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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
Trébeurden possède
un petit port fréquenté par les nombreux pécheurs qui se trouvent sur toute la côte où les poissons et le goémon abondent.
La mer et le paysage sont riches à Trébeurden, dans les Côtes d'Armor, terre bretonnante de la Haute Bretagne. Les sables calcaires envahissent ses rivages et ceux des îles qui se trouvent tout autour, des sables qui contiennent jusqu'à 97.1 % de matières fertilisantes. En général, peu boisée, c'est une terre élevée et assez plate s'abaissant à l’ouest vers la mer.
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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
Son église, fut reconstruite en 1835 et compte avec trois chapelles: la plus ancienne est celle du Christ; puis, celle de Notre-Dame de Citeaux-Penvern, et celle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, près de laquelle on remarque une très-belle fontaine du XVIIè siècle.
On peut visiter des tumulus à Kéraliou, des dolmens à Treuzoul et à Prajou et un menhir de 11 m. de long. On les trouve aussi sur l'ile Milliau, où l'on peut admirer aussi de grandes pierres branlantes.
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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
Du haut des rocs, semblables à des dos d'hippopotames foudroyés, on embrasse un horizon immense. Il en est d'autres. Mais celui-là ne ressemble à aucun autre.
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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
Pas d'arbres. La plaine, aux rudes chemins creux comme des ornières. Des havres, des moulins à eau, de paradoxales avancées de la mer capricieuse, se plaisant à découper ce point de la côte comme la nature a découpé certaines feuilles. Puis la ligne de la mer elle-même puis encore, sur l'horizon du Nord, le groupe des Sept-Îles. Et surtout, autour de Trégastel, autour de Ploumanach, plus proche, des pétrifications de toutes sortes, des pierres de toutes formes, monstres ridicules ou monstres effrayants, témoignages d'une dévastation indicible, ou jeux inexplicables d'un géant fou.
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| Côte de Granit rose à Trébeurden. |
On ne sait, à dire vrai, s'il faut se divertir ou avoir peur. Et, à mon sens, c'est ce qui nuit à ce paysage, aujourd'hui célèbre. Il est à la fois formidable et burlesque. J'aime peu que, devant d'énormes rocs, on puisse plaisanter, trouver qu'ici c'est un éléphant, là une tête de mort, ici encore une lunette de guillotine, ou la reproduction gigantesque de tel ou tel de nos petits gestes humains.
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| Côte de Granit rose à Ploumanac'h. |
Mais Trégastel n'a pas que ces caprices stupéfiants de la nature, aidée parfois, je le soupçonne, par nos bons aïeux les Gaulois, ou par leurs descendants. On y trouve aussi bien d'autres rochers qui, eux, n'appellent aucune évocation trop littéraire, qui ne relèvent ni du tragique, ni du comique. Ce sont, alors, de cyclopéens amas, des gouffres pleins d'écume, des étendues de pierres sinistres qui vous donnent un vertige de solitude. Dès qu'on s'éloigne, délibérément, de ce que viennent contempler la plupart des visiteurs, c'est grand, beau et triste.
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| Le veilleur. Côte de Granit rose à Ploumanac'h. |
Ploumanach, lui, m'est apparu comme un entrecroisement de lamentables masures et de rocs. On les confond, on s'y perd. On y rencontre des figures grimaçantes comme celle de l'invraisemblable sorcière qui, je pense, depuis des années et des années, y mendie sur un ton de menace. On y découvre d'étroits champs de blé au milieu de blocs effroyables, on y voit aussi, dans l'eau, le petit oratoire devant lequel se rendent les jeunes filles à marier, pour laisser des épingles dans la statue en bois qu'il contient.
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| Côte de Granit rose à Ploumanac'h. |
Et, partout, c'est la mer entrant dans la terre, quand ce ne sont pas les pointes granitiques entaillant les flots ; et le sol, si sol il y a, est pauvre, et la mer est plombée, houleuse, périlleuse à l'extrême, et, huit jours sur dix, la pluie coule, s'insinue d'abord, puis ruisselle, s'empare de tout, et de vous-même. Ces vagues, d'un bleu dur, ces titaniques blocs d'un rouge éteint, ces lamentables chaumes ou ces vieilles ardoises finissent par ne plus vous apparaître qu'à travers de la suie diluée tout se brouille, en restant étrange, et l'impression finale est celle d'un étonnement qui a tourné en désolation [2].
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| Le repos du guerrier. Côte de Granit rose à Ploumanac'h. |
Et Emmanuel comte de Flavigny écrivit se poème en 1882 [3]
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| Phare de Ploumanac'h. |
PLOUMANAC'H
On dit qu'à Ploumanac'h les rochers sont énormes.
Et que leurs blocs croulants
Simulent au regard des animaux difformes
Et des châteaux branlants,
Et que les nuits d'orage il sort de ces colosses
De si terribles voix,
Qu'on s'imagine entendre un million de molosses
Aboyant à la fois
On dit que l'atmosphère en ce lieu, chose étrange!
Est si pleine d'horreur
Que des libres penseurs invoquent leur bon ange,
Et des Bretons ont peur;
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| Côte de granit rose à Ploumanac'h. |
Mais que parfois aussi la scène est si sublime,
Que pendant bien des jours
Elle fait oublier au criminel son crime,
A l'amant ses amours.
Qui donc a dit cela? Ce récit n'est qu'un conte,
Car moi, j'y suis venu,
Et n'ai vu que la mer qui descend et remonte
Sur un fond plat et nu.
Je n'ai point aperçu de château fantastique
Oscillant dans les airs,
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| Côte de granit rose à Trébeurden. |
Mais il m'a semblé voir un pavillon rustique
Entouré d'arbres verts.
J'ai l'oreille bien fine, et pourtant je vous jure
N'avoir rien entendu
Que ces mots : « La promesse est-elle vraiment sûre?
Ami, reviendras-tu? »
Ainsi, quand dans un rêve rose
L'homme une fois s'est obstiné,
Désormais pour toute autre chose
Il est comme un aveugle-né.
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| Côte de granit rose à Trébeurden. |
Il peut prendre un glacier sauvage
Du Groenland ou de Baffin
Pour le clocher de son village,
Ou pour un banc de sable fin.
Dans un grand deuil il reste en fête;
Les cieux pour lui sont toujours clairs;
Il voit, quand mugit la tempête,
De doux rayons dans les éclairs.
Dissimulé sous sa prunelle
Le souvenir impérieux
Maintient, farouche sentinelle,
Un voile épais devant ses yeux.
Et si la pauvre Colombine
Allait un jour seule à Pékin,
Elle n'aurait en pleine Chine
De regards que pour Arlequin.
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| Côte de granit rose à Trébeurden. |
Ploumanac'h le 2 mai 2007 et à Trébeurden le 7 septembre 2021
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[1] Gaultier
Du Mottay, Joachim (1810-1883). Géographie départementale des Côtes-du-Nord...
par J. Gaultier Du Mottay. Ed. Vivier. J. Rousselot. 1862. BIBLIOTHÈQUE GALLICA.
[2] Fuster, Charles (1866-1929). Bretagne, heures vécues / Charles Fuster. 1904.
[3] Flavigny, Emmanuel, comte de. Au petit bonheur.
Histoires vraies. Fantaisies bretonnes. Un peu de tout. Le Dossier de
Charenton. Poésies légères. 1882.
