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| Chapelle Notre-Dame du Mont Carmel à Bel-Air. |
NOTRE-DAME DU MONT CARMEL
Un site magnifique au cœur du Mené et de la Bretagne.
L'un des plus beaux sites de Bretagne se trouve à Bel-air à 336 m d'altitude, dans la commune de Trébry, le point culminant des landes du Mené.
Autour du mont Bel-air, l’occupation humaine [1] pendant la préhistoire a laissé des vestiges pas seulement comme haut lieu de culte celtique mais aussi comme un lieu d'habitation et d’activité économique. Le site de Bel-Air, à 339 mètres d’altitude, est le point culminant des landes du Mené et l’un des plus élevés de Bretagne. Ce point élevé a été choisi, comme l'indique l'origine du nom Bel-Air, par le peuple celte pendant la préhistoire comme lieu de culte à leur dieu BELENOS [2], dieu du feu et du soleil: au sommet du mont se trouve un double talus circulaire d’où partent huit allées rayonnantes rappelant l’astre solaire et au centre, fut bâtie la Chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Ces habitants sédentaires consacrent leur vie à labourer la terre et à élever des animaux.
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| Trébry dans les Côtes d'Armor. |
Pas loin, se trouve aussi un hameau appelé "Bel Orient", un emplacement utilisé pour observer le lever du soleil, leur dieu. En plus, on trouve les restes d’une enceinte appartenant au château de la Cuve. La mise au jour des monuments mégalithiques atteste une forte activité religieuse dans la région: de nombreux mégalithes et d'autres vestiges sont éparpillés sur le territoire depuis l'époque préhistorique, antique et médiévale tels la Motte-Dole, l’allée couverte de la Hautière où le Cape Carré.
Avec l’arrivée de la chrétienté en Bretagne, de nombreuses chapelles ont été bâties autour de Bel-Air remplaçant les mégalithes afin de combattre le paganisme : Notre-Dame de la Croix, Saint-Udy, Notre-Dame du Haut, Saint-Maudez, Notre-Dame des 7 douleurs…, ce que confirme la continuation et l’intense activité religieuse sur ce territoire.
Le point de vue à Bel-Air est assez étendu, à tel point que l'on peut diviser la baie de Saint-Brieuc et le golfe du Morbihan. Au-dessus de la chapelle de Notre-Dame du Mont Carmel se trouve un observatoire d'où l'on peut voir, lorsque le ciel est dégagé, une magnifique vue de la Manche, de l’Atlantique et de quelques villes qui se trouvent sur ce trajet visuel telles Lamballe et Moncontour.
Quelques rivières prennent leur source à Bel-Air vers la mer : la Rance, le Gouessant, l’Arguenon, l’Evron, le Meu, le Miniau…
La chapelle Notre-Dame du Mont Carmel.
Situé sur la commune de Trébry, le site de Bel-Air accueille la chapelle Notre-Dame du Mont Carmel où se trouvait dans un premier temps un observatoire des géomètres. Donnée par la cathédrale de Saint-Brieuc, une statue de la sainte Vierge Marie fut installée le 18 octobre 1852, puis la chapelle fut élevée peu après entre 1855 et 1862. En forme de croix grecque, elle reçoit une lanterne octogonale entourée de quatre branches égales. Le plan fut dessiné par M. l’abbé BAIGNOUX, chanoine honoraire et curé-doyen de Moncontour. A l'extérieur, afin de permettre l'exploration des lieux aux visiteurs, des tables de pique-nique ont été installées.
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| Borne géométrique autour de la chapelle. |
Un monument de Notre-Dame de la Paix fut érigé à l'intérieur et inauguré le 21 juillet 1895 [3]. A l'entrée de la chapelle, à droite, se trouve Notre-Dame de Bretagne, qui porte le petit Jésus, un sceptre et une couronne.
D'après la légende, cet endroit aurait des propriétés thérapeutiques et permettrait aux pèlerins de soulager les soucis respiratoires, notamment pendant le traditionnel pardon qui a lieu en été où des nombreux fidèles arrivent de tous les coins du département.
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| Ste-Thérèse de l'enfant Jésus à Notre-Dame du Mont Carmel. |
En 2012, le pardon se déroula sous un ciel magnifique (voir le lien vers Ouest-France à la fin de l'article). Les pèlerins en procession suivirent la vierge portée par les fidèles accompagnés par les chants traditionnels pendant la cérémonie. "Si le père Olivier Gravouille et l'abbé Plesse ont officié pendant la messe, les regards se sont surtout portés sur l'invité d'honneur : le père Nicodème. Ce prêtre africain est actuellement l'hôte du diocèse jusqu'à la fin du mois d'août." Le père Nicodème était Vicaire général du diocèse de Batouri, au Cameroun et était le curé de la paroisse de cette ville. "La découverte de notre département - d'après le journal Ouest-France - et les rencontres qu'il fait le ravissent et lui permettront de mieux appréhender, dès son retour, ses activités d'enseignement auprès des grands séminaristes."
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| Notre-Dame de Bretagne à l'entrée de la chapelle. Trouvée dans les décombres pendant les travaux de la cathédrale de Saint-Brieuc. |
La chapelle de Notre-Dame du Mont Carmel a était bâtie pour abriter cette statue de la Vierge Marie trouvée dans les décombres pendant les travaux de la cathédrale de Saint-Brieuc; une statue qui date de l'époque de saint Brieuc et saint Guillaume et qui a été vénérée par
eux.
En 1852, l'évêque de Saint-Brieuc inaugura solennellement cette statue en présence de tout le clergé de la région et de M. le chanoine ROBILLARD, curé de Moncontour, qui alluma les fidèles avec son enthousiasme le jour du premier pèlerinage.
En 1858, l'évêque de Saint-Brieuc Mgr MARTIAL, encouragea l'organisation de ce pèlerinage et promit de venir le présider, le dimanche suivant le 16 juillet. Devant la foule des pèlerins, il exprima son intention de faire tout le possible pour la construction de la chapelle au point de souscrire une première somme de mille francs mais, avant de voir son projet réalisé, il décéda en 1861.
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| Ex-voto remerciant la Vierge Marie sur le mur dans le hall d'entrée. |
Les pèlerins ne cessaient pas de se rendre en masse au pèlerinage chaque année à Bel-Air et le nouveau évêque, Mgr DAVID, ému par l’affluence et la fidélité des pèlerins, appuya cet admirable ardeur. Comme il voulait y établir des chapelains pour les besoins des pèlerins qui venaient implorer à Bel-Air le secours de l'Immaculée Conception, il négocia avec la municipalité de Trébry l'achat d'1 hectare et 3/4 de terre autour de la chapelle. Grâce aux dons des pèlerins, le projet de Mgr DAVID vit le jour: « Les bons habitants des paroisses voisines firent leur affaire de cette pieuse bâtisse. On a vu plus de 30 charrettes à la fois gravir le flanc de la montagne, portant des matériaux aux ouvriers, afin que la Bonne Vierge protège leurs maisons.» - raconte l'abbé F. ROBERT.
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| Vue de l'intérieur de la chapelle et du monument de Lorry-les-Metz au fond. |
Le monument de Lorry-les-Metz.
Un officier se trouvait aux avant-postes de la division Grenier, placée à Lorry-les-Metz pendant le siège de Metz en 1870. Il s'installait dans le clocher lorsqu'il prenait son service pour contrôler les mouvements des Prussiens. En montant dans le clocher, il avait remarqué « l’air doux et souriant d’une Vierge en bois sculpté, artistement drapée d’une robe bleue bordée d’un liseré d’or et portant un Enfant Jésus, les bras tendus, la figure rayonnante de bonté. » C'était Notre-Dame de la Paix.
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| Statue de Notre-Dame de la Paix offerte par l'abbé Rémy à l'officier. |
Cette statue fut préservée après la guerre et cet officier écrivit au curé de Lorry, l'abbé REMY, en lui disant qu'il voulait acheter la statue. A titre gracieux, l’abbé lui offrit la statue de la Vierge comme souvenir. L’officier fit un don à l’église de Lorry et, avec sa femme, il promit de bâtir une chapelle pour honorer la Vierge enlevée à la Lorraine.
En 1895, l’officier envisagea de construire un oratoire pour accueillir la Vierge Marie dans les Alpes mais ce projet ne réussit pas. Puis, conseillé par l'évêque de Saint-Brieuc, le curé doyen de Moncontour, M. HERVE, accepta de recevoir la précieuse relique – Notre-Dame de la Paix – à Bel-Air.
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| Monument de Notre-Dame de la Paix. |
Cette statue de la Vierge en bois datant du règne de Louis XIV porte une tunique bleu très clair avec liseré d’or et une belle écharpe foncée bleu ciel bordée d’or. Sa taille est serrée par une ceinture et la tête est couverte d'un voile blanc. Sur son bras gauche, elle présente l'enfant Jésus et elle semble dire : « Venez à moi. »
Ce monument de Notre-Dame de la Paix a été réalise en pierre dure de Poitiers par le sculpteur nantais J. VALLET. L’autel est en marbre massif de 3 couleurs : rouge, gris et rose.
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| Ange encadrant la Vierge Marie. |
Sur le bas-relief central est représentée la Vierge de Lorry-les-Metz: encadrée et transportée à Bel-Air par 4 anges qui s’envolent. On peut lire : « Notre-Dame de Lorry – 1875. Notre-Dame de la Paix – 1895. »
Dans le bas du tableau (à hauteur du tabernacle), est représentée la place de Metz avec la magnifique cathédrale, les remparts. Les niches de l'autel sont décorés par 3 statues: l'archange saint Michel, patron de la France; l'archange saint Raphaël, en costume de voyageur avec son bâton et sa gourde, et l'archange saint Gabriel, avec une aube et une étoile. L'évêque de Saint-Brieuc inaugura le monument à la Paix le 21 juillet 1895.
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| Notre-Dame du Mont Carmel. |
Les pèlerins fidèles au pardon.
Le culte de la Vierge étant très intense dans cette région du Mené, nombreux sont les fidèles qui visitent le sanctuaire de Bel-Air pour profiter de la belle vue et y prier, surtout le dimanche.
Le pardon a lieu tous les ans le 16 juillet, jour de la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, dimanche suivant compris.
Autrefois, le samedi soir précédant le Pardon, sur le sommet même de Bel-Air, les habitants de Trébry et Plessala ramassaient des genêts et des ajoncs pour les entasser autour d’un sapin servant de « pieu » et on y mettait le feu à la chute du jour ; c’était la « fouée » ou le « Rieu » de Bel-Air. L’on priait et l’on chantait en l’honneur de la Vierge Marie.
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| St-Joseph et l'enfant Jésus. |
Dans chaque paroisse des environs, et dans beaucoup de hameaux des feux semblables étaient préparés sur les points élevés : Le Tertre d’en haut, le Vau Gauthier, la Chaigne, le Moulin-Besnard, Saint-Maudez (en Trébry) – La Touche ès Pritiaux, Launay-la-Vallée, le Bédame, la Ville Angevin (en Saint-Glen).
Autour de ces « rieux », tous les habitants de tous âges chantaient ensemble à la lueur de la fouée des cantiques de la Vierge et priaient le chapelet. Ces prières et ces chants se prolongeaient jusqu'à tard dans la nuit, une fois le feu éteint. A Bel-Air, les habitants suivaient avec ferveur cette veillée et de nombreux forains arrivaient en masse jusqu'à en couvrir la montagne.
Voici comment se déroule la journée du pardon :
-10h30 : confessions individuelles à la chapelle.
-11h00 : Grand’Messe concélébrée en plein air.
-14h30 : Chapelet médité à la chapelle.
-15h00 : VEPRES de la Sainte VIERGE – Homélie – Procession – SALUT du Saint Sacrement – Bénédiction des petis enfants.
-Le dimanche suivant : grand’messe à 11h00.
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| Entrée ouest. |
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Documents consultés pour cet article :
Livret mis à disposition
des visiteurs dans l’église rédigé par l'abbé F. ROBERT. 1988.
« Selon une étude de Moncontour, histoire et archéologie d’une place-forte de Penthièvre »
Bertrand L’Hôtellier (1998).
« Repertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier ». Bulletins et mémoires. Société d’Emulation des Côtes-du-Nord. Tome LXXII 1940. Page 51. Saint-Brieuc 1941.
[1] « Selon une étude de Moncontour, histoire et archéologie d’une place-forte de Penthièvre » de Bertrand L’Hôtellier (1998)
[2] Forme latinisée Belenus. Voir LE ROUX F. et GUYONVARC’H C.-J., Les Druides, collection de mémoire d’homme: l’histoire, éd. Ouest-France, 1986, pp.234-237.
[3] « Repertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier ». Bulletins et mémoires. Société d’Emulation des Côtes-du-Nord. Tome LXXII 1940. Page 51. Saint-Brieuc 1941.
