Pointe de Kerpenhir à Locmariaquer.
L'empire
roman a laissé dans sa province de l'Armorique une grande quantité de traces de la présence de sa civilisation. Son ingénierie dans les travaux publics, le développement du droit, son savoir faire artistique, sa philosophie
s'étaient répandus sur tout le territoire gaulois et donc armoricain. Quelques
restes nous sont parvenus jusqu'aujourd'hui, pas trop nombreux. Les archéologues ont fouillé de fond en comble les terres et les côtes et ont trouvé des vestiges. Sur les
anciennes voies romaines de Bretagne, aujourd'hui fragmentées par la
modernisation des routes, quelques colonnes milliaires gravées en
latin sont apparues servant à indiquer la distance entre les villes. Elles avaient inscrit dessus le nom de
l'empereur qui les avait faites ériger, la distance à la ville, quelques phrases louant l'empereur. Une borne milliaire trouvée à
Castennec, dans le Morbihan, appelée Sulim par les romains, était dédiée à l'empereur Vibius Trebonianus du IIIème
siècle; aussi, nous avons encore quelques restes de ce que fut un grand aqueduc dans l'importante ville de Ker-Ahès, Carhaix; les vestiges d'un théâtre à Locmariaquer; celles du temple dédié à Mars à Fanum Martis, chez les Coriosolites, aujourd'hui Corseul, et dans cette même ville une dalle funéraire qui repose sur le mur à droite de l'entrée de l'église. Ce ne sont que quelques petits exemples, car les tas de pièces de monnaies, vases et d'autres vestiges fragmentées sont très abondantes. Dans le Morbihan, notamment, ont été trouvées
nombreuses statuettes en terre blanche ou rouge, représentant Vénus.
Des potiers et des sculpteurs de cette époque fabriquaient selon le goût de ces temps des belles figures de Vénus sortant de l'eau nues, les pieds
posés sur un socle, le bras droit en repos, sa main gauche caressant ses cheveux, un drap qui l'enveloppait, le corps gracieusement courbé...
.
 |
Castennec, commune de Bieuzy-les-Eaux, dans le Morbihan. |
Les
troupes romaines qu'occupaient au fur et à mesure le territoire
armoricain, se faisaient franchir un chemin à force de construire les magnifiques routes dallées que nous connaissons encore aujourd'hui; sur les bords de ces chemins y bâtissaient des édifices civiles et militaires pour s'y installer. La route Darioritum (Vannes)-Vorgium (Carhaix), traversait le Blavet à Sullim (Castennec) et les soldats romains construisirent un
camp militaire à Castennec, à 11 km au sud de
Pontivy, sur un point stratégique du point de vue défensif et de
surveillance. Ce camp romain était appelé Sullim et sur cette voie romaine
Darioritum-Vorgium existait une station intermédiaire à la pointe de
Castennec, dans la commune de Bieuzy. Un oppidum fut bâti sur cette
montagne de Castel-Noëc, fermé par un énorme rempart en terre, à la
gorge, et défendu par des pentes abruptes.
 |
Ecluse de la Couarde sur le Blavet.
Canal de Nantes-à-Brest.
Morbihan.
|
M Ledéan,
affirme qu'« ici était la station de Suli ou Sulim, mentionnée
par la Table théodosienne (et aussi par la carte de Peutinger) et placée sur la voie de Portus Nametum
(Nantes) à Gesocribate (Brest), à 20 lieues gauloises de Darioritum (Vannes)
et à 23 de Vorgium (Carhaix). La statue (de la Vénus de Quinipily) a été
toujours nommée GROECH AR GOARD, ou femme de la garde, ou du camp.
Une vieille grosse statue de forme nue, d'environ sept pieds de
hauteur, existait depuis un temps immémorial sur la montagne de
Castennec, dans un champ dépendant de la métairie de la Couarde ou
Goard. Les offrandes des filles se faisaient d'une manière obscène,
manière qu'elles s'autorisaient par les « formes
indécentes » données originairement à cette statue." On ne
peut dire aujourd'hui quelles étaient ces formes qualifiées d'indécentes, personne les a décrites, mais elle furent retaillées par le
comte de Lannion par ordre de l'évêque de Vannes Mgr Rosmadec. Les uns ont vu une Vénus Victrix, les autres une
déesse arabe ou égyptienne, érigée par des soldats membres en
garnison chez les Vénètes ; d'autres, encore, une Isis
pleurant la mort d'Osiris, dont le bassin ou cuve qui l'accompagne encore était le tombeau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.