samedi 5 avril 2014

Eglise Saint Nicolas de Loudéac 1759. Côtes d'Armor.





Église Saint Nicolas à Loudéac.

En 1733, la tour de l'église menaçant ruines, le général (c'est à dire, l'équivalent à la mairie de nous jours)  de Loudéac entreprit la démolition de la façade ouest, la reconstruction de la voûte et un escalier en employant les pierres de son château de La Chèze. 
 
François Béchet des Hourmeaux, architecte du parlement, dressa les plans de l'église Saint-Nicolas à Loudéac, commandés par le général de Loudéac, afin de remplacer une ancienne église, dont la pose de la première pierre fut bénie le 24 septembre 1758. Les travaux furent dirigés par l'architecte Lorain et l'entreprise adjugée à Josse et Colvé, de Rennes. Lors de sa participation au Parlement de Bretagne, Jean Guéno du Chesne, originaire de Taupont près Ploërmel, fut maître d'oeuvre et prit la suite en 1748. En 1759, la maçonnerie fut terminée. Joseph Levoquaire, de Baud, fut chargé de réaliser le lambris. 
 
 
 
 
Tour et dôme.

 

 
 Il s’agit d’une église classique, orientée vers l’orient, Jérusalem, et bâtie en forme de croix latine, avec une nef, un chœur et deux transepts. La construction dure quatre ans, à savoir : les murs, la toiture et les piliers carrés typiques du 18e siècle ; l’édifice est béni le 19 décembre 1762, à 9h le matin, par Mr l’abbé Jean Gabriel de Robien, vicaire général de Saint Brieuc ; la première célébration a lieu en février 1763. Le 8 mai 1763, un problème de fourniture de pierres empêche de terminer le pavé de l’église. En 1765, Chocat de Grandmaison, ingénieur en chef des ponts et chaussées, et Bertré de Saint Julien, ingénieur à Pontivy, vérifient les travaux.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sur le mur est, l'année 1759.
Une riche ornementation intérieure suit la norme du style Renaissance. L’extérieur, par contre est d'une remarquable sobriété et sur le haut du mur on voit affichée la date de 1759. Daniel Chocat de Grandmaison examina les travaux de cette église en 1765 et furent vérifiés aussi par François Bertré de Saint-Julien cette même année. Finalement, le 23 octobre 1764, l'horloger de Rennes Jacques Antoine fit le marché de l'horloge. La balustrade en fer forgé du chœur, qu'aujourd'hui a été enlevée, fut réalisée par un artisan bourguignon venu pour ferrer l'église.




Côté nord. L'extérieur de l'église est d'une remarquable sobriété.




SAINT NICOLAS.

L'église de Loudéac est consacrée au saint le plus populaire et aimé des enfants: Saint Nicolas et à Loudéac il est accompagné par la crème des saints qui ont mené une extraordinaire vie spirituelle. Leur vie exemplaire et parfois difficile nous montre une possible voie à suivre afin de surmonter les périodes difficiles de notre vie et d'atteindre finalement le bonheur souhaité. Les bons exemples abondent à faire une vie exemplaire. Certains d'entre eux, passent inaperçus leur vie durant et c'est pendant leur absence après leur décès que leur travail est admiré et reconnu.

  C'est le cas de Saint Nicolas qui, après sa mort, est devenu un personnage légendaire. Il se caractérisa surtout par sa générosité et chaque chapitre de sa vie à servi à être l'origine d'un patronage ou d'une confrérie, d'un métier ou d'une région. Dans le monde chrétien, il est le plus représenté partout: sur les vitraux, les tableaux, en statue, sur les taques de cheminée, les images d'Epinal. Ses légendes sont une source riche à être représentées.





Sculpture de Saint Nicolas sur le chœur
 avec les trois enfants qu’il vient
de ressusciter sortant du saloir.

Saint Nicolas reste un des personnages le plus populaires de l'église catholique, car sa vie, pleine de contraintes mais aussi d’événements fabuleux, est devenue légendaire. Les difficultés de notre vie constituent la véritable essence de notre existence et sans difficultés notre vie reste vide et sans progrès personnel.

 Lors de sa fête en décembre, Saint Nicolas allait à la rencontre des enfants afin de récompenser leur comportement et leur apporter un peu de joie et d'illusion. Il se rendait dans les écoles où ils distribuait des bombons et des jouets et le maire lui remettait les clés de la ville. 

Il est né à Patara, région de Lycie au sud-ouest de l'Asie Mineure (aujourd'hui la Turquie orientale, terre chrétienne à cette époque) au IIIè siècle, vers 250-270. Il est mort le 6 décembre en 343 à Myre, en Asie Mineure où il fut évêque. 

Lors de son retour dans un voyage en Egypte et Palestine, il succéda son oncle, l'évêque de Myre. Dioclétien, empereur à cette époque, se déclara ennemie de la foi chrétienne et Saint Nicolas, souffrant beaucoup, remet en cause sa foi. Arrêté et emprisonné par Dioclétien, plus tard il sera nommé personna non grata et partira en exil. En 313, la liberté religieuse arriva de la part de l'empereur Constantin. Dans sa vie, il voyagea à Rome.





Nef nord et fonts baptismaux dorés.
Technique HDR.

En 343, victime encore de nouvelles persécutions contre l'église catholique sous l'Empire Romain, il sera décédé le 6 décembre 343. Désormais fête de la Saint Nicolas, surtout dans l'Est de la France, elle est aussi célébrée en Belgique, Allemagne, Hollande et Autriche. Dans les Pays Bas, Saint Nicolas est nommé Sinterklaas. Sa fête est très répandue et très importante dans la culture catholique européenne.

Saint Nicolas fut enterré à Myre dans un premier temps, car des marchands italiens volèrent son corps à Myre en 1087 pour le déposer à Bari, en Italie. L'écrivain grec Metaphrastes fut le premier à écrire, au Xè siècle, les légendes de Saint Nicolas.













Fonts baptismaux dorés et vitrail.
Technique HDR.

Ses légendes ne sont que le produit de sa vie admirable et de ses actes miraculeux, car, d'après les témoins de l'époque, entre autres choses, il a ressuscité trois enfants. Perdus dans la nuit, un boucher les accueillit chez lui puis les tua et les mit au saloir. Saint Nicolas passe par là et leur redonne la vie sept ans plus tard. C'est pourquoi, il devient le protecteur des enfants, mais aussi, à cause de l'appel à sa protection, il sera aussi le patron des jeunes hommes célibataires et des navigateurs.

Pendant la bataille de Nancy, René II, duc de Lorraine, mit ses troupes sous la protection de Saint Nicolas en 1477, et suite à sa victoire, Saint Nicolas deviendra le patron de la Lorraine.









ÉGLISE DE LOUDEAC. UN PEU D'HISTOIRE.


Église Saint Nicolas: Chaire à prêcher.

L'église de Loudéac a été construite avec les pierres restantes dans les ruines du château de La Chèze appartenant au Duché des Rohan (Roc'han, petit rocher en breton) composé de six châtellenies: Pontivy, Rohan, La Chèze, Loudéac, La Trinité et Gouarec. Son corps principal fut construit entre 1758 et 1762, bien que la tour fut bâtie plus tôt, entre 1733 et 1746. Cette tour a trois étages est couronnée d’un dôme au lieu d’un clocher.  
 
D’autres constructions religieuses se trouvent autour de la ville : la chapelle de l'Hôpital, (1780), la chapelle de la Providence (1830), et celle de Notre-Dame des Vertus, (datée sur l'une des poutres de 1693). Dans la forêt, se trouvent aussi deux chapelles : une consacrée à Saint-Guillaume (1740), rebâtie en 1835, et une autre à Saint-Maurice, érigée à Croixanvec, lieu de naissance du saint. Tout les deux occupent leur place sur les retables de l'église de Saint Nicolas.









 
 
L'ancienne chapelle a été réhaussée avec des nouvelles pierres.
 Pour la construction du nouvel édifice, en plus des bonnes pierres provenant de la démolition, il est ouvert spécialement une carrière au Gué de l’Epine, (sur la commune de La Motte entre le Lié et la forêt), le conseil de Fabrique réactive la carrière qu’il possède au vieux château de la Chèze, d’autres pierres sont achetées à Sainte Tréphine, (s’agit-il des carrières de la région de Pontivy ou du canton de Saint Nicolas du Pélem ?).




Lors de la réunion du conseil du 3 décembre 1758, les paroissiens sont priés de charroyer la pierre pendant l’hiver pour avancer les ouvriers. Le 12 août 1759, l’entrepreneur Colné est invité, par une commission du conseil, à aller choisir  le bois de charpente nécessaire au Bois de la Feuillée, en Loudéac. Les deux bénitiers en marbre viennent de La Harmoye. Le chœur est élevé en 1759, la date est inscrite au chevet. Les ardoises proviennent des carrières de Mûr de Bretagne, en octobre de la même année. Les chevrons sont fournis par Mr Mathurin Gestin. Il est prévu de renforcer la tour par deux consoles en pierres de taille, au bas de l’église. Le marché pour les lambris est signé le 12 juillet 1760, avec Mr Joseph Levoquaire de Baud. Le 1er mars 1761, le conseil approuve les plans du clocher sur l’église. Le 23 mai 1762, il est prévu de faire le pavé du chœur en pierre verte et de grains de 15 pouces en carré ; le reste du pavé de l’église sera en pierre verte, sauf une croix en pierre de taille de quatre pieds de large ; pour le moment le conseil est d’avis que l’on se serve de l’ancien autel que l’on placera au fond du chœur provisoirement.



Les entrées nord et sud ont été ajoutées pendant la nouvelle construction de l'église








 
 
 
Décoration sur le mur nord.

  Vient alors le moment de la décoration intérieure ; le 18 décembre 1763, un marché, pour la construction et la sculpture du maître autel, est passé avec le trégorrois Yves Corlay (17 juin 1700 - 24 mars 1776), ayant son atelier à Chatelaudren ; il y est stipulé que le motif central serait l’Agneau Pascal et sur les côtés des anges adorateurs supportés par des colonnes. Il reçoit aussitôt un premier acompte, puis un second le 4 mars 1766, au vu de l’avancement des travaux dans son atelier, par Vannetais, menuisier et sculpteur à Loudéac. Par la suite, l’ouvrage n’avance pas ; le vieux maître est-il malade ? Sur ce constat, le général décide de l’assigner le 3 décembre 1769. A sa mort en 1776, le retable n’est toujours pas terminé ; alors les paroissiens s’entendent avec le gendre de l’artiste, Julien Heurtault, pour continuer les travaux et, par un marché du 12 novembre, lui confient l’exécution du baldaquin.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Vue du chœur.
 Le chœur comprend, au centre un baldaquin entouré de boiseries décorées, et de chaque côté un retable, celui de la Vierge à droite  et celui de Saint Jean le Baptiste à gauche.  Au- dessus d’un autel tombeau, s’élève le baldaquin entourant une gloire au centre de laquelle un triangle représentant la Trinité porte l’inscription « Yahweh » en hébreu. L’ensemble est porté par quatre colonnes corinthiennes en marbre de Carrare ; au sommet repose un dais surmonté de la croix.
 
 
 
 
 
 
 
 
L'agneau pascal sous le maître autel du chœur.
 Un négociant de Marseille, originaire de ce qui sera les Côtes-du-Nord, François Le Mée, est chargé du marché pour les quatre colonnes et les panneaux de décor en marbre ; il contacte un marbrier de Marseille qui commandera les colonnes à Carrare en Italie. L’offre, qui datait du 27 janvier 1773, sera conclue en août 1775. Elles arrivent au port du Légué à Saint-Brieuc en avril 1776. Dans les mêmes conditions ont été achétées les statues de Saint Nicolas et Saint Maurice, (substitué à Saint Jean Baptiste en cours d’exécution), qui marquent l’entrée du chœur.

          

 

 

Détail du retable sud.

 

Une balustrade en fer forgé fermait le chœur, travail réalisé par Charles Canquoin, artiste originaire d’une famille bourguignonne.

 

          

 Ci dessous, retable de la Vierge Marie sur le côté sud: 

Saint Dominique, Marie et l'enfant et Sainte Claire d'Assise.

 

Retable sur le côté sud.

En 1780, les commissaires « du général » Mr Saffray et Mr Le Mercier, ont conclu les marchés pour la réalisation des boiseries du chœur et les stalles ; la peinture, la décoration et les dorures du grand autel et des autels latéraux ; la balustrade du chœur et  les bancs de l’église etc.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 LES CLOCHES.
 
En 1727, 3 nouvelles cloches sont installées dans la chambre du troisième étage qui figurent dans un inventaire du 25 novembre 1692, plus une autre pour servir à timbre à l'horloger. Elles viennent aider par leurs puissantes voix, la plus ancienne, et plus petite, qui sert depuis 1607. Leur baptême est célébré le 18 mai 1750, à 6h du soir, par Mr Courtel recteur.

 

Cloche Catherine Marc, la plus forte, nettoyée en juin 2021.
 

 

La cloche la plus forte est Catherine Marc, ayant pour parrain Marc Guilloux, et pour marraine Catherine Gautier épouse de Yves Tresvaux, sieur de Launay. 
 
 
 
Vue des trois cloches.

 
La moyenne : Françoise Louise eut pour parrain Louis Cadoret, Curé de Loudéac et pour marraine Françoise Rose Blanchart épouse de Joseph Guilloux, sieur de la Touche.

         La troisième : Anne Yvonne eut pour parrain Yves Tresvaux, sieur de Launay et pour marraine Anne Tallet épouse de Marc Guilloux.






Deux petitess cloches servent aujourd'hui à l'horloge.








Entrée à l'église Saint Nicolas.
Représentation de Saint François Xavier.










Dans ce bâtiment, conçu dans l’esprit « Église triomphante », se trouvent des excellents travaux artistiques, notamment les statues en marbre de Saint Nicolas et de Saint Maurice, formant partie d'un remarquable chœur avec son baldaquin : les marbres, les dorures, la disposition des statues des saints et des anges, les nuées.

A l'entrée nous sommes accueillis par Saint François Xavier (1506-1556), jésuite basque (ci-contre) qui voyagea en Inde et au Japon pour transmettre la parole de Dieu.

Francisco de Jasso ou Saint François Xavier est d'origine noble espagnole du royaume de la Navarre. Son père était Juan de Jasso, président du conseil du royaume, et sa mère, María de Azpilicueta, héritière du château de Javier.


François Xavier prendra le chemin de Notre Seigneur et poursuivra ses études religieuses à l'Université de la Sorbonne à Paris, où il partagera sa chambre avec un tel Ignace de Loyola. Tout les deux seront à l'origine de la Compagnie de Jésus, dont les membres seront appelés aussi « jésuites », afin de divulguer la parole de Jésus et, le plus important, de fidéliser leur obéissance au pape. Pour accomplir ce vœu, les membres de la Compagnie de Jésus voudront lui offrir leurs services et à cet effet ils se rendront à Rome.









Sculpture en bois représentant
Saint Antoine de Padoue.
Loudéac.

Francisco Javier partira au Portugal, le roi Jean III a besoin de prêtres afin d'évangéliser les nouvelles terres portugaises colonisées en Inde. En avril 1541, il arrive à Goa, comptoir portugais, où il se fera bientôt remarquer par sa parole convaincante et parce qu'il dégage une puissante ténacité: sous son influence, certains habitants se convertissent d'une manière surprenante. Là-bas, il va créer l'école Saint-Paul.



















Vue du retable Nord, du chœur 
et une partie du retable Sud.








Courageux et avec une énergie inépuisable, il parcourt les pays d'Asie et visite les Comores, Ceylan, les Moluques, Ambon, Morotai et Ternate, où il crée des missions et fait la connaissance des Japonais. Il arrive dans la ville japonaise de Kagoshima en août 1549 afin de montrer le Christ à ses habitants. Certains se convertissent, mais la foi bouddhiste est très importante au Japon et François Xavier envisage d'aller en Chine, car c'est là que se trouve le foyer principal du bouddhisme; là, il voudrait commencer à répandre la foi catholique. En Chine, il tombera malade et il mourra sur l'île de Sancian le 3 décembre 1552. Il sera enterré à la Basilique du Bon Jésus de Goa.







Le triangle symbole de la Trinité.





[Cet ensemble majestueux a été conçu dans le but d’exprimer la « Gloire de Dieu » : sur le triangle illuminé central, son nom est écrit en hébreu, symbole de la Trinité : YAHVEH].
 
Le remarquable chœur de l'église Saint Nicolas de Loudéac dégage une lumière éclatante et dorée, cherchant à représenter l'origine et l'essence divine. Au fond du chœur, se trouve la Vierge dorée ou Vierge de l’Assomption, utilisée comme statue de la Déesse Raison pendant la Révolution Française.

Le chœur et les retables nord et sud demandèrent quinze ans de travail, depuis 1763 jusqu’au 1778. C'est l’œuvre de Yves Corlay, sculpteur à Châtelaudren dont l’ensemble dut être terminé par son gendre Julien Heurtault, suite au décès de son beau-père.












La Vierge dorée ou Vierge de l’Assomption, utilisée comme statue de la Déesse Raison pendant la Révolution Française.









Sculpture de Saint Jean le Baptiste.








Sur les deux autels latéraux, se trouvent les Pains de Proposition, une tradition provenant des synagogues de la religion judaïque.

   Nous trouvons le paragraphe correspondant aux pains de proposition sur la Bible: Genèse, XLVII, 15. 

   Les pains de proposition, ou le pain de la face, étaient le pains présentés face à  Yahveh, et devaient être une offrande constante devant lui, devant "Sa Face".

   La Bible, dans le livre de la Genèse, nous explique que Moïse, sous les ordres du Seigneur, prépara une table avec une couronne tout autour afin de Lui offrir sur cette table une offrande continuelle: les pains de proposition, ou pain de la face, qui devaient être exposés sans interruption devant la face de Dieu. Il y devrait en avoir toujours 12 (le douze étant le symbole de l'accomplissement), placés six à six, l'un sur l'autre, en deux bassins d'or et des deux côtés de la table. Ces pains devaient être changés toutes les semaines et remplacés par des pains nouvellement cuits. Un vase plein d'encens devrait être placé sur chacun de ces monceaux de pains. La fumée de l'encens monterai ainsi au ciel et les pains seraient consacrés par Dieu.

 
 
 Cela symbolise les devoirs que les douze tribus d'Israël doivent réaliser auprès du Seigneur, devenant ainsi le peuple de Dieu l’Église universelle. On peut voir aussi autour de la dernière cène les douze convives réunis pour offrir, accompagnés de Jésus, Lui, le Vrai Pain descendu des cieux, ce grand sacrifice de l'action de grâces. Le Seigneur voulant que cette offrande fût ininterrompue, les prêtres devaient le manger dans le lieu saint. Une symbolique nous rapportant au besoin continuel que nous avons de Jésus.





Représentation de Saint Nicolas,
sur le côté gauche du chœur.
Marbre de Carrare provenant d'Italie.

Nous pouvons voir la sculpture de Saint Nicolas en marbre située sur le chœur, sur le côté nord. Il est représenté avec les trois enfants qu’il vient de ressusciter sortant du saloir. Au IVè siècle, il fut nommé évêque de Smyrne, (actuelle Izmir, Turquie) et emprisonné sous l'empereur romain Dioclétien, il aurait participé au Concile de Nicée, (actuelle IZNIK, Turquie).

Mais, on peut bien se poser la question suivante: comment Saint Nicolas est-il arrivé en Bretagne? C'étaient les nobles guerriers bretons qui partirent lutter dans les Croisades qui ont répandu le culte à Saint Nicolas en Centre Bretagne. Ils étaient nombreux à combattre l'ennemi de la foi catholique dans ses guerres religieuses (et peut-être aussi nombreux furent-ils à bénéficier de sa protection) sous la bannière de leurs souverains, les Ducs de Bretagne.
















Sculpture en marbre de Carrare
de Saint Maurice, 
sur le côté droite du chœur.






Comme déjà dit, le marbre de Carrare provenant d'Italie a été utilisé pour réaliser les autels et quelques statues: celles de saint Nicolas et saint Maurice. Cela fut commandé à Marseille par l'intermédiaire d'un breton établi dans ce port, François Le Mée, et en Italie ces œuvres ont été sous-traitées dans la région de Carrare, où le marbre est réputé d'excellente qualité..

Saint Maurice était originaire de Loudéac, mais il est né à Croixanvec (1113-1191), commune proche dans le Morbihan. Il fut moine à l’abbaye de Langonnet et Abbé à Carnoët.

Né sous le règne de Louis le Gros en 1127, Saint Maurice fut un brillant élève qui renonça à la vie mondaine pour se consacrer à la vie spirituelle et suivre les consignes de Dieu. Il prit l’habit de l’Ordre de Cîteaux dans l’abbaye de Langonnet, dans le Morbihan, fondée par le duc Conan III, surnommé le Gros. Saint Maurice, humble homme, était un mélange "de la simplicité de la colombe et de la prudence du serpent" [voir "La vie des Saints" dans la bibliographie de M Lobineau], enveloppé le tout d'une humble modestie dans sa conduite. A cause de ses mérites, il fut élu abbé par ses collègues seulement trois ans plus tard de son arrivée à Langonnet. Un esprit saint habitait en lui fortifiant l’homme intérieur contre tout ce qui troublait la paix. Apprécié de tous, il gouverna l’abbaye pendant trente ans.







L'état des travaux du maître autel de l'église de Loudéac furent suivis par N. Vannetais, menuisier et sculpteur. Marbre de Carrare, en Italie.
L'état des travaux réalisés en bois de l'autel de l'église de Loudéac furent
suivis par N. Vannetais, menuisier et sculpteur. Peinture imitant le marbre.
  

 
 
 
Attiré par sa réputation, le duc Conan IV, surnommé le Petit, allait souvent le voir, écoutait ses saintes instructions et suivait ses conseils en beaucoup de choses. Il fonda une nouvelle abbaye de l’ordre de Cîteaux dans la forêt de Carnoët, dans le département du Finistère en France, près de l’embouchure de la rivière d’Ellé. Il pria Saint Maurice d'accepter d'être nommé abbé de cette abbaye et, avec douze moines de Langonnet, il s’y installa.









Sculpture en marbre de Carrare
de Saint Maurice.

On raconte quelques miracles de Saint Maurice : de l’eau changée en vin, du vin formé de manière surnaturelle dans des vaisseaux vides, pour le service de l’autel.

Il gouverna l’Abbaye de Carnoët pendant quinze ans et décéda le 5 octobre 1191 à l’âge de 74 ans. Son abbaye a porté depuis son nom. Des titres des années 1211, 1213 et 1220 la nomment l’Abbaye de Saint-Maurice. 




















Retable Nord: sculpture de Saint Yves.
Sur le retable nord et sur le côté gauche, un autre saint breton, d'admirable vie, est présent dans cette église: Yves Hélory de Kermartin ou Saint Yves, originaire de Tréguier (1253-1303), dans le département des Côtes d'Armor. Fils d'une famille noble, bientôt il se déclarera solidaire des pauvres et de la justice. C'est pourquoi, il va devenir le patron des juges et des avocats ainsi que patron de la Bretagne. Il fut canonisé en 1347 par le pape Clément VI.

Yves, né en Bretagne, parlera la langue bretonne et prêchera dans sa langue maternelle au lieu d'utiliser le latin. Ce fait est très étonnant à cette époque, mais le but est de faire accessible et compréhensible son discours et la parole de Dieu au peuple qui ne parle que la langue bretonne et qui a besoin d'un langage claire et direct..

Marcheur infatigable dans sa région, il est vu plusieurs fois dans la même journée à des endroits différents. Il se fait apprécier des gens grâce à sa manière de rendre la justice. Intègre, son sens très développé de l'équité empêche de tenir compte de la condition sociale soit riche ou pauvre au moment de rendre la justice. 


De ce fait, et pas par hasard, il est le patron de la Bretagne, avec Sainte Anne, et a été aussi adopté comme patron par les Avocats et les Juristes : « Avocat mais non voleur – chose étonnante pour le peuple », d’après le dicton : Advocatus sed non ladrores miranda populo !

Il a vu ces jours au manoir de Kermartin, à Minihy (près de Saint-Brieuc), le 17 octobre 1253. Il est décédé à Tréguier (près aussi de Saint-Brieuc) le 19 mai 1303, où il a été toute sa vie prêtre. Un pardon y est organisé tous les ans en son honneur. Le 19 mai la « Fête de la Bretagne » est célébrée en son honneur.






Retable Nord: Saint Jean Baptiste
et l'Agneau.

La statue de Saint Jean le Baptiste occupe la position centrale du retable nord, une place réservé aux personnages relevant d'une certaine importance, sculpture qui probablement proviendrait d’une ancienne chapelle. Il nous présente l’Agneau de Dieu, symbole du Christ. Saint Jean le Baptiste était un personnage très important dans son temps. 

Si Saint Jean le Baptiste est très peu important pour les historiens romains, l'historien romain Flavius Josephus dit seulement qu'il est « baptiste »; pour les Saintes Ecritures il est le prédicateur et prophète au temps de Jésus en Judée. C'est Jean le Baptiste qui a prophétisé l'arrivée de Jésus et l'a appelé l'Agneau de Dieu et Messie. Jésus fut baptisé à la foi juive sur le Jourdain par Saint Jean le Baptiste. Devenu saint, il occupe une place importante aussi dans la foi musulmane en tant que prophète de l'Islam et descendant d'Imran, famille désignant les ancêtres de Moïse.











Retable Nord, œuvre du sculpteur Yves Corlay,
de Châtelaudren.
De gauche à droite, sculpture de Saint Yves, 
Saint Jean le Baptiste et Saint Guillaume.







Le sculpteur Yves Corlay.

   Yves Corlay  nait à Tréguier le 17 juin 1700 est le fils d’Yves et Renée Le Bourguignon ; effectue son apprentissage avec son père, puis part faire le tour de France, entre 1722 et 1723.

Le 20 juillet 1724, il épouse Georgine le Huré, à Chatelaudren ; de cette union naitront deux filles. Devenu veuf, il se remarie le 5 aout 1767, à Chatelaudren, avec Demoiselle Béatrix Lampionnat de Chauvigny, fille de Louis et  Anne Marie Le Duzulier. Son décès survient le 24 mars 1776.



















Retable Nord: Saint Guillaume.


Tout près de Lamballe, dans la commune de Saint-Alban (dans les Côtes d'Armor), est né Saint Guillaume (1184 - 29 juillet 1234). Il fut évêque de Saint-Brieuc et entreprit la construction de la Cathédrale. En 1247, fut le premier saint breton canonisé par Rome.

Fils d’Olivier Pinchon, habitant de la commune de Saint-Alban, et de Jeanne Fortin, de Plénet-Guic, il reçu une excellente éducation qu’il utilisa pour montrer ses vertus admirables. Il ne céda jamais aux tentations et péchés de l'amour et est réputé par son admirable chasteté. 

Il avait une belle figure, la persuasion sur ses lèvres et une douceur de mœurs qui lui gagnait les affections de tout le monde. La veille de sa mort, il dit à son confesseur : « Mon frère, rendez à Dieu de très humbles grâces pour moi, de ce que, par un effet de sa protection singulière, il m’a garanti jusqu’à ce jour de toutes les atteintes de la corruption, et conservé la chasteté de mon corps ». 







Sur le côté nord, Notre Dame de Lourdes.
Ceux qui l’ensevelirent purent vérifier la vérité des mots de Saint-Guillaume. Lors de l'inspection du corps, ils constatèrent que le saint homme n’avait pas rendu en cette occasion un faux témoignage à Dieu, comme on l’a su, par le rapport qu’ils en firent. 

Il succéda l’évêque Sylvestre en 1220 à Saint-Brieuc et il se mit bientôt du côté des souffrants, des misérables et des pauvres se chargeant de l’obligation de les nourrir et de soulager leurs besoins. Il avait toujours une bourse afin de secourir à toute heure la douleur de n'importe qui serait sur son chemin. Son attention pour les pauvres était si grande, que quand on leur distribuait les restes de la table, il se tenait à une fenêtre, attentif à ceux qui donnaient et à ceux qui recevaient, et veillant à ce que tout se passe à la satisfaction de tout le monde.

Il était très sévère avec son corps et ses caprices; il le traité comme un vrai ennemi dangereux; les rigueurs de la pénitence servaient à diminuer ses forces et sa vigueur, trop souvent préjudiciables à celles de l’âme.







Calice peint sur le retable Nord.

Le duc Pierre de Dreux fut un ennemi déclaré de l’Église qu'il persécuta, trouvant chez l’évêque de Saint-Brieuc un vrai mur qui défia courageusement son armée. Le duc le condamna à l'exil et Saint Guillaume se retira à l'évêché de Poitiers où il passa quelques années. Quand le temps arriva de rentrer à Saint-Brieuc, il met sur pied son projet de construire l’Église cathédrale.

Il mourut le 29 juillet 1234, le jour auquel l’Église célèbre sa fête. Son corps repose dans la cathédrale de Saint-Brieuc, sur le côté droit du haut de la nef. Son corps subit une conservation extraordinaire et miraculeuse. A cause des travaux réalisés dans la cathédrale, son corps dut être déterré et pour merveille de tous les présents, son corps était en parfait état de conservation. Au moment de l'ouverture du cercueil, il en sortit une odeur aussi agréable que si on eût eu soin d’employer à l’embaumer les aromates les plus précieux.  








Au dessus du calice, représentation les Pains de Proposition, une tradition provenant des synagogues de la religion judaïque.
 
 
C'est de cette manière que Dieu manifesta, par cette conservation miraculeuse, la pureté de l’âme qui avait animé le corps de Saint-Guillaume, sur lequel la corruption n’avait point eu de prise. A partir de ce moment, de si nombreux miracles se firent par l’intercession de Saint Guillaume que la réputation de sa sainteté se répandit non seulement dans toute la province, mais encore dans les pays les plus éloignés.

Le miracle le plus considérable est celui de l’enfant ressuscité. A huit ans, un enfant tomba dans une rivière. Dans l’impossibilité de le trouver, son père appela à Saint Guillaume qui se mit à prier. Avant de finir sa prière, l’enfant fut trouvé mort hors de l’eau et le père lui supplia de le lui rendre la vie. A la vue de tout le monde, l'enfant se réveilla comme s'il avait dormi une sieste.


Sur le tombeau de Saint-Guillaume, après avoir passé la nuit du 29 juillet, lors de la mort de Saint-Guillaume, une femme se leva le lendemain guérie d’une hydropisie.  










Vue du retable Nord, le chœur et une partie 
du retable Sud. A droite, Saint Dominique
sur le retable Sud.


Sur le retable sud, se trouve la sculpture de Saint Dominique, qui a propagé la prière du chapelet. Il y a eu une confrérie du Rosaire à Loudéac qui priait devant son image.





























Confrérie du Rosaire Vivant.
Église Saint-Nicolas à Loudéac.

Au centre du retable Sud, se trouve la sculpture de Notre mère la Vierge Marie couronnée à l’Enfant, un remarquable polychrome du XIVè siècle.

A droite, Sainte Claire d'Assise est représentée avec l'ostensoir avec lequel elle avait arrêté une armée de barbares.

   Sainte Claire d'Assise est née à Assise, en Italie (1193-11 août 1253). Ciara Offreduccio di Favarone fut la fille de la ligne noble Favarone et Ortolana d'Assise. A 7 ans, Claire est prise d'une prédication et envisage déjà de réaliser un idéal de pauvreté suivant l'exemple des Apôtres et prend la décision de renoncer au monde. Elle veut traverser l'Europe comme avait fait sa maman, qui avait parcouru les chemins d'Europe en pèlerinage. En 1212, à 19 ans, elle rejoint en cachette François d'Assise à Portioncule.

Elle restera au couvent des nonnes bénédictines de San Paolo. Son père et sa famille ne sont d'accord qu'elle ait choisit la vie religieuse et vont souvent la chercher au couvent pour qu'elle rentre à la maison et la marier.







Retable Sud. De gauche à droite: Saint Dominique, 
Vierge à l'Enfant et Sainte Claire d'Assise.






Claire devient l'abbesse de la chapelle de San Damiano en 1214 et à la mort de son père, sa maman regagnera le groupe et des guérissons miraculeuses verront le jour. Elle va fonder par la suite l'Ordre des Pauvres Dames, appelé aussi les Clarisses, et le pape Innocent III lui décernera "le privilège de pauvreté": elle doit vivre dans la pauvreté absolue. Cet Ordre parcourra l'Europe en fondant des monastères sous la règle de Saint-Damien, car les règles de Saint François ne suffisent pas à unifier le groupe dispersé. En 1226, mort Saint François, Claire refuse d'accepter des possessions sous la pression de la société et de l'Église, car elle reste fidèle à son vœu de pauvreté absolue.

Claire, avant de mourir, recevra au lit la visite d'Innocent IV en juillet 1253 et il approuvera le 9 août la Règle de l'Ordre des Pauvres Dames. Elle décède le 11 août 1253, à l'âge de 59 ans, son titre de pauvreté à la main. La bulle Gloriosus Deus du 18 octobre 1253 certifie la canonisation de Claire d'Assise le 26 septembre 1255 par le pape Alexandre IV à la cathédrale Santa Maria d'Anagni.



 
 



Orgue de chœur originaire de la cathédrale
de Saint-Brieuc. Aujourd'hui, à Loudéac.

Les orgues ont été classés monument historique en 1988.

  Construit en 1850, cet instrument sert d’accompagnement aux offices religieux. Il porte le numéro 72 dans le catalogue des productions des ateliers A. CAVAILLE-COLL. Dans un premier temps, il était installé dans une arcade du Chœur de la cathédrale à Saint BRIEUC, côté épitre; quatre ans après, il sera démonté, à l’occasion d’une importante restauration des lieux, demandée par les Beaux-Arts : rétablissement de l’autel au fond du Chœur et nouvelle disposition des stalles. L’impossibilité de replacer l’instrument d’une manière convenable amène le Conseil de Fabrique à s’en défaire ; cette décision fait l’objet d’un regret unanime dans la délibération du 23 février 1854. Cédé à la paroisse de LOUDEAC pour la somme de 4.000 francs, son départ avait laissé un vide sur le plan musical.

                Transféré à l’Eglise Saint NICOLAS et livré le 15 Juin 1854. Sous le contrôle de son célèbre créateur, il est remonté en tribune, en avant du porche d’entrée de la tour-clocher.  Le conseil de Fabrique et les paroissiens règlent les frais de transport et le remontage évalués à 4.000 francs.

               

 Le buffet de style plus ou moins néo-gothique est en sapin rouge du Nord, la façade et les côtés étant peints en rouge avec des nervures en faux or, le fond en beige liège.

 

La composition d’origine était la suivante :

                Flute harmonique  8 pieds.               -un clavier de 54 notes  C1  F5.

                Dulciana                4 pieds                -un pédalier de 18 notes C1 F2 en tirasse permanente

                Bourdon                 8 pieds                              

                Montre                   8 pieds                -console séparée.

                Doublette               2 pieds                -transmission mécanique.

                Flute octaviante     4 pieds                 Basses+ dessus (B2 C3)

                Trompette              8 pieds                 accord : tempérament égal.

                Clairon                   4 pieds                 diapason : 438hzs à 15° c.

                Hautbois                 8 pieds    un registre coupure entre Si 2 et Ut 3.

 

 
 


  Entre 1866 et 1874, au printemps, Mr LELOGEAIS, facteur d’orgues de Nantes, vient effectuer une visite annuelle d’accords et entretien, au prix de 40 francs.

Le 12 Avril 1885, après consultation de Mr Pierre COLLIN, organiste à l’église St Michel de Saint BRIEUC, un devis est demandé à Mr Louis DEBIERRE, facteur réputé à Nantes, la somme s’élève à 950 francs.

Le 12 Avril 1889, le Conseil de Fabrique vote 900 francs pour les réparations. Les travaux de restauration et d’agrandissement de l’édifice entrepris depuis l’année 1891 se poursuivent. Il est prévu d’abaisser la tribune d'un mètre, et de refaire la voûte, ceci oblige le démontage de l’instrument. En 1897, Mr GAUDU, de Saint Brieuc, charge Mr Georges CLAUS, de Rennes, de ce travail. La nouvelle tribune étant achevée, à la réunion du 1er janvier 1898, le conseil de fabrique et le curé constatent que le remontage ne pourrait pas s’effectuer avant le mois de février, (le facteur pressenti connaissant de sérieuses difficultés économiques). Se pose alors la question, que faire, attendre ou aller voir ailleurs ?

                                                                        

            Le 16 mars 1911, Mr GAUDU, effectue les travaux d’accords et d’entretien.

Au printemps de 1940, Mr MACK représentant la Maison GAUDU, entreprend la restauration de l'instrument. Après presque quatre mois de travail, l'inauguration à lieu le dimanche 8 Septembre. Après plusieurs années de loyaux services, une réparation intervient en 1949, pour 1200 francs, suivie en août et septembre 1950 d’une révision plus importante de 20.000 francs. 

 

                                                

 Après la rénovation de l’église, au cours de l’année 1959, un relevage s’avère nécessaire. Réalisé par les frères MACK, facteurs à Saint Brieuc, entre avril et juin 1960, deux jeux sont ajoutés, quinte 2 2/3 et tierce 1 3/5, à la place de la trompette qui est disposée sur un flanc. C’est à cette date qu’est installée la turbine électrique. Le pédalier est refait pour être porté à 20 notes C1G2, coût de l’opération, 850.000 anciens francs. L’orgue fonctionne ainsi jusqu’en 1972 année de son mutisme. 

Classé monument historique depuis 1988, les travaux de restauration complète ont été réalisés de Juin à Septembre1991, dans le style d’origine, par le facteur Jean Pascal VILLARD, de Loudun (86), grâce aux aides financières conjuguées des Beaux-Arts, du Conseil Général, et de la Ville de Loudéac. Les 21 tuyaux de façade, 2 jeux d'anches et divers tuyaux en mélange, ont reçus des soins dans les ateliers de Mr Mme Jean Paul et Roseline VILLECHANGE à Orliac de Bar (19).  Actuellement, Mr Hervé CAILL, de Plouzevède (29), assure deux visites par année, pour l’accord et l’entretien.

                 Cet orgue de huit jeux constitue un instrument de qualité, modeste certes, mais non sans personnalité car il s’harmonise fort bien avec l’architecture et la décoration de l’Église.









Sainte Thérèse de Lisieux.
La basilique de Lisieux, bâtie en son
 honneur, est le deuxième lieu de pèlerinage
de France, après Lourdes.








 
 A l'entrée de l'église Saint Nicolas nous sommes accueillis par: 

Sur le mur gauche, Sainte Thérèse de l'enfant-Jésus et de la Sainte-Face de Lisieux devant la liste des 245 jeunes loudéaciens tués pendant la guerre 1914-1918...

Mondialement connue, Marie-Françoise Thérèse Martin, ou la petite Thérèse, appartient à l'Ordre des Carmélites, née à Alençon en France (2 janvier 1873 - Lisuex 30 septembre 1897).

Fille de Louis et Zélie Martin, ses parents étaient commerçants d'horlogerie et de dentelles à Alençon, elle fut élevée par ses sœurs lors du décès de sa mère. Se sentant toute seule encore une fois lors que ses sœurs entrent dans l'Ordre du Carmel, bientôt sentira l'appel de Dieu et entrera aussi chez les Carmelites à l'âge de 15 ans.

Après avoir passé deux années dans une « nuit de foi »,  à 24 ans, elle mourra de tuberculose le 30 septembre 1897.

 
 
 
 
Après la publication de son ouvrage posthume « Histoire d'une âme », la dévotion pour sœur Thérèse deviendra universelle.


Vitrail réalisé par la Fabrique du Carmel du Mans en 1879 et ses artisans verriers Hucher et Rhatouis Successeurs.
 
 
 
 Ses réussites en tant que modèle spirituel cloîtré, lui ont valu des qualificatifs admirables. Elle était « l'étoile » du pontificat de Pie XI, béatifiée, puis canonisée, adoptée comme sainte patronne des missions et, avec Jeanne d'Arc, proclamée « Patrone Secondaire de la France ». En reconnaissance de son exemplarité de sa vie et de ses écrits, Jean-Paul II la nomma Docteur de l'Église en 1997. 







Saint Joseph, père de l'église et patron des artisans.











Inconnue dans sa vie et habitant un couvent cloîtré, l'originalité de la vie spirituelle de Thérèse de Lisieux consiste à suivre ce qu'elle appelle dans son livre « la petite voie », modèle suivi par nombreux croyants: il s'agit de chercher la spiritualité dans les actes quotidiens, même dans les plus banaux, toujours dans l'amour de Dieu.


 Sur le mur à droite à l'entrée de l'église, se trouve la sculpture en bois de Saint Joseph père de l'église et patron des artisans et des ouvriers, statue moderne réalisée vers 1960.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sur le côté gauche de l'entrée, se trouve Marguerite Alacoque.


Bannière de la confrérie du Sacre Cœur.
Marguerite Alacoque, née à Verosvres, en Bourgogne, le 22 juillet 1647 et décédée le 17 octobre 1690 à Paray-le-Monial, appartient à l'Ordre de la Visitation. Elle propagea, avec Jean Eudes, prêtre de l'Oratoire, la dévotion au Sacré-Cœur. Son sculpture se trouve sur la gauche de la porte d'entrée à l'église Saint - Nicolas à Loudéac.

Fille de Claude Alacoque et Philiberte Lamyn, elle se sent fortement attirée de toute petite vers le Saint-Sacrement. Dans son enfance, ses jeux préférés seront la pratique de la prière et du silence.

A la messe, un jour elle dira: « Ô mon Dieux, je vous consacre ma pureté et vous fais voeu de perpétuelle chastété ». Elle se mortifie sévèrement en secret et, à cause d'une paralysie, restera au lit pendant quatre ans.











Sainte Marguerite-Marie Alacoque.
Elle guérira de sa maladie lors qu'elle décidera de consacrer sa vie à la vie religieuse et au moment de son baptême, ajoutera à son nom le prénom « Marie ». Tourmentée par la manipulation de certains parents qui l'avaient accueilli avec sa mère lors du décès de son père, elle aurait eu des visions du Christ. Libérée des contraintes familières, à 17 ans sa maman décide de l'insérer dans la vie du monde. Un jour, après être revenue d'un bal, Sainte Marguerite-Marie aurait eu une vision du Christ pendant la flagellation, lui reprochant son infidélité. Ces péchés auraient été d'avoir porté des ornements et mis un masque au carnaval.

Au moment où elle entra dans le couvent de la Visitation de Paray-le-Monial le 25 mai 1671, un écho résonne dans son cœur: « C'est ici que je te veux ». Sa santé fragile, dans ses Mémoires elle raconte qu'elle continuait ses flagellations et ses macérations les plus répugnantes.


 
 En privée, elle reçoit plusieurs fois l’apparition du Christ au monastère. En 1675; le Christ lui dit: « Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes, jusqu'à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart qu'ingratitude » ou encore une autre fois « Mon divin coeur est passionné d'amour pour les hommes et pour toi en particulier ». Désormais, Marguerite aura une dévotion particulière envers le Sacre-Cœur.





Entrée à l'église. Sainte Marguerite-Marie
et Saint François d'Assise. Technique HDR et  montage des images.

Les membres de la communauté la traitèrent avec mépris de « visionnaire », Marguerite ne bénéficiant d'aucune considération dans son entourage.
 
 Le Père Claude La Colombière aidera Marguerite à faire connaître le message que Jésus l'a confiée. C'est ainsi que commencera le culte du Sacre Cœur, consistant à pratiquer l'Heure Sainte étendu par terre, le visage contre le sol du 23h à 24h le premier jeudi de chaque mois. C'est la manière de partager la tristesse mortelle qu'avait supporté le Christ abandonné par ses Apôtres sur la croix. Cet exercice fini le lendemain avec la Communion. En honneur du Cœur du Christ, une fête est célébrée le vendredi après l'octave de la fête de son corps. Marguerite aurait été nommée par le Christ « disciple bien-aimée du Coeur-Sacré ». Avant mourir, Marguerite répétait sans cesse: « Ce que j'ai dans le Ciel et ce que je désire sur la terre, c'est Toi seul, ô mon Dieu ». Son dernier mot prononcé fut celui de Jésus.

Tout son vécu concernant la dévotion au Sacré-Cœur fut examiné: ses actions, ses révélations, des maximes spirituelles, son enseignement... En 1824, le pape Léon XII la proclame Vénérable; l’Église reconnaît trois miracles et sera canonisée par Benoît XV le 13 mai 1920.

Elle repose dans la chapelle de la visitation à Paray-le-Monial, en Bourgogne, lieu de pèlerinage où les visiteurs obtiennent des grâces.





Saint François d'Assise.
LA REVOLUTION ARRIVE.

L’année 1789, c’est la Révolution ! Pendant la période que certains appellent pudiquement tourmente révolutionnaire, les prêtres en charge des paroisses sont expulsés et remplacés par des prêtres jureurs c'est-à-dire ayant accepté les nouvelles règles édictées par le pouvoir politique du moment. Le dimanche 2 octobre 1791, à l’issue de la grande messe, les paroissiens de Loudéac s’opposent vigoureusement au départ de leur Recteur, l’Abbé Ruello et à l’arrivée prochaine du Curé jureur M. Lebreton ; on frise l’émeute ! La garde nationale est appelée en renfort. Le nouveau Curé, élu le 27 juin 1791, entre en fonction le dimanche 13 novembre 1791.

 

 

 

 

 

 



Sur cette pierre étaient gravées les armoiries de la famille des Rohan, effacées pendant la Révolution.



Quelques années difficiles se présentent aux paroissiens.

                                                                     

 Le 24 Pluviôse An II (10 février 1794), par décision du pouvoir politique, l’église est fermée au Culte Catholique et transformée en « Temple de la Raison » ; la statue de la Vierge, située au fond du chœur, aurait été l’emblème de la Déesse Raison, armée d’un pic à la main droite, et coiffée d’un bonnet phrygien, selon un historien. Puis l’édifice devient casernement et dépôt de fourrage, triste sort !


Le Christ crucifié sur la nef centrale, 
œuvre d'Yves Corlay.
Technique HDR.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A la réouverture au Culte, il est constaté de nombreuses dégradations ; des statues mutilées en partie, les tableaux, placés en niche au-dessus des autels latéraux sont déchirés ; deux des cloches, (Françoise Louise et Anne Yvonne) ont été descendues, brisées pour être fondues ; les plombs de couverture du dôme et du campanile ont disparu ! Ils seront remplacés provisoirement par des plaques en fer blanc. Les vitrages sont cassés. Les armoiries de la famille de Rohan, placées au-dessus du grand portail de la tour, ont été martelées, etc. 

 

                    Au Concordat la paroisse est érigée en cure de 1ère classe le 21 Mai 1803.

 
 
 
 
La Croix Hosannière sur le côté sud.

 
 
A l’extérieur de l'église, se trouve la Croix Hosannière, ainsi appelée parce qu’on y chantait les psaumes Hosanna au temps de Pâques. 

















LES VITRAUX.


"Laissez venir à moi les petits enfants".
Don d'une mère reconnaissante.











La lumière qui baigne ce lieu saint, perce les beaux vitraux réalisés grâce aux dons des habitants à cette église. Tous ces cristaux dessinés ont été réalisés au XIXè siècle et donnés par les Loudéaciens en reconnaissance aux faveurs reçus par les différents saintes et saints.

Les vitraux des côtés nord et sud ont été réalisés au Mans par la Fabrique du Carmel en 1879 et ses artisans verriers Hucher et Rhatouis Successeurs [ainsi est écrit sur le coin des vitraux des fonts baptismaux]. Sur les huit vitraux des nefs nord et sud, sont représentés Jésus et les enfants avec la légende « Laissez venir à moi  les petits enfants »Saint Roch à titre de reconnaissance; Saint Marc Evangéliste donné par M Marc Lassalle; Saint Louis; Saint François Xavier donné "pour la plus grande gloire de Dieu" par la famille Amoury; Sainte Anne mère des Bretons avec la légende « Confiance et reconnaissance »; « Merci à N. D. de Lourdes » don de Jean Baptiste Presse; Saint Pierre avec la légende « Ouvrez-nous le ciel » par M et Mme P. Boscher-Delangle.










Saint Louis.


















Sur les vitraux, ont peut voir les figures des saints et de Jésus. Ils ont été donnés par les habitants de Loudéac. Ils ont été réalisés par la Fabrique du Carmel en 1879 et ses artisans verriers Hucher et Rhatouis Successeurs.










Des magnifiques dessins du calvaire sont accrochés 
sur les murs de l'église Saint-Nicolas.








Nef Sud.
Technique HDR.




Si vous êtes à Loudéac et vous souhaitez visiter l'église, elle est ouverte au public: 

Du 1er juillet au 31 août, lundi au vendredi de 15h00 à 18h00, le samedi de 10h00 à 12h00/15h00 à 17h00 et le dimanche de 15h00 à 18h00. 


L'entrée est libre. Pour contacter le Presbytère: 02.96.28.01.32.


Pour une visite guidée du groupe, vous pouvez vous adresser à l'Office de Tourisme du Pays Centre Bretagne, 02.96.28.25.17



 

Pour la composition du texte, j'ai consulté le dépliant disponible à l'entrée de l'église, l'Encyclopédie Wikipédia et les œuvres suivantes disponibles dans la bibliothèque Gallica de la Bibliothèque Nationale de France:



-B. Girard, in « La Bretagne maritime ». Rochefort sur Mer. Société anonyme de l’imprimerie CH. Thèze, Rue Chanzy, 123. 1889;

-Famille des Rohan: https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_Rohan


-les bulletins de la Société d'émulation des Côtes du Nord. Société d'émulation des Côtes d'Armor. Tomme LXX. 1938; 


-et le travail de Guy-Alexis Lobineau (1666-1727) in "Les vies des saints de Bretagne et des personnes d'une éminente piété qui ont vécu dans la même province, avec une addition à l'Histoire de Bretagne". Compagnie des Imprimeurs Libraires. Rennes. 1725.

 

 -Merci à Alan LE GOFF, historien Loudéacien particulier pour les photos des cloches et des orgues, ainsi que pour les infos sur les orgues, les cloches, l'histoire de l'église de Loudéac et le sculpteur Yves CORLAY.





Images prises samedi 3 avril 2014  et le 02 juin 2021 à Loudéac
 
©José María Gil Puchol Productions
Photographe à Loudéac (22)

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