vendredi 8 avril 2022

Autour de Langourla et les menhirs du Perfaux.

 

 

 

Hôtel de ville de Langourla.


LANGOURLA.

  La terre de l'homme fidèle, voilà ce que veut dire "Langourla".  Commune du Mené de 530 habitants, LANGOURLA ou "Le domaine de l’homme fidèle", est un mot composé des mots bretons LAN (ermitage ou terre couverte de landes) et de GOURLA, nom de personne : GOUR pour homme et LA pour fidèle ou croyant.  

 

 

Ancien chêne au pouvoir de fertilité à Langourla.

 

Pour savoir plus du chêne, voici un article sur Ouest-France:

 https://www.ouest-france.fr/bretagne/cotes-d-armor/langourla-un-chene-au-pouvoir-de-fertilite-4381273 

 

 

  Près de la forêt de Boquen et de son abbaye, cette commune est située dans le Mené, au Sud-Est des Côtes d’Armor et est traversée par la Rance et l’Arguenon.

 

Tour Saint Eutrope à Langourla.

 

  Saint Eutrope, dont la vie n’est pas trop connue, est un des personnages principaux et légendaires de cette terre nommée Langourla où habitait l’Homme fidèle. Provenant de Perse, Saint Eutrope est sacré évêque par le pape Clément (90-100 ap. JC) qui le renvoie en Santonge où son évangélisation vertueuse et charitable dans le territoire attire des nombreuses conversions. La fille du légat romain, Estelle, convertie au Christianisme, réveille la colère de son père qui ordonne la mort d’Eutrope à coups de hache. Estelle fait inhumer son corps devenant martyre à son tour.

 

Tour Saint Eutrope.

 

   Une église consacrée à Saint Eutrope a été construite à Langourla. Comme il était connu pour son pouvoir de guérir l’hydropisie, les fidèles venaient dans cette ville en pèlerinage afin d’attirer ses faveurs : ils appliquaient la terre du pied de la tour sur leurs maux, puis la reposaient à sa place. Pour les malades qui ne pouvaient se déplacer, les pèlerins ramenaient cette terre à leurs malades et revenaient plus tard la replacer.

 

 

Église Saint-Pierre à Langourla.

 

   La tour Saint Eutrope qui se trouve aujourd’hui à Langourla, près de l’église Saint-Pierre, est ce qui reste de l'ancienne église Saint Eutrope démolie en 1869 à cause des dégâts produits par le temps. En 1866, Mgr David, évêque de Saint Brieuc, intervient pour protéger la tour qui se trouvait en bon état.

   Cette tour a été répertoriée par Prosper Mérimée datant du 16ème siècle mais elle aurait déjà été bâtie au 13ème siècle. Sa forme est octogonale et elle est construite avec des pierres de taille, a quatre ouvertures sur arcs d'ogives. Sur les piliers, se trouve le blason de Langourla.


 

Blason de Langourla dans la Tour Saint Eutrope.

 

   A cause du lierre, on a voulu à nouveau la démolir à la fin des années 1950, car la charpente était assez abîmée mais elle a été entièrement restaurée et classée monument historique le 19 mai 1965. 

   L’église qui se trouve aujourd’hui à Langourla est dédiée à Saint Pierre et fut bâtie au 19ème siècle : la première pierre fut posée le 11 juillet 1870 et elle fut terminée le 5 octobre 1873.

 

Étang de Langourla.

 

 

 

Accès au Théâtre de Verdure.

 

 

Le Théâtre de Verdure dans l'ancienne carrière de granit.

 

 

Restes de l'ancienne carrière de granit.

 

   Si nous prenons la route vers l’étang, nous arrivons dans une ancienne carrière de granit : le Théâtre de Verdure. Cet endroit est couvert par un énorme voile blanc afin de protéger les spectateurs pendant les spectacles et aussi pour offrir un lieu ombrageux aux visiteurs juste avant le début de la visite des lieux. 

 

 

 

Panoramique du site Le Perfaux et son menhir.

 

MENHIR DU PERFAUX.

   Les menhirs du Perfaux sont un ensemble de trois menhirs situés à Saint-Vran dans les Côtes-d'Armor.

   Le territoire du Mené, situé au cœur du massif armoricain, est partout semé de gros blocs granitiques dû aux restes érodés de montagnes très anciennes. Autour de Saint-Vran nous pourrons découvrir quelques blocs en granit dressés en époque préhistorique nommés menhirs, c’est-à-dire, pierres (men) debout (hir) en breton. 

 

Le plus grand menhir du Perfaux a 6,60 m de haut.

 

   Dans ce paysage auparavant formé de hautes montagnes granitiques, on pourra remarquer la présence, un peu enfoui sous la terre ou dans les bois, du granit, sous la forme d’un tas de gros blocs quelques fois poussés au bord des champs afin de pouvoir labourer les champs.

 

 

Des restes mégalithiques sont cachés un peu partout dans le bois.

 

   D’après les récits légendaires des habitants de la campagne, les fées résidaient dans les forêts et les campagnes et, la nuit, elles jouaient autour des rochers et des mégalithes. Si bien les fées restent en silence, les menhirs demeurent dressés comme témoins de leurs distractions. 

 

 

D'autres restes de monuments mégalithiques sont entassés au bord du chemin.



Chemin vers le second menhir.


   Au Perfaux, se trouvent trois grands menhirs en granit au bout d'un chemin où se trouve une sorte de ferme. Autour d’elle, se trouvent quelques pierres assez volumineuses et un petit menhir près d’une maison. Si on continue sur le chemin agricole, on verra à droite le plus grand ainsi que trois énormes tas de rochers : ce sont les restes d’un champ mégalithique qui a été rasé, peut-être les restes d’autres monuments mégalithiques. 

 

Restes du second menhir brisé.

 

   Pour voir le plus grand, placé dans la vallée d'un affluent de l’Arguenon, vous devez tourner à droite après la ferme : il a une hauteur de 6,60 m pour 3,75 m de largeur et 2,55 m d'épaisseur. Ce menhir du Perfaux est le plus grand et s’impose comme maître impérial du paysage avec ses 9,30 mètres de circonférence.

 

Restes du second menhir.

 

   Pour voir le deuxième menhir, il faut retourner sur nos pas et puis tourner à droite. Après un gros tas de grandes pierres, vous verrez un peu plus loin, sur le bord du chemin à gauche, les restes d’un menhir brisé couché au bord du chemin formant un amas de blocs. Il mesurait 3,80 m de hauteur pour 1 m de largeur et 1,20 m d'épaisseur. 

 

Troisième menhir du Perfaux dit de la Grande Perrière.


 

 Le troisième menhir se trouve un peu plus loin. Poursuivez tout droit, il se trouve à droite. C’est le menhir dit la Grande Perrière, une pierre effilée de 4,90 m de haut pour 2,10 m de largeur et 1,80 m d'épaisseur.

 Sur le bord du Lié, à 3 km au nord-ouest de Plémet, se trouve un moulin encaissé dans un amas de rochers à légendes. On y remarque une sorte de grotte dans laquelle un homme peut entrer en rampant.

 Ces rochers sont la demeure de la fée Margot. L’un d’eux imite la forme d’un fauteuil grossièrement taillé ; à droite se remarque une petite cavité. C’est le siège de la fée et la cavité l’endroit où elle posait son coude.

 

Côté nord du menhir de la Perrière.

 

La légende rapporte de plus que la fée était bonne quelquefois, mauvaise souvent. Elle gardait les bestiaux des habitants des environs : il leur suffisait de confier la veille au Rocher le lieu où devaient se trouver les animaux que l’on désirait faire garder.

La fée possédait deux bœufs qui étaient à la disposition de tout le monde. Ils se nourrissaient seuls, ils travaillaient depuis le soleil levant jusqu’au soleil couchant, moment où ils disparaissaient.


 

Restes du second menhir au Perfaux.

 

La fée mauvaise volait les enfants et les changeait. Un jour, une petite fille fut enlevée à ses parents et remplacée par une autre. La marraine de l’enfant s’apercevant le lendemain que la figure de sa filleule avait beaucoup vieillie, fit part de sa surprise à la mère et affirma que la fée Margot y était pour quelque chose. Alors, on plaça devant le feu des coques d’œufs remplis d’eau ; au moment où l’eau entre en ébullition, la petite fille s’écria :

J’ai cinq cents ans ;

Jamais je n’ai vu tant de petits pots bouillants.

A ces mots, la marraine proféra des menaces de mort contre l’enfant. La fée Margot apparut alors, remit à la mère son enfant et emporta sa petite fille. (Une légende semblable est rapportée dans les chants populaires de M. de la Villemarqué).

 

Le petit chaos de Quemelin.

 

LE CHAOS DE QUEMELIN.

   D’après la légende, Boudélé, le premier homme qui vécut en Bretagne, est la cause de la formation de ces monticules rocheux appelés chaos. Lorsqu’il marchait sur le chemin qui borde la forêt de Duault, il vidait ses sabots des cailloux qui remplissaient ses sabots et les jetait dans la rivière formant ainsi le chaos. 

 

La Rance et le chaos de Quemelin à Langourla.

 

   A Langourla, se trouve un petit chaos que vous pouvez visiter. Du bourg de Langourla, vous arriverez à Quemelin, où se trouve, sous les arbres, un amas granitique formant un chaos de blocs et rochers ; on peut les voir entassés en désordre dans le lit ou sur les flancs de La Rance qui traverse le territoire.

 

Les gros rochers de granit formant un chaos.

 

   Ces blocs de granit sont éparpillés ici et là en désordre, revêtus de mousse parfois, formant ce qu’on appelle un chaos sur le lit des rivières. Ce site autour de Langourla est remarquable où la petite Rance, nous permettant de mouiller nos pieds, drible les obstacles au milieu d'une masse de rochers.

 D’autres chaos se trouvent en Bretagne, sites naturels et ombrageux : à Plaintel sur le Gouët, à Huelgoat sur la rivière d’Argent ou sur le Corong à Locarn.

 

Chapelle Saint Gilles.

 

CHAPELLE SAINT GILLES.

   Située au sud-ouest de Langourla, la chapelle Saint Gilles des Prés date du XVème siècle. D’après les documents de la paroisse, en 1450, Gilles de Bretagne mourut assassiné étouffé entre deux matelas au château de La Hardouinais à Saint Launeuc. La légende dit que les bœufs qui transportaient son cercueil, refusèrent d’avancer et s’arrêtèrent à l’endroit où la chapelle est maintenant construite. Afin d’avancer, tout le monde se mit à prier pour demander de l’aide. C’est à ce moment qu’un des bœufs frappa une pierre de son sabot restant l'empreinte gravée. Puis, les animaux reprirent leur route jusqu'à l’abbaye de Boquen, en Plénée-Jugon.

Quelques années après son repos dans l’abbaye, une chapelle fut bâtie en sa mémoire sur le bord du chemin où les bœufs s’arrêtèrent, en face aujourd’hui du château de Langourla. 



 

Blason de la chapelle Saint-Gilles.

 


   La chapelle a été lieu de pèlerinage où les fidèles de Saint Gildas, qui guérit la peur, venaient de loin prier et s’asperger de l’eau de la fontaine, qui se trouve à côté, pour guérir leurs "peurs". Un pardon était célébré le premier dimanche de septembre de chaque année où assistait beaucoup plus de monde que la chapelle ne pouvait contenir. 


 


 


Tombée en ruine, elle a été rénovée en 1914. Après la dernière guerre 39-45, elle tomba un peu dans l’oubli. En 2003, les voisins ont créé l’Association "Les amis de Saint-Gilles" afin de reprendre les activités religieuses et de restaurer la chapelle. Aujourd’hui (2022) les grilles qui protègent les vitraux ont été changées et les vitraux réparés.



 

Chapelle Saint Gildas.

 

Si vous le souhaitez, vous avez un rendez-vous le premier dimanche de septembre de chaque année à la chapelle Saint Gildas pour assister à la messe et partager un repas amical.

 

 


A gauche, se trouve la Chapelle Saint Gildas, à droite le château.

 

LE CHÂTEAU DE LANGOURLA.

  Le château de Langourla se trouve en réalité dans la commune de Saint-Vran et, en tant que propriété privée, il n’est pas ouvert au public. 

  Le château de Langourla est un bâtiment du XVème et XVIIIème siècles, rénové autour de 1900: la façade a été réaménagée et des pavillons et des tours ont été ajoutés donnant à la bâtisse une ampleur particulière. 

 

Entrée au château de Langourla. Pas ouvert aux visiteurs.

 


  En 1872, le propriétaire du château de Langourla est le comte Frédéric Quemper de Lanascol, originaire de la ville d'Angers, marié à Marie Thomase Jeanne de Carné originaire de Canihuel.

   Le château est de plan allongé ; le corps principal, qui compte avec deux pavillons, possède une tour circulaire et un pavillon rectangulaire saillant du côté de la façade principale. Dans le parc, on conservait deux des neuf canons du château de Guerrand (aujourd’hui, le château de Guerrand est un bâtiment en ruine souvenir d’un majestueux château à Plouégat-Guerrand près de Morlaix). Ces armes d’artillerie avaient été offertes par Louis XIV à Louis Marie du Parc de Locmaria qui avait participé à la bataille de Spire avec courage. Sous l’époque de la restauration, les canons furent restitués à la famille Quemper de Lanascol.



 

Domaine du château de Langourla.

 

   Dans la propriété, traversée par La Rance, il y a des constructions intéressantes : une chapelle datant du XIXème siècle qui est décorée d’une rosace du XVème siècle sur le pignon ouest qui appartenait à l'ancienne église de Laurenan ; puis, un moulin qui possédait deux biefs d'arrivée d'eau et deux roues. 



 

La Rance prend sa source à Collinée dans les Côtes d'Armor.


 


Documents consultés pour la réalisation de cet article :

(Inventaire des monuments mégalithiques compris dans le département des Côtes-du-Nord. Par M. Gaston DE LA CHENELIÈRE. Page 85. Société d’Émulation des Côtes-du-Nord. Comptes-rendus et mémoires. Tome XVII (1880). Saint-Brieuc.).

https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-mene-22330/la-chapelle-saint-gilles-se-refait-une-beaute-d148e8bb-f00f-412c-a124-457039d751c7

Le patrimoine des communes des Côtes-d'Armor. Collection : Le patrimoine des communes de France. Paris : Flohic éditions 1998, 2 tomes. p. 714

LOYER, François. Châtelains et châteaux au XIXe siècle dans l'Ouest de la France. In : Arts de l'Ouest. Etudes et documents, 5, juin 1978. p. 50, fig. 7

 

 

 

 

Images prises 

  le 14 août 2021 à Langourla et le 5 mars 2022 à Saint-Vran.

 

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2021©José María Gil Puchol Productions 

 

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Paru le 11 janvier 2016


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