé était délicate et marchait avec difficulté; ces entraves l'obligèrent à rester à la maison jusqu'à 10 ans, l'empêchant d'aller à l'école située dans le bourg à 4 kilomètres.  


Cependant, ses parents étaient des fidèles chrétiens qui lui apprirent à la maison les bases de la foi chrétienne jusqu'à ce qu'il put marcher. A 12 ans, la petite Jeanne-Louise entendit dans son âme une voix intérieure qui lui disait : « Sois mon apôtre, aime tes frères ». Cette sensibilité la poussait à servir le Seigneur mais la fragilité de sa santé lui empêcha aussi d’entrer au couvent. Plus tard, suite à un voyage à Lourdes, elle guérit partiellement de ses difficultés lui permettant de s’occuper davantage de son travail à la ferme. 

Maison de Jeanne-Louise Ramonet.


Ses parents étant décédés et ses frères et sœurs habitant loin, Jeanne-Louise, célibataire, restera seule à la maison, gardera une vache ainsi et le champ paternel. Travaillant seule à la ferme, parfois, ses voisins viennent lui donner un coup de main pour ses travaux et en échange elle fait de même. D’habitude, en même temps qu'elle gardait ses vaches, elle tricotait assise sur le talus. 


Soudain, le 15 septembre 1938, elle vit une très belle et jeune Damme entourée d'une très vive lumière, vêtue d'une robe bleue bordée de blanc et serrée par une double cordelière. Cette jeune Dame portait un voile et un manteau blancs, un chapelet aux grains blancs et à la chaîne dorée pendait à son poignet droit. Jeanne-Louise réalisa tout de suite que cette Damme était la Sainte Vierge, mais elle restera en silence pendant plus d'un an. Une deuxième apparition eut lieu le 7 octobre 1939 où la Sainte Mère demanda à Jeanne-Louise d'en parler à son confesseur lequel lui ordonna le silence, ce qu'elle fit.

 


Un premier message fut révélé par Marie à Jeanne Louise le jour de la septième apparition le 7 octobre 1940: « Je désire être honorée et invoquée en ce lieu sous le nom de Notre-Dame du Très Saint Rosaire. » Sept ans plus tard, Jeanne-Louise n’avait rien dit encore. En 1947, une petite fille avait entendu la confession de Jeanne-Louise et dévoila le secret.

 

En 1949, une personne du bourg voisin était atteinte d'une maladie très grave et ses voisines firent une neuvaine à son intention. La malade survécut à une grave opération et se rétablit très vite. C'est à partir de ce moment que les gens comprirent l’intérêt de prier et commencèrent à se rassembler pour réciter le Rosaire. A l’endroit des apparitions, on plaça une statuette de la Vierge et à la fin de cette même année, une fidèle de Seine et Oise qui avait été guérie à Kerizinen fit un don pour que l'on construise une petite niche en verre pour abriter la statuette. Les modestes habitants du hameau achetèrent une petite vierge en faïence à Quimper.

 

Chapelle à Kerizinen.


Le 6 août 1949, Marie dit à Jeanne-Louise : « Je désire qu'en ce lieu une chapelle soit bâtie…» Les voisins demandèrent l'autorisation au vicaire général de Quimper pour construire un oratoire, autorisation qui fut accordée verbalement en 1956. Cependant, les apparitions et les messages futurs ne réveilleront l'intérêt de l'Eglise qui ne les reconnaîtra pas jusqu'à présent (juin 2022).


Répondant à la demande de Notre-Dame, fut créée l'Association « les Amis de Kerizinen » afin d'entreprendre cette construction. La première pierre de cet édifice fut posée le 12 septembre 1976 et l'inauguration eut lieu le 17 septembre 1978 à l'occasion du 40ème anniversaire de la 1ère apparition en présence de plus de 10000 personnes; l'année suivante, l'oratoire fut orné de vitraux représentant les 15 Mystères du Rosaire. Et, pour le 50ème anniversaire de la 1ere apparition, le 11 septembre 1988, un Chemin de Croix en marqueterie fut posé à l'intérieur de l'oratoire. L’oratoire n’étant pas reconnu par l’église, fut béni à titre privé. Sur son fronton on peut lire trois mots: Prière, Pénitence, Confiance.



Accueil St-Joseph à Kerizinen.


Les pèlerins ne cessaient d'affluer ce qui dépassait Jeanne-Louise qui ne pouvait plus faire face toute seule aux demandes des pèlerins. Les Amis de Kerizinen prirent en charge la protection et la gestion des droits et des intérêts liés aux activités de l'oratoire. Elle réalisa l'édition des messages, des médailles, des brochures et des différentes publications liés aux activités à Kerizinen. Aussi, l'association géra les biens du domaine et peu à peu mit en place les équipements nécessaires que nous pouvons voir aujourd’hui : aménagement de la source, construction de l’accueil, des sanitaires et d’une salle à manger.



Jeanne-Louise Ramonet.


Pendant la journée, Jeanne-Louise était occupée dans les champs et le dimanche, elle récitait le rosaire publiquement. Depuis sa retraite en 1971, elle le récitait tous les jours à 15 heures. 

 

Nous pouvons voir aujourd'hui dans l'oratoire, au-dessus de la petite guérite de verre, une statue de Notre-Dame du Très Saint Rosaire encadrée à sa gauche par une statue du Sacré-Cœur et à droite par Saint-Joseph. Vis à vis sur les murs latéraux, un crucifix, un tableau des Cœurs Unis et les nombreuses grâces en forme d'ex-voto exaucées par Marie.




Comme à Kerizinen il n'y a jamais eu d'eau, les habitants étaient obligés d’aller la chercher assez loin. Le 6 août 1949, la Sainte Vierge promit de l'eau à condition de prier beaucoup. Le 13 juillet 1952, la source devint une réalité et l'eau jaillit en contrebas du champ des Apparitions: depuis, l’eau n'a jamais cessé de couler et des nombreuses guérisons ont été obtenues par cette eau.


En 1955 et 1956, durant vingt et un mois, Jeanne-Louise reçut, dans le champ des Apparitions, une communion mystique donnée par une main céleste.


Ex-voto sur le mur de l'oratoire à Kerizinen.



En total, il y a eu 71 apparitions qui se succédèrent de 1938 à 1965, presque toutes accompagnées de messages que Jeanne-Louise rapportait sur des cahiers d'écolier. Jésus et Marie apparurent 15 fois ensemble, leurs Cœurs découverts et unis par un même glaive. Ils demandèrent à Jeanne-Louise que le monde soit consacré à leurs 
« deux Cœurs Unis dans le Saint-Esprit ».


Le Sacré-Cœur de Jésus. Oratoire de Kerizinen.


Deux faisceaux de rayons sortaient et tombaient d'une blessure centrale du Cœur de Jésus; celui de droite était de lumière blanche, celui de gauche de lumière rouge.

« Ces rayons, blanc et rouge - dit la Sainte vierge Marie - représentent l'eau et le sang qui jaillirent du Cœur de mon Fils, lorsqu'il fut ouvert sur la Croix. Le blanc symbolise l'eau qui purifie l'âme, le rouge, le sang qui est la vie de l'âme. Vous aurez des mérites infinis à méditer - ou à invoquer - cette Eau et ce Sang qui jaillissent come une source de miséricorde, pour vous tous, du Cœur de votre divin Sauveur ».




Le 13 septembre 1992, a l'occasion du 54ème anniversaire, plusieurs milliers de personnes assistèrent à l'inauguration de l'Accueil St-Joseph : ce jour-là, une statue de St-Joseph en granit fut installée. L'Accueil compte, d'une part, avec différentes salles ouvertes aux pèlerins (documentation, audio-visuel, pique-nique, sanitaires, coin-bébé, etc.) et, d'autre part, avec des habitations pour le personnel résidant sur place.


Si l’humanité n'était en danger, les apparitions et les messages que Dieu nous envoie n’auraient aucun sens. Durant 27 années, entre le 15 septembre 1938 et le 1er octobre 1965, Marie et Jésus ont exprimé à Jeanne-Louise leur inquiétude à travers des messages nous alertant des lourdes conséquences pour notre civilisation au cours d’une vingtaine d’apparitions à Kerizinen. 




Jésus a choisi Jeanne-Louise car « Lorsque Je Me communique à une âme, Je Me communique à toutes » (message du 29 juin 1962). Le Christ l'avait choisie à cause de sa simplicité et son humilité. Il lui demanda de rester toujours humble et petite : « Que la sainte joie qui règne dans ton cœur se reflète toujours sur ton visage. Montre-toi douce et aimable avec tous ceux que tu approches ». C’est ce que fait Jeanne-Louise : à cause de son discret rayonnement, sa douceur, sa charité, son bon sens, son accueil chez elle les pèlerins sont heureux de la rencontrer et de rester à ses côtés; son dos à la fenêtre, en face d'elle le visiteur était assis sur un banc, le dos au lit clos, près de la cheminée ; les gens qui rendaient visite à Jeanne-Louise avaient l’impression que la paix du Seigneur était avec eux.




Dans un de ses messages, Jésus dit qu’Il voudrait tous Ses prêtres purs à l’autel pour qu’ils puissent ensuite former beaucoup de saints. Il leur exprime tout Son amour, mais dit aussi combien Il souffre de l’indifférence d’un grand nombre. Il leur demande de ne pas chercher l’affection dont ils ont besoin, ailleurs qu’en son tabernacle, et de songer constamment à la haute dignité à laquelle Il les a élevés.


La Sainte Vierge Marie n'a pas choisi la Bretagne par hasard pour faire connaître ses messages mais parce qu'elle est une terre fidèle. Ses messages ne visent pas seulement le salut de son peuple et ses enfants, une humanité qui se croit rayonnante et en pleine forme par le haut niveau du bien-être acquis mais qui agonise par le péché, mais aussi les messages visent notre Eglise déchirée et souffrante. Voici quelques exemples:


Chemin de Croix en marqueterie.


Le 25 mars 1961, « Continuez de beaucoup prier pour l'Eglise qui traverse actuellement une crise affreuse. Mais ayez confiance: ce qui peut vous sembler l'âge le plus sombre de l'Eglise, est sur le point de produire ses triomphes les plus remarquables. Oh, le merveilleux triomphe où l'Eglise sera humble et pauvre au milieu de prospérité générale des affaires! Elle sera forte; ses succès seront prodigieux. Elle formera, de l'humanité entière, un seul troupeau, sous la houlette d'un seul pasteur, le Vicaire de mon Fils, à Rome ».

Les messages du 8 mai 1942 nous rappellent le besoin de prier le Cœur Immaculé de Marie pour la conversion de la Russie « sinon, dans l’après guerre, les communistes siègeront un peu partout et l’Eglise recevra des tracasseries de leur part ».  

« C’est par la Bretagne qui m’est restée le plus fidèle que je veux rechristianiser la France » (message du 29 mai 1948).




« Si, selon mes décisions, de cette terre que je me suis choisie, il en sortait un Lourdes breton, son sol deviendrait fertile par ma bénédiction qui pleuvrait sur fruits et récoltes, lui donnant une grande fécondité ».

« C’est par la Bretagne qui m’est restée le plus fidèle que je veux rechristianiser la France »

« L’Eglise renouvelée, sera mieux obéie et plus respectée. Il y aura sur la terre une nouvelle génération de saint, d'humbles serviteurs, d'apôtres zélés et surnaturels, vrais ministres de Dieu. Comme d'angéliques serviteurs, ils iront porter au monde la parole du saint Evangile, avec un feu nouveau, celui du Saint-Esprit, pour l'amener à l'Amour infini et à la Lumière de Jésus, le Bon Pasteur, dont le véhément désir est de n'avoir plus qu'un bercail et un pasteur selon son Cœur  ».

« Je demande (Marie) que le Monde soit consacré à Nos deux cœurs unis dans le Saint Esprit » (message du 1er juin 1956).

 

Vitraux.

Dès août 1949, à plusieurs reprises, Marie a demandé qu’une chapelle soit construite à Kerizinen « car les miracles qui y opérait autrefois mon Fils chez vous, je veux les renouveler surtout en faveur des pécheurs ».

La France forme partie importante du contenu des messages que Marie transmet à Jeanne-Louise car la France est menacée de guerre: La France « plus coupable d’apostasie qu’aucune autre nation, une fois sa dette payée, sera sauvée par des moyens en dehors de toute connaissance et récompensée par une abondance de grâces et de bénédictions ». 


Représentation de Marie telle qu'elle se présentait à Jeanne-Louise.


La France, terre privilégiée concernant les apparitions mariales, est le pays choisi par Marie pour « renouer les liens brisés du monde avec Dieu ». Dans le message de Marie à Jeanne-Louise le 6 mars 1949, elle nous fait savoir qu'Elle fait appel à notre liberté, à notre libre arbitre, pour que nous choisissions notre sort, et elle nous prévient contre le danger de la Russie.

« Je me tiens entre Dieu et vous, m'efforçant d'obtenir des délais à sa justice. Malgré cela, si les hommes ne se repentent pas et ne changent pas de vie, une affreuse tourmente soufflera sur le monde. C'est pourquoi, et si souventes fois, j'interviens auprès de vous, cherchant à recréer la liaison des hommes avec le Christ et, par là, préserver l'humanité de la plus désastreuse des guerres. C'est le peuple de France que j'ai choisi pour renouer les liens brisés du monde avec Dieu. 




La France, cette France qui m'est si chère, aujourd'hui menacée de guerre, de révolution et d'invasion, restera-t-elle sourde à mes demandes et à mes avertissements? Pourtant, comme je voudrais la sauver! lui donner un redressement puis un essor sans précédent! Mais si vous ne le voulez, comment pourrais-je l'opérer sans vous? Votre sort ne dépend-il pas de votre liberté? 

Je vous laisse un premier espoir: Qu'enfin l'on donne suite à mes demandes; que de ce lieu, vers moi, s'élèvent l'honneur, multiples et ferventes prières, et la France, je la sauverai, la France, des Russes je la garderai. Ces derniers, touchés d'un soudain rayonnement, se joindront à une sagesse nouvelle du monde ».


Jésus et Marie montrant leurs cœurs unis.


Le 8 juillet 1961, Marie transmet à Jeanne-Louise le souhait que les pèlerins visitent Kerizinen, le lieu de ses apparitions, et qu'ils s’y rendent en groupes organisés et répandent «  ces messages d’espérance, ces messages sauveurs qui, connus et vécus, deviendront une source vive de grâces et de conversions. Ne les méprisez donc pas mais étudiez-les et répandez ceux qui peuvent faire du bien aux âmes ». 


Marie nous parle de la prière et nous encourage toujours à l'utiliser car c'est une arme devant laquelle Dieu s'incline.

Jeanne-Louise demande à Marie: Que faut-il faire pour que l'on croie à vos apparitions? Ne ferez-vous pas un grand miracle?

La Sainte-Vierge répond: Les grâces et les faveurs que j'ai accordées en ce lieu (Kerizinen) sont innombrables, les signes que j'ai donnés sont nombreux; si l'on ne veut les comprendre, je puis encore vous obtenir d'autres miracles; mais il faut que vous m'aidiez. Priez avec foi, la prière est la seule force devant laquelle Dieu s'incline.


Tombe de Jeanne-Louise Ramonet.


Jeanne-Louise s'est éteinte le dimanche 19 février 1995 à Kerizinen, à l'âge de 84 ans. Ses obsèques ont été célébrées le jeudi 23 février 1995 en l'église de Plounévez-Lochrist, sa paroisse, en présence de plus de 2000 personnes. Elle repose au cimetière de Plounévez-Lochrist.


Regardez sur le lien ci-dessous ma vidéo de notre visite à Kerizinen: 

Notre visite à Kerizinen


Bibliographie consultée:

Site officiel du Sanctuaire Notre-Dame du Très Saint Rosaire: https://www.kerizinen.com/

"KERIZINEN" de Raoul AUCLAIR. Apparitions en Bretagne. Nouvelles Editions Latines. Paris. 1968. 

"Les apparitions de Kerizinen" de Guy Le Rumeur. Autoédition 1969.

Site Etoile Notre Dame: https://www.etoilenotredame.org/page/histoire-de-marie-jeanne-louise-ramonet-et-des-apparitions



Regardez aussi la vidéo de notre visite à Kerizinen ce 8 mai 2022 sur YOUTUBE:


https://www.youtube.com/watch?v=M4QjsGLllgQ&t=1723s  


Images prises 

  le 8 mai 2022 à Kerizinen - 29430 Plounévez-Lochrist

 

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2021©José María Gil Puchol Productions 

 

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Paru le 11 janvier 2016


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vendredi 8 avril 2022

Autour de Langourla et les menhirs du Perfaux.

 

 

 

Hôtel de ville de Langourla.


LANGOURLA.

  La terre de l'homme fidèle, voilà ce que veut dire "Langourla".  Commune du Mené de 530 habitants, LANGOURLA ou "Le domaine de l’homme fidèle", est un mot composé des mots bretons LAN (ermitage ou terre couverte de landes) et de GOURLA, nom de personne : GOUR pour homme et LA pour fidèle ou croyant.  

 

 

Ancien chêne au pouvoir de fertilité à Langourla.

 

Pour savoir plus du chêne, voici un article sur Ouest-France:

 https://www.ouest-france.fr/bretagne/cotes-d-armor/langourla-un-chene-au-pouvoir-de-fertilite-4381273 

 

 

  Près de la forêt de Boquen et de son abbaye, cette commune est située dans le Mené, au Sud-Est des Côtes d’Armor et est traversée par la Rance et l’Arguenon.

 

Tour Saint Eutrope à Langourla.

 

  Saint Eutrope, dont la vie n’est pas trop connue, est un des personnages principaux et légendaires de cette terre nommée Langourla où habitait l’Homme fidèle. Provenant de Perse, Saint Eutrope est sacré évêque par le pape Clément (90-100 ap. JC) qui le renvoie en Santonge où son évangélisation vertueuse et charitable dans le territoire attire des nombreuses conversions. La fille du légat romain, Estelle, convertie au Christianisme, réveille la colère de son père qui ordonne la mort d’Eutrope à coups de hache. Estelle fait inhumer son corps devenant martyre à son tour.

 

Tour Saint Eutrope.

 

   Une église consacrée à Saint Eutrope a été construite à Langourla. Comme il était connu pour son pouvoir de guérir l’hydropisie, les fidèles venaient dans cette ville en pèlerinage afin d’attirer ses faveurs : ils appliquaient la terre du pied de la tour sur leurs maux, puis la reposaient à sa place. Pour les malades qui ne pouvaient se déplacer, les pèlerins ramenaient cette terre à leurs malades et revenaient plus tard la replacer.

 

 

Église Saint-Pierre à Langourla.

 

   La tour Saint Eutrope qui se trouve aujourd’hui à Langourla, près de l’église Saint-Pierre, est ce qui reste de l'ancienne église Saint Eutrope démolie en 1869 à cause des dégâts produits par le temps. En 1866, Mgr David, évêque de Saint Brieuc, intervient pour protéger la tour qui se trouvait en bon état.

   Cette tour a été répertoriée par Prosper Mérimée datant du 16ème siècle mais elle aurait déjà été bâtie au 13ème siècle. Sa forme est octogonale et elle est construite avec des pierres de taille, a quatre ouvertures sur arcs d'ogives. Sur les piliers, se trouve le blason de Langourla.


 

Blason de Langourla dans la Tour Saint Eutrope.

 

   A cause du lierre, on a voulu à nouveau la démolir à la fin des années 1950, car la charpente était assez abîmée mais elle a été entièrement restaurée et classée monument historique le 19 mai 1965. 

   L’église qui se trouve aujourd’hui à Langourla est dédiée à Saint Pierre et fut bâtie au 19ème siècle : la première pierre fut posée le 11 juillet 1870 et elle fut terminée le 5 octobre 1873.

 

Étang de Langourla.

 

 

 

Accès au Théâtre de Verdure.

 

 

Le Théâtre de Verdure dans l'ancienne carrière de granit.

 

 

Restes de l'ancienne carrière de granit.

 

   Si nous prenons la route vers l’étang, nous arrivons dans une ancienne carrière de granit : le Théâtre de Verdure. Cet endroit est couvert par un énorme voile blanc afin de protéger les spectateurs pendant les spectacles et aussi pour offrir un lieu ombrageux aux visiteurs juste avant le début de la visite des lieux. 

 

 

 

Panoramique du site Le Perfaux et son menhir.

 

MENHIR DU PERFAUX.

   Les menhirs du Perfaux sont un ensemble de trois menhirs situés à Saint-Vran dans les Côtes-d'Armor.

   Le territoire du Mené, situé au cœur du massif armoricain, est partout semé de gros blocs granitiques dû aux restes érodés de montagnes très anciennes. Autour de Saint-Vran nous pourrons découvrir quelques blocs en granit dressés en époque préhistorique nommés menhirs, c’est-à-dire, pierres (men) debout (hir) en breton. 

 

Le plus grand menhir du Perfaux a 6,60 m de haut.

 

   Dans ce paysage auparavant formé de hautes montagnes granitiques, on pourra remarquer la présence, un peu enfoui sous la terre ou dans les bois, du granit, sous la forme d’un tas de gros blocs quelques fois poussés au bord des champs afin de pouvoir labourer les champs.

 

 

Des restes mégalithiques sont cachés un peu partout dans le bois.

 

   D’après les récits légendaires des habitants de la campagne, les fées résidaient dans les forêts et les campagnes et, la nuit, elles jouaient autour des rochers et des mégalithes. Si bien les fées restent en silence, les menhirs demeurent dressés comme témoins de leurs distractions. 

 

 

D'autres restes de monuments mégalithiques sont entassés au bord du chemin.



Chemin vers le second menhir.


   Au Perfaux, se trouvent trois grands menhirs en granit au bout d'un chemin où se trouve une sorte de ferme. Autour d’elle, se trouvent quelques pierres assez volumineuses et un petit menhir près d’une maison. Si on continue sur le chemin agricole, on verra à droite le plus grand ainsi que trois énormes tas de rochers : ce sont les restes d’un champ mégalithique qui a été rasé, peut-être les restes d’autres monuments mégalithiques. 

 

Restes du second menhir brisé.

 

   Pour voir le plus grand, placé dans la vallée d'un affluent de l’Arguenon, vous devez tourner à droite après la ferme : il a une hauteur de 6,60 m pour 3,75 m de largeur et 2,55 m d'épaisseur. Ce menhir du Perfaux est le plus grand et s’impose comme maître impérial du paysage avec ses 9,30 mètres de circonférence.

 

Restes du second menhir.

 

   Pour voir le deuxième menhir, il faut retourner sur nos pas et puis tourner à droite. Après un gros tas de grandes pierres, vous verrez un peu plus loin, sur le bord du chemin à gauche, les restes d’un menhir brisé couché au bord du chemin formant un amas de blocs. Il mesurait 3,80 m de hauteur pour 1 m de largeur et 1,20 m d'épaisseur. 

 

Troisième menhir du Perfaux dit de la Grande Perrière.


 

 Le troisième menhir se trouve un peu plus loin. Poursuivez tout droit, il se trouve à droite. C’est le menhir dit la Grande Perrière, une pierre effilée de 4,90 m de haut pour 2,10 m de largeur et 1,80 m d'épaisseur.

 Sur le bord du Lié, à 3 km au nord-ouest de Plémet, se trouve un moulin encaissé dans un amas de rochers à légendes. On y remarque une sorte de grotte dans laquelle un homme peut entrer en rampant.

 Ces rochers sont la demeure de la fée Margot. L’un d’eux imite la forme d’un fauteuil grossièrement taillé ; à droite se remarque une petite cavité. C’est le siège de la fée et la cavité l’endroit où elle posait son coude.

 

Côté nord du menhir de la Perrière.

 

La légende rapporte de plus que la fée était bonne quelquefois, mauvaise souvent. Elle gardait les bestiaux des habitants des environs : il leur suffisait de confier la veille au Rocher le lieu où devaient se trouver les animaux que l’on désirait faire garder.

La fée possédait deux bœufs qui étaient à la disposition de tout le monde. Ils se nourrissaient seuls, ils travaillaient depuis le soleil levant jusqu’au soleil couchant, moment où ils disparaissaient.


 

Restes du second menhir au Perfaux.

 

La fée mauvaise volait les enfants et les changeait. Un jour, une petite fille fut enlevée à ses parents et remplacée par une autre. La marraine de l’enfant s’apercevant le lendemain que la figure de sa filleule avait beaucoup vieillie, fit part de sa surprise à la mère et affirma que la fée Margot y était pour quelque chose. Alors, on plaça devant le feu des coques d’œufs remplis d’eau ; au moment où l’eau entre en ébullition, la petite fille s’écria :

J’ai cinq cents ans ;

Jamais je n’ai vu tant de petits pots bouillants.

A ces mots, la marraine proféra des menaces de mort contre l’enfant. La fée Margot apparut alors, remit à la mère son enfant et emporta sa petite fille. (Une légende semblable est rapportée dans les chants populaires de M. de la Villemarqué).

 

Le petit chaos de Quemelin.

 

LE CHAOS DE QUEMELIN.

   D’après la légende, Boudélé, le premier homme qui vécut en Bretagne, est la cause de la formation de ces monticules rocheux appelés chaos. Lorsqu’il marchait sur le chemin qui borde la forêt de Duault, il vidait ses sabots des cailloux qui remplissaient ses sabots et les jetait dans la rivière formant ainsi le chaos. 

 

La Rance et le chaos de Quemelin à Langourla.

 

   A Langourla, se trouve un petit chaos que vous pouvez visiter. Du bourg de Langourla, vous arriverez à Quemelin, où se trouve, sous les arbres, un amas granitique formant un chaos de blocs et rochers ; on peut les voir entassés en désordre dans le lit ou sur les flancs de La Rance qui traverse le territoire.

 

Les gros rochers de granit formant un chaos.

 

   Ces blocs de granit sont éparpillés ici et là en désordre, revêtus de mousse parfois, formant ce qu’on appelle un chaos sur le lit des rivières. Ce site autour de Langourla est remarquable où la petite Rance, nous permettant de mouiller nos pieds, drible les obstacles au milieu d'une masse de rochers.

 D’autres chaos se trouvent en Bretagne, sites naturels et ombrageux : à Plaintel sur le Gouët, à Huelgoat sur la rivière d’Argent ou sur le Corong à Locarn.

 

Chapelle Saint Gilles.

 

CHAPELLE SAINT GILLES.

   Située au sud-ouest de Langourla, la chapelle Saint Gilles des Prés date du XVème siècle. D’après les documents de la paroisse, en 1450, Gilles de Bretagne mourut assassiné étouffé entre deux matelas au château de La Hardouinais à Saint Launeuc. La légende dit que les bœufs qui transportaient son cercueil, refusèrent d’avancer et s’arrêtèrent à l’endroit où la chapelle est maintenant construite. Afin d’avancer, tout le monde se mit à prier pour demander de l’aide. C’est à ce moment qu’un des bœufs frappa une pierre de son sabot restant l'empreinte gravée. Puis, les animaux reprirent leur route jusqu'à l’abbaye de Boquen, en Plénée-Jugon.

Quelques années après son repos dans l’abbaye, une chapelle fut bâtie en sa mémoire sur le bord du chemin où les bœufs s’arrêtèrent, en face aujourd’hui du château de Langourla. 



 

Blason de la chapelle Saint-Gilles.

 


   La chapelle a été lieu de pèlerinage où les fidèles de Saint Gildas, qui guérit la peur, venaient de loin prier et s’asperger de l’eau de la fontaine, qui se trouve à côté, pour guérir leurs "peurs". Un pardon était célébré le premier dimanche de septembre de chaque année où assistait beaucoup plus de monde que la chapelle ne pouvait contenir. 


 


 


Tombée en ruine, elle a été rénovée en 1914. Après la dernière guerre 39-45, elle tomba un peu dans l’oubli. En 2003, les voisins ont créé l’Association "Les amis de Saint-Gilles" afin de reprendre les activités religieuses et de restaurer la chapelle. Aujourd’hui (2022) les grilles qui protègent les vitraux ont été changées et les vitraux réparés.



 

Chapelle Saint Gildas.

 

Si vous le souhaitez, vous avez un rendez-vous le premier dimanche de septembre de chaque année à la chapelle Saint Gildas pour assister à la messe et partager un repas amical.

 

 


A gauche, se trouve la Chapelle Saint Gildas, à droite le château.

 

LE CHÂTEAU DE LANGOURLA.

  Le château de Langourla se trouve en réalité dans la commune de Saint-Vran et, en tant que propriété privée, il n’est pas ouvert au public. 

  Le château de Langourla est un bâtiment du XVème et XVIIIème siècles, rénové autour de 1900: la façade a été réaménagée et des pavillons et des tours ont été ajoutés donnant à la bâtisse une ampleur particulière. 

 

Entrée au château de Langourla. Pas ouvert aux visiteurs.

 


  En 1872, le propriétaire du château de Langourla est le comte Frédéric Quemper de Lanascol, originaire de la ville d'Angers, marié à Marie Thomase Jeanne de Carné originaire de Canihuel.

   Le château est de plan allongé ; le corps principal, qui compte avec deux pavillons, possède une tour circulaire et un pavillon rectangulaire saillant du côté de la façade principale. Dans le parc, on conservait deux des neuf canons du château de Guerrand (aujourd’hui, le château de Guerrand est un bâtiment en ruine souvenir d’un majestueux château à Plouégat-Guerrand près de Morlaix). Ces armes d’artillerie avaient été offertes par Louis XIV à Louis Marie du Parc de Locmaria qui avait participé à la bataille de Spire avec courage. Sous l’époque de la restauration, les canons furent restitués à la famille Quemper de Lanascol.



 

Domaine du château de Langourla.

 

   Dans la propriété, traversée par La Rance, il y a des constructions intéressantes : une chapelle datant du XIXème siècle qui est décorée d’une rosace du XVème siècle sur le pignon ouest qui appartenait à l'ancienne église de Laurenan ; puis, un moulin qui possédait deux biefs d'arrivée d'eau et deux roues. 



 

La Rance prend sa source à Collinée dans les Côtes d'Armor.


 


Documents consultés pour la réalisation de cet article :

(Inventaire des monuments mégalithiques compris dans le département des Côtes-du-Nord. Par M. Gaston DE LA CHENELIÈRE. Page 85. Société d’Émulation des Côtes-du-Nord. Comptes-rendus et mémoires. Tome XVII (1880). Saint-Brieuc.).

https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-mene-22330/la-chapelle-saint-gilles-se-refait-une-beaute-d148e8bb-f00f-412c-a124-457039d751c7

Le patrimoine des communes des Côtes-d'Armor. Collection : Le patrimoine des communes de France. Paris : Flohic éditions 1998, 2 tomes. p. 714

LOYER, François. Châtelains et châteaux au XIXe siècle dans l'Ouest de la France. In : Arts de l'Ouest. Etudes et documents, 5, juin 1978. p. 50, fig. 7

 

 

 

 

Images prises 

  le 14 août 2021 à Langourla et le 5 mars 2022 à Saint-Vran.

 

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2021©José María Gil Puchol Productions 

 

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Paru le 11 janvier 2016


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