jeudi 5 décembre 2013

Les bonnets rouges. Ar bonedoù ruz. Carhaix 30 novembre 2013.





A droite, Christian Troadec, maire de Carhaix.
Plus loin, Thierry Merret et Olivier Le Bras.






 
Le mouvement des « Bonnets rouges » est une action qui se développa en France à l'époque de Louis XIV et prit un grand ressort dans la région de Bretagne au XVIIè siècle. 

  Aujourd'hui, le contexte est bien différent et les bonnets rouges bretons ont un caractère nationaliste bien visible, ne s’identifiant pas avec les valeurs françaises. Mais le symbole de se coiffer d'un bonnet rouge reste un symbole de combat à ne pas négliger. Une couleur est toujours attachée à plusieurs champs d'action d'une même nature pour le dire ainsi. Si le vert nous calme, est conviviale, ouvre les portes et nous permet de circuler librement sur la voie publique, le rouge par contre désigne d'autres actions ou d'autres états d'âme. La couleur rouge désigne l'énergie, la vitalité, l'action, la force, le feu, le combat, le danger, l'urgence, la vitesse, l'effervescence, la chaleur...




Dans ce mouvement, on ne voit que des drapeaux bretons.





 
Dû à son caractère nationaliste, ce mouvement n'arbore pas de drapeaux français lors de ses manifestations publiques. Il repose sur trois idées essentielles : « Vivre, décider et travailler en Bretagne » soit en breton, « Bevañ, Divizout ha Labourat e Breizh ».








Site de Kerampuil, 30 novembre 2013.





 
« Vivre » veut dire vivre en Bretagne, habiter ses terres, ne pas être obligé de partir ailleurs parce qu’il n’y a pas de quoi manger ou parce qu’il n’ya pas de travail dans la région. Les Bretons se sentent fiers de leur terre et ne veulent pas la quitter.





Revendication de la réunification de la Bretagne.





 
« Décider » eux-mêmes pour l’avenir de leur peuple dans un cadre d’autonomie politique car aujourd'hui tout est décidé par le gouvernement à Paris d’une manière centralisée. Les Bonnets rouges demandent la réunification de la Bretagne et le retour du département breton de la Loire-Atlantique (44), détaché administrativement de la Bretagne par Pétain lors de la dernière guerre.








Slogans du mouvement:
"Vivre, décider et travailler en Bretagne".




 
« Travailler » donc et ne pas rester au chômage, car la valeur travail est très importante pour les Bretons. Voir que les entreprises ferment en Bretagne et que les travailleurs se trouvent dans la rue à rien faire est énervant pour eux. Un Breton au chômage se sent déconsidéré et s’effondre dans la dépression. Travailler 30 heures par jour ou crever dans le travail est un signe de respect pour lui !!








Vente de bonnets rouges lors du rassemblement
à Carhaix le 30 novembre 2013.



Chaque membre appartenant à ce mouvement est coiffé d’un bonnet rouge. Un bonnet qui symbolise un combat.


Le nom « bonnet » provient du latin médiéval « abonnis », d’origine germanique, répertorié depuis 1160. On appelle bonnet une sorte de coiffure, masculine ou féminine, souple et sans bords qui emboîte la tête. Il est normalement fait d’étoffe, de peau ou de tricot, et dont la forme varie. Les matériaux utilisés pour sa fabrication sont la  laine, la soie, la peau et l’acrylique.




T-shirt contre l'écotaxe.




 
L'utilisation d'un bonnet rouge lors des soulèvements est incertain. Des esclaves phrygiens affranchis en Grèce portaient un bonnet rouge mais aussi des soldats suisses. Ceux-ci s’étaient révoltés contre leurs officiers et avaient été condamnés aux galères. Lorsque l’Assemblée nationale leur accorda leur grâce, ils se rendirent à Paris, coiffés du bonnet rouge qui portaient les galériens, où ils furent reçus en triomphe. 

Les gens ont adopté ce bonnet rouge comme insigne pour manifester leur mécontentement. Le 20 juin 1792, le peuple de Paris s’empara des Tuileries, forçant même Louis XVI à porter un bonnet rouge [Voir : M.-N. BOUILLET. « Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie » 26è édition. Librairie Hachette et Cie. Boulevard Saint-Germain, N° 79. Paris 1878.].








Manifestation de tracteurs.




 
Au XVIe siècle, les paysans bretons organisèrent un premier mouvement de révolte contre l’excès d’impôts qu'ils étaient obligés de rendre à l’église et aux seigneurs.

 
Ils demandèrent l’abolition du champart [part sur les récoltes des paysans qui revenait au seigneur des  fiefs], de la corvée [travail gratuit dû par le paysan à son seigneur], de dîmes [redevance en nature au clergé ou aux seigneurs], des banalités [l’usage obligatoire et public d’un objet appartenant au seigneur], la réglementation de la chasse et la réforme de la justice.





Les bonnets rouges demandent
une autonomie politique.





 
Un siècle plus tard, en 1675, un autre mouvement de paysans s’éveille en France sous Louis XIV prenant un bonnet rouge comme emblème contre l’imposition de certaines taxes. [Voir : Institut de France. Dictionnaire de l’Académie Française. Septième édition. Tome Premier A-H. Paris. Librairie de Firmin-Didot et Cie. 1878].

Afin de financer les guerres et les fastueuses dépenses de la cour, Louis XIV créa de nouveaux impôts que les Bretons n’acceptèrent de bon gré. Les nouvelles taxes visaient le papier timbré, le monopole du tabac et la marque de la vaisselle d’étain causant en Bretagne un malaise général très vif. 












Le ras-le-bol contre l'excès des taxes n'est pas
une chose d'aujourd'hui en Bretagne..





 
En plus, les États n’avaient pas été consultés sur leur établissement et les Bretons se sentaient méprisés et ignorés dans leur propre terre. En avril 1675, des émeutes éclatèrent à Rennes, les mutins pillèrent le bureau du papier timbré et insultèrent le duc de Chaulnes, gouverneur de la province. D’autres mouvements plus sérieux eurent lieu en Basse-Bretagne [dans l'ouest], où les paysans surnommés les bonnets rouges, à cause de leur coiffure, menacèrent les villes et saccagèrent plus de deux cents châteaux. 




















Je vais résumer le récit d’Arthur Le Moine de La Borderie [(1827-1901). In « La Bretagne aux temps modernes, 1491-1789 », résumé du cours d'histoire professé à la Faculté des lettres de Rennes, en 1893-1894 / par Arthur de La Borderie,... ; (publ. par P. Banéat). 1894. Page 125-126, 158-159. BNF Gallica.] où il raconte les successives séditions qui eurent lieu en Bretagne à cause du mécontentement contre les nouvelles taxes imposées par Louis XIV.


















 
Une première sédition eut lieu à Rennes le 18 avril 1675, s’étendant ensuite à Nantes, Guingamp, Châteaulin et le pays des Montagnes Noires en mai-juin 1675.


Les marchands épiciers, vendeurs de tabac et pintiers de la ville de Rennes avaient été l’objet de menaces de la part des habitants, leur forçant a vendre les produits taxés à l’ancien prix : le papier timbré, la vaisselle et le tabac. Ils firent part au premier président du Parlement de ces menaces. Le premier président, pour ne pas les alerter et leur faire prendre patience, signala que ces impôts pourraient être supprimés bientôt. 






Arrivée des tracteurs sur le site
de Kerampuil à Carhaix.








 
Le public prit ça au pied de la lettre et une foule de plus de deux mille personnes se porta sur le Champ-Jacquet, assaillit le bureau de Tabac, désormais inutile, et dévasta toute la maison. Ils pillèrent le tabac, le vin, le cidre et les meubles. Le même sort subit le bureau du contrôle et des affirmations et un feu de joie fut allumé avec les registres.

Le bureau de vente du papier timbré se trouvait face au Palais de Justice, où la foule se dirigea ensuite criant à tue tête : « Vive le roi sans gabelle et sans édits ! » Elle voulait aussi saccager le bureau du Domaine, mais deux agresseurs furent tués, cinq autres blessés, le bureau resta intact. Cependant, au Palais, les presses et les timbres furent détruits et le papier timbré brûlé.












"Re' zo re", trop c'est trop, en breton.







 
La populace sortit du Palais pour se rendre rue aux Foulons où se trouvait le bureau des Devoirs. Les devoirs, en vigueur depuis longtemps, étaient les impôts sur les boissons que les habitants avaient accepté de payer depuis longtemps, et ne devaient échauffer les esprits de la foule ; mais le bureau des Devoirs fut aussi ravagé. Les assaillant voulaient poursuivre leurs démarches et mettre le feu chez les banquiers, les gens d’affaires et même chez le premier président.

La deuxième sédition à Rennes eut lieu en juin et juillet 1675. Tous les habitants s’ameutèrent cherchant à défendre leurs privilèges et leurs libertés municipales car le duc de Chaulnes, véritable instigateur, envisageait se venger contre la ville de Rennes. 







Autour de 30.000 personnes ont assisté au
rassemblement des bonnets rouges à Carhaix.






 
La proteste, qui s’étendit à Quimper, Douarnenez et Pont-l’Abbé, était déjà déclarée une sorte de guerre sociale, suscitée par la tyrannie fiscale en Bretagne. Un Code paysan fut rédigé par une assemblée de quatorze paysans du pays Bigouden, où ils exprimaient les reformes réclamées. Dans ce Code, ils demandaient la révocation des édits contraires aux privilèges de la province, décrétait l’abolition de toutes les charges pesant sur les habitants des campagnes, tels les droits féodaux, les corvées et les champarts, et il appuyait « de donner retraite à la gabelle et à ses enfants et de leur fournir ni a manger ni aucune commodité, mais au contraire il est enjoint de tirer sur elle comme sur un chien enragé. » Pour eux, la gabelle était une sorte de bête féroce.  






Vue du site de Kerampuil.






 
La troisième sédition s’éveilla à Rennes le 17 juillet 1675 et fut d’une dureté inhabituelle. Provoquée par M. de Chaulnes et par le gouverneur de Rennes, M. de Coëtlogon, une foule nombreuse occupa la place du Palais. En première ligne un groupe d’une dizaine d’hommes armés, ils enfoncèrent, sans contrainte, le bureau du papier timbré et brisèrent tout ce qui y avait. Pierre Daligault, un ménétrier de la rue Haute, porta le premier coup de hache [il déclarera plus tard avoir reçu de l’argent des « fermiers du papier timbré » pour provoquer l’émeute]. La foule, désarmée, regardait simplement cette exécution.




D'après les organisateurs,
la manifestation à Carhaix fut une réussite.


 
Cette troisième révolte eut un grand impacte dans toute la province, produisant de nouvelles explosions, notamment dans la forêt de la Hunaudaie près de Fougères, où des employés au tabac furent abattus, et aussi dans l’évêché de Tréguier. A Pontivy, 2.000 paysans saccagèrent le bureau des Devoirs. Presque tout l’ouest de la Bretagne était révolté : la Cornouaille, la moitié du Léon, les pays de Morlaix, Lannion, Guingamp, Auray, Hennebont, Pontivy et presque tout le duché de Rohan. Les esprits se réchauffaient de plus en plus car le duc de Chaulnes restait sans intervenir.





Membres du mouvement "Main dans la main"


 
 
 
L’état d’esprit du peuple de Basse-Bretagne dans cette insurrection est exprimé dans une chanson de l’époque intitulée « le Papier timbré », recueillie dans le pays de Lannion et publiée par M. de Penguern  
 
[Voir A. de la Borderie, La révolte du Papier timbré. Saint-Brieuc, Prud’homme, 1883, p 86-89].









Sur, l'estrade, les organisateurs de la manifestation
parlent aux assistants.





 
La répression de la révolte commença à Quimper au mois d’août. Dans une lettre que M. de Chaulnes adressa au gouverneur de Morlaix, Hercule-François de Boiséon, le 21 août, affirme que « sur les grands chemins (de Quimper à Quimperlé) les arbres commencèrent à pencher du poids qu’on leur donne. »









Intervention de Jean Pierre Le Mat.



Les paysans bretons étaient surtout agacés par les disproportions de leurs seigneurs laïques et ecclésiastiques. Le notaire de Carhaix, Sébastien Le Balp, était à la tête du mouvement paysan dans le Poher et voulut s’emparer de Morlaix afin d’aider les Hollandais; leurs navires, commandés par Ruyler, croisaient sur la Manche. L’échec de cette entreprise le mit en péril.  
 
[J. Lelarge et E. Bourdon. « Petite Histoire de Bretagne ». Librairie Félix Juven, 13, rue de L’Odéon VIème. Page 40. « La révolte du papier timbré et des Bonnets rouges ». 1911.] 











 
Du 10 au 15 septembre, à Carhaix, ce terrible notaire Le Balp, ne chercha pas à prendre la fuite et se retrancha dans les bois du Timeur, à 6 kilomètres de Carhaix. Sans issue, il s’y défendit avec l’obstination du désespoir. M. Le Men, archiviste du Finistère, raconte « qu’il fit mis en pièces par les seigneurs du Timeur, et qu’après sa mort les révoltés prirent la fuite et se dispersèrent. » Cette victoire du Timeur, abattit complètement toute la révolte bretonne. Désormais, M. de Chaulnes  donna libre cours à son ardeur de vengeance ; il fit pendre et rouer un grand nombre de rebelles de la Basse-Bretagne, et en envoya d’autres aux galères dans le port de Brest.










 
Les troupes traquaient les malheureux paysans comme des bêtes fauves. Mme de Sévigné souligne : « Nos pauvres Bas-Bretons s’attroupent quarante, cinquante, par les champs, et dès qu’ils voient les soldats, ils se jettent à genoux et disent mea culpa. On ne laisse pas de les pendre ; ils demandent à boire et du tabac, et qu’on les dépêche, et de Caron pas un mot. »








Dom Duff sur l'estrade à Carhaix.





 
Le 15 octobre, M. de Chaulnes porta un coup terrible à la ville de Rennes lorsqu’il transfert le Parlement à Vannes. Il désarma la milice et toute la population rennaise et, confisqua l’artillerie de la ville. Puis, le 23 octobre, le gouverneur ordonna à tous les habitants de la rue Haute de quitter de suite leurs maisons afin de les démolir par la suite. Ainsi, 4.000 personnes furent jetées dans la nature.











Le Baragouineur.



 
 
Mme de Sévigné décrit la scène : « On a chassé et banni toute une grande rue et défendu de les recueillir sous peine de la vie ; de sorte qu’on voit tous ces misérables, femmes accouchées, vieillards, enfants, errer en pleurs au sortir de cette ville sans savoir où aller, sans avoir de nourriture ni de quoi se coucher. »






Représentants du mouvement des bonnets rouges
s'adressent au public sur l'estrade.



 
 
 
Le 26 octobre, le violoniste de la rue Haute, Pierre Daligault, qui avait forcé le bureau du timbre dans la troisième sédition, subit le supplice de la roue ; coupé en quatre son corps, fut exposé sur des poteaux aux quatre coins de la ville. Ses derniers mots affirmaient « que les fermiers du papier timbré lui avaient donné 25 écus pour commencer la sédition. »














L’aubergiste Jean Rivé, qui avait dirigé la compagnie de la rue Haute dans la deuxième sédition, fut égorgé et sa tête plantée au bout d’une pique près du pont Saint-Martin, avec l’affiche : chef des rebelles.

Les amis et compatriotes de M. de Chaulnes jugèrent sévèrement cette impitoyable vengeance du gouverneur. Et Mme de Sévigné écrivait les 26 et 30 octobre : « Cette province a eu grand tort, mais elle est rudement punie, au point de ne s’en remettre jamais… Vous pouvez compter qu’il n’y a plus de Bretagne, - et c’est dommage ! »












Olivier Le Bras du syndicat FO chez Gad.

 
 
Et elle ajoutait le 13 novembre : « Rennes est comme une ville déserte ; les punitions et les taxes ont été cruelles ; il y aurait des histoires tragiques à conter d’ici à demain. »

Arthur Le Moine de La Borderie conclue :

« Le premier coupable de cette révolte, c’est le gouvernement de Louis XIV, qui viola les privilèges de la Bretagne en frappant de nouveaux impôts sans l’assentiment des États de la province, et surtout en les rétablissant après en avoir vendu à prix d’argent la suppression aux États.






Responsables du mouvement "Les bonnets rouges"
sur l'estrade.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le second et principal coupable, c’est le duc de Chaulnes, qui ne prit d’abord aucune mesure pour calmer la sédition, puis, après l’avoir laissée développer sans obstacle et même l’avoir provoquée, se plut à la réprimer avec une cruauté excessive, qui mérite les flétrissures de l’histoire.











M. Hourmant, honoré de la guerre,
 parle au public.




Nous avons vu comment la noblesse, en la personne de Mme de Sévigné, jugeait la conduite du gouverneur. Les mémoires du temps nous ont appris l’opinion de la bourgeoisie. Un tableau allégorique exécuté en 1676 pour Jean de la Monneraye, archidiacre de Rennes, va nous montrer ce qu’en pensait le clergé.

Un char, traîné par deux tigres et conduit par un diable, porte sur un amas d’argent et de papier timbré un personnage drapé à la romaine, dont l’embonpoint rappelle le duc de Chaulnes. Le char s’avance, en écrasant une foule d’hommes, de femmes et d’enfants, vers une fournaise qui figure l’enfer ; derrière lui la Justice et la Paix pleurent tristement. Un cartouche porte cette inscription : Les riches et les pauvres sont injustement accablés.

Ce tableau faisait partie de la riche collection aujourd’hui dispersée, de M. Jules Aussant . » [A. Le Moine de la Borderie].









26.000 bonnets rouges étaient prêts dans les cartons.



Lors de la Révolution française, le bonnet rouge fut aussi adopté en 1791 par les révolutionnaires les plus ardents dont ils firent L’emblème de la Révolution. On entendait dire « C’est un bonnet rouge ! » pour dire que quelqu’un était un révolutionnaire. [Voir : B. DUPINEY DE VOREPIERRE « Dictionnaire français illustré et Encyclopédie Universelle » Michel Lévy Frères, Libraires. Paris 1876. Tome I A-F. Source BNF Gallica]. Pendant la Révolution, l’image de la Liberté fut coiffée d’un bonnet rouge et fut pris comme insigne par les partisans les plus exaltés de la République.





La foule face à l'estrade.




L’origine de l’utilisation d’un bonnet rouge est incertaine. Il pourrait être un souvenir du bonnet phrygien [la Phrygie était l’ancien territoire du roi Midas en Asie Mineure qui se situe en Turquie aujourd’hui. Les Phrygiens étaient amis des arts et de la musique et Cybèle était leur déesse.], porté par les esclaves affranchis en Grèce et à Rome ; mais aussi, il pourrait s’agir d’un emprunt fait aux montagnards catalans habitant les Pyrénées orientales par les premières bandes marseillaises venues à Paris.









Arrivée des routiers en solidarité
avec le mouvement.




En 2013, la Bretagne a reçu quelques coups durs secouant la structure économique de la région et réveillant la colère de ses habitants : des nombreuses entreprises importantes ont procédé à des plans sociaux et à des restructurations dans l’agroalimentaire dont Doux, Gad, Tilly-Sabco, Marine Harvest ainsi que d’autres du secteur des télécommunications et de l’automobile. En plus, le gouvernement socialiste de François Hollande avait annoncé la mis en place d’un nouveau impôt routier, l’écotaxe, à partir de janvier 2014. Cet impôt a obligé les Bretons à mettre à nouveau le bonnet rouge sur leur tête et à manifester leur ras-le-bol dans la rue.








Manifestation dans les rues de Carahaix.





Thierry Merret est le porte-parole d’un mouvement créé afin de protéger les intérêts de la région bretonne. Ce mouvement s’appelle « Vivre, décider et travailler en Bretagne.  » Ce mouvement cherche à consolider sa devise : il veut décider, vivre et travailler au pays avec une priorité essentielle : que les routes en Bretagne restent gratuites et que  l’écotaxe soit supprimée car les contrôles et les contraintes asphyxient l’économie bretonne.








A gauche, Thierry Merret; centre, M. Hourmant et
à droite Christian Troadec.





Le gouvernement a proposé un Pacte d’avenir qui a vu le jour le 4 décembre 2013, mais à dire de Thierry Merret « ce n’est que du recyclage de mesures déjà annoncées. » En plus, la Bretagne n’a pas été consultée pour élaborer ce Plan d’avenir pour la région qui ne cherche que de solutions pour sortir la région des difficultés actuelles. Ce pacte, d’après le porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, sera signé par M Ayrault qui se rendra à Rennes par la suite.


Le 2 août 2013, le mouvement des Bonnets rouges reprend en Bretagne à Guiclan, dans le Finistère, se manifestant contre l’installation des portiques pour récolter l’écotaxe sur les transports routiers. Ce portique a été abattu et mis en vente en morceaux après la manifestation du 30 novembre 2013 à Carhaix vers 20h.











Collectif, "Main dans la main".






Le 26 octobre, le mouvement réclame la suppression de cette écotaxe à Pont-de-Buis (29) où un jeune manifestant, Mickaël Cueff, a eu une main arrachée lorsqu’il essaya d’écarter une bombe lacrymogène lancée par les forces de l’ordre. Cet accident, donna naissance au collectif « Main dans la main » qui cherche des fonds pour lui acheter une prothèse. Le 2 novembre, ils manifestent à Quimper où des heurts et des violences s’engagent entre les manifestants et la police.







Mickaël Cueff.





Les Bonnets rouges organisent un rassemblement à Carhaix sur le site de Kerampuil le 30 novembre 2013. Tous veulent se battre pour la Bretagne.  Ce qui était un essai à Quimper, où la manifestation a rassemblé 15.000 personnes selon la préfecture, est devenu une réalité à Carhaix et le mouvement se consolide.

Plus de 30.000 personnes ont assisté à cet appel des bonnets rouges à Carhaix. Une grande réussite d’après le porte-parole du collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne » Christian Troadec maire de Carhaix, car les manifestants étaient plus nombreux qu’à Quimper. 








A gauche, Christian Troadec
et M. Hourmant. 






Une grande scène, barrée du slogan « Ro’ ze ro » (trop c’est trop en breton) a été installée où étaient présents Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, Christian Troadec, Olivier Le Bras, le leader FO de chez Gad,  Jean-pierre Le Mat, chef d’entreprise et président de la CGPME des Côtes-d’Armor.

Un collectif formé par des patrons avec des entreprises familiales et des ouvriers. Il veut que les routes restent gratuites en Bretagne, une société de solidarité et l’évolution de l’économie bretonne dans un cadre harmonieux tout en jetant le carcan jacobin. Face a une multitude de bonnets rouges et de drapeaux bretons, Thierry Marret est très satisfait du résultat du combat, et a affirmé : « On peut être fiers d’être Bretons ! ».












Collectif "Main dans la main".




Christian Troadec a invité François Hollande, président de la République, en Bretagne afin de initier la régionalisation de la France et à écouter « ce que nous avons à lui dire ». Le porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a manifesté avoir pris acte du rassemblement à Carhaix.









Les frères Morvan.





L’après-midi, on a pu écouter sur scène les Frères Morvan, Dom Duff, Plantec, Gwennyn et Le Baragouineur. Gilles Servat a chanté « la Blanche Hermine » et a manifesté : « Mieux vaut l’aventure que subir la dictature de la bourgeoisie parisienne. »







Arrivée des salariés de chez Gad, Marine Harvest et Tilly-Sabco.



Vers 15h, les salariés de chez Gad, Marine Harvest et Tilly-Sabco, entreprises en difficulté, arrivent ensemble vers la scène de Kerampuil. Olivier Le Bras, un des responsables de FO de chez Gad, où 889 ouvriers ont été licenciés récemment, s’est dirigé à la foule en défense de leurs emplois.










Départ de la manifestation.



Ensuite, les manifestants sont partis vers le centre ville de Carhaix à 16h30. Une banderole se dresse : « Vivre, décider et travailler en Bretagne ». On entend chanter « Ro, ze ro », trop, c’est trop accompagnés des binious et des lombardes. Les drapeaux bretons sont partout et les manifestants sont nombreux.

Vers 20h, la manifestation s’est terminée.






Manifestation de poids lourds à Carhaix.






Les chauffeurs routiers se sont aussi solidarisés contre l’écotaxe. Samedi 30 novembre étaient aussi très nombreux sur les routes de toute la France où ils ont organisé des barrages filtrants.


Pour Christian Troadec, le Pacte d’avenir pour la Bretagne de Jean-Marc Ayrault est « Une coquille vide… qu’il faut remplir ! »









Les manifestants
dans les rues de Carhaix.



Le 4 décembre 2013, le gouvernement a rendu public les grandes lignes de son « Pacte d’avenir pour la Bretagne ». Le collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne » n’est pas satisfait. Ce texte étant  marqué de l’empreinte de la technostructure administrative parisienne, ne répond d’aucune manière aux attentes de la société bretonne exprimées de différentes manières ces dernières semaines. Les trois piliers sur lesquels repose ce pacte ne libèrent pas les énergies ni créent les conditions d’un nouvel élan en Bretagne, ni rétablissent la confiance dans l’avenir. Il n’est qu’un contrat classique État-Région.









Pancartes contre l'écotaxe.




« Aucune initiative réelle, aucune innovation institutionnelle, aucune réponse aux élus régionaux qui avaient voté et rédigé une contribution à la loi de décentralisation. Ce pacte, c’est de l’enfumage et une coquille vide que seule la mobilisation des Bonnets Rouges organisée par le collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne » devrait permettre de remplir. 











Les chevaux sont habillés en bonnets rouges.





C’est la raison pour laquelle nous allons dans les jours et les semaines qui viennent multiplier la création de comités locaux de soutien aux Bonnets Rouges, afin d’obtenir, du gouvernement et de Paris, des réponses à la hauteur des attentes du peuple breton. Nous invitons le premier ministre à différer son voyage en Bretagne pour la signature de ce pacte afin de laisser le temps à la société bretonne de bâtir un texte et un projet qui puissent avoir l’assentiment du plus grand nombre de Bretonnes et de Bretons. » 

Christian Troadec.
Maire de Carhaix.
Conseiller général


Bibliographie source: BNF bibliothèque Gallica.




Christian Troadec, maire de Carhaix et porte-parole du mouvement
"Vivre, décider et travailler en Bretagne".



Rassemblement des bonnets rouges à Carhaix.

Images prises le 30 novembre 2013.
Site de Kerampuil à Carhaix-Plouguer (29).


©José María Gil Puchol productions 2013
Photographe à Loudéac 22600

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