Etel, An Intel en breton. |
Port de plaisance à Etel. |
Etel
était le premier port thonier sur la côte sud bretonne jusqu'aux
années 50 du XXème siècle.
En face, le port du Magouër. |
Cette
activité commerciale éteinte aujourd'hui, les affaires à Etel ont
changé de cap. Autour d'Etel, des plages de sable fin s'étendent
épanouissant nos yeux. La pratique d'activités est très variée :
randonnée, pêche, sports nautiques...
...lecture et bronzage...
...plongée sous-marine.
On peut pratiquer la pêche à pied, déguster les délicieux poissons et crustacés dans une région où les vents et les eaux s'expriment sans contrainte.
Rue à Saint-Cado sur la rivière d'Etel.
Regard sur les plages à Saint-Cado, commune de la ria d'Etel..
Autour de la rivière d'Etel, les coins abondent en beauté et en pureté créant une ambiance mélangée de terre et de mer.
Saint-Cado : culture d'huîtres à marée basse.
La marée basse découvre des vastes étendues de vase, les îlots sauvages, les pins, les cultures d'huîtres...
Épave de thonier sur le port du Magouër à Plouhinec sur la rive droite de la ria d'Etel.
... les bateaux et les épaves, les vieilles maisons en pierre constituent un riche et varié patrimoine.
Marée basse à Saint-Cado.
L'histoire
est toujours présente à Etel dans ses vieux édifices portuaires et
ses épaves gisant sur la plage, nous rappelant que la pêche au
thon était autrefois la ressource économique principale des ses
habitants jusqu'aux années 50 du XXeme siècle. Les exigences du
développement industriel et naval obligèrent à fermer le port
commercial en faveur d'autres sites plus importants, concentrant
cette activité commerciale au Guilvinec.
Glacière Municipale dans l'ancien port de commerce à Etel.
Le
port d'Etel fut, des années 30 aux années 60 du XXeme siècle, l'un
des ports le plus important de pêche de thon de la façade
Atlantique. Jusqu'à 250 thoniers à voile appelés dundees
partaient à la campagne du thon pour faire tourner 12 conserveries
dans la région.
Epaves sur le port du Magouër sur la ria d'Etel. |
Quelques thoniers restent toujours comme souvenir de l'histoire.
Mais
dans le commerce du thon, il faut distinguer les ports thoniers qui
pêchent du thon de ceux qui arment les thoniers : pour l'armement,
Etel occupait la première place sur toute la côte française, Groix
la seconde et la troisième était pour le port de Concarneau pour la
pêche de la sardine. Sur une ligne pas plus longue que 100 km sur la
côte de Duarnenez à Etel, incluant les ports de Groix, Port-Louis
et Concarneau, l'activité du thon était tellement importante que sa
production en Bretagne représentait plus de 90%.
Port de Douarnenez dans le Finistère. |
Musée de la pêche sur le port.
Mais
concernant les constructeurs de bateaux, l'armement thonier avait
considérablement augmenté avant la I Guerre Mondiale sur cette ligne
côtière : on pouvait compter à l'île de Groix 277 thoniers,
une soixantaine à Etel, 34 à Douarnenez et 32 à Concarneau faits
en France.
Bateau de pêche sur le port de Locmalo à Port-Louis.
Morbihan (56).
Morbihan (56).
Dans
un premier temps, la mécanisation arrive timidement aux bateaux, les moteurs n'étant conçus que comme une aide auxiliaire à
l'énergie fournie par la voile. Avant l'arrivée des moteurs sur les
bateaux, de petits chantiers installés le long de la côte bretonne
construisaient des voiliers et parmi ces installations, des thoniers
étaient construits se détachant du reste des bateaux. Bien que les
captures de thon à Etel étaient importantes, son marché de thon
restait faible par rapport au reste des ports bretons. Néanmoins,
Etel était le plus important port d'armement thonier, car là des
importantes entreprises d'armement de bateaux se développèrent notamment à
Pont-Lorois et sur le port du Magouër.
Épave de thonier à Primel-Trégastel dans les Côtes d'Armor.
Il
s'agissait des petites entreprises ayant une vocation à caractère
local, se développant au fur et à mesure des exigences du lieu et
non seulement à Etel, mais aussi sur la ligne côtière jusqu'à
Concarneau, Ces entreprises recevaient de la part des ports
commerciaux des commandes importantes en gréements de dundees
thoniers.
Épaves de thonier au parc de Kerhervy à Lanester dans le Morbihan.
Sur
les mâts des thoniers, les toiles à voile constituaient une pièce
importante de l'armement du thonier, panneau souple servant à capter
l'énergie du vent et propulsant le bateau sur la surface de la mer.
Pendant le XVIIIeme et XIXeme siècles, cette toile était de lin et
fabriquée par les tisserands en Centre Bretagne, notamment à
Loudéac, à Quintin et à Saint-Thélo, ainsi que dans le Finistère
à Landerneau, Locronan ou Châteaulin, le château du lin.
Port du Guilvinec dans le Morbihan.
Dans les
années 30 du XXeme siècle, la toile de lin fut remplacée par celle de coton
dans tous les bâtiments sans exception déplaçant en même temps sa
production. Ces voiles en coton qui étaient livrées par pièces de
50 mètres étaient commandées par les armateurs bretons auprès des
ateliers à Rouen, Porceville-Oisemont dans la Somme, Angers ou
Rennes. Les voiles que les armateurs d'Etel utilisaient pour leurs
bateaux provenaient d'Angers.
Épaves de thonier sur la plage de Kerhervy à Lanester dans le Morbihan (56).
La modernisation frappe à la porte des thoniers et la mécanisation des bateaux se
développa de plus en plus et la fabrication de voiles subit une
considérable régression au cours du premier tiers du XXeme siècle,
devenant une sorte de produit de seconde classe pour ces usines
fabriquant désormais d'autres produits en rapport avec la toile.
Concarneau : entrée à la ville close.
Le
moteur thermique commençait à être une exigence des temps
modernes car il y avait une première raison pour installer un moteur
dans un bateau à voile : ce moteur beaucoup plus puissant que les voiles et beaucoup moins volumineux, aiderait
les bateaux dans leur dernier trajet vers le port surmontant des
obstacles où l'énergie à voile était inefficace : la
concurrence de l'époque obligeait les bateaux à regagner leur port
sans perte de temps soit sous un beau jour, soit sous l'orage.
L'introduction du moteur se développa lentement, car en 1935 aucun
thonier n'avait installé de moteur et il y en avait 215 thoniers à
Etel, 2 à Quiberon et 62 à Port-Louis.
La barre d'Etel : quelques touristes regardent le courant d'eau.
Les bienfaits du moteur s'avéraient beaucoup plus utiles dans les conditions extrêmes à la ria d'Etel. Les
habitants de la zone connaissent bien le jeu périlleux que les courants engagent sur cette
barre ainsi que les dégâts que les orages produisent. Une terrible tempête, comme
beaucoup d'autres, s'était abattu sur les côtes bretonnes en 1930,
détruisant énormément de thoniers et de vies humaines et frappant
très durement la vie des pêcheurs de la rivière d'Etel et d'ailleurs. Cette
barre dangereuse empêchait d'habitude les marins d'aller
débarquer leur poisson frais dans leur port les obligeant à attendre
à l'entrée de la ria des meilleures conditions météorologiques au risque de perdre la précieuse
cargaison.
Le moteur n'avait pas besoin de voiles, donc il empêcherait le navire de tanguer moins.
Saint-Cado.
Les
propriétaires des bateaux armés à Etel recrutaient leur équipage
sur les communes de la rivière, dans les alentours d'Etel : à
Erdéven, à Belz, à Plouhinec , à Saint-Cado pour s'embarquer vers les bancs de
thon de la Méditerranée. Ce dur métier motivait davantage les
marins à travailler de plus en plus dans l'idée d'amasser un petit
d'argent entre quelques copains et constituer un capital pour acheter
un thonier : ils seraient les patrons, ils partiraient au large
et ils auraient des bénéfices.
Plage sur la rive gauche de la ria d'Etel.
La
vague qui suit une barre ou un mascaret s'appelait « ételle »,
un mot qui ne s'utilise plus aujourd'hui. La Ria d'Etel est formée
par l'apport de nombreuses rivières courtes qui déversent sur la
mer, formant une ria longue de 15 km où le mouvement des marées
crée un fort courant d'eau à l'embouchure.
Entrée à la ria d'Etel.
Comme c'est le cas à
Etel, l'entrée de cette ria est formée par des cours d'eau lents à
débit peu important créant une masse de sable et de vase appelé
« barre ». Cette butte de sable diminue la profondeur et
par conséquent bloque l'accès des bateaux au port lorsque la marée
est haute.
Ria d'Etel rive gauche.
Il se peut que le courant creuse des ouvertures tout au long de la barre, se sont des passes ou des chenaux : dans ce cas, les navires peuvent les suivre et accéder sans difficulté au port. Ces passes en constant mouvement constituent un véritable cauchemar pour les pilotes des vaisseaux qui doivent les repérer astucieusement: elles changent sans cesse de place car il s'agit de sables mouvants. Au contraire, si le cours d'eau est très rapide, les sédiments en suspension dans l'eau sont entraînés dans le fond marin à cause d'un courant suffisamment fort : dans ce cas, la barre de sable ne se forme pas.
Voilier de plaisance sur la rive droite de la ria d'Etel.
La
dangerosité de ce courant d'eau est à redouter car nombreux sont
ceux qui ont laissé leur vie dû à des malheureux accidents ou à
un excès de confiance. Pour les navigateurs, il est important de
suivre les indications des signaux maritimes, notamment du sémaphore
et des balises. Il est connu des voisins encore à Etel l'affaire
Bombard arrivée dans les années 50 du XXeme siècle. C'était un
scientifique réputé qui avait risqué peut-être trop en mettant sa vie
en danger: dans une volonté de vouloir défier les forces du courant
sur la ria d'Etel, son canot fut renversé et lui et 3 hommes appartenant à
son équipe ainsi que 6 autres de la part des sauveteurs trouvèrent
la mort.
Blockhaus allemand de la II Guerre Mondiale mi-avalé par les eaux sur la rive gauche de la ria d'Etel.
Chaque
année à Etel, les autorités françaises commémorent la libération
et rendent hommage aux soldats américains morts qui se sont battus
pour la liberté de la ville. Pendant
la phase de libération du territoire français par les alliés en
1944, Etel formait partie de ce qu'on appelle « la poche de
Lorient », où 20.000 Français étaient restés encerclés
sous la menace de 26.000 soldats allemands.
Technique HDR. |
Blockhaus : fortification allemande de la II Guerre Mondiale sur la rive droite.
Le 1er août 1944, le
général Patton entra en Bretagne brisant le front à Avranches ;
le 10 août, les forces américaines étaient arrivées à Lorient
encerclant les Allemands dans une poche où ils tiendront le coup
jusqu'au 7 mai 1945. Cette poche s'étendait sur 50 km :
Lorient, Guidel, Quéven, Port-Louis, Etel, Quiberon, Ile de Groix.
Sur le littoral, les Allemands avaient construit des blockhaus et
d'autres fortifications, sans épargner aucun effort pour bloquer l'arrivée des libérateurs : de fil barbelés, des
obstacles sur les plages ainsi que des mines ci et là sur toute la
ligne.
Paysage de la rive droite sur la Ria d'Etel.
La
commune de Guidel prit la partie la plus dure pendant un long siège
qui dura neuf mois. Les échanges de coups de feu entre alliés et
allemands étaient constants, instables, imprévisibles, se succédant
sans cesse. Dans ces engagements, les victimes étaient nombreuses et un véritable cauchemar pour les civils qui n'avaient rien à manger,
il n'y avait plus d'électricité, même pas un bout de bois pour se
chauffer. L'Allemagne bombardée, Berlin en feu, les soldats
allemands annihilés et réduits à se défendre dans une poche
comprirent tout de suite l'effort inutile que c'était de continuer
la bataille. Ils étaient au bout du rouleau et cherchaient dans les
champs de quoi manger.
Chantier naval sur le Port du Magouër à Plouhinec.
Les Américains étaient arrivés à Etel menaçant déjà les Allemands qui depuis longtemps avaient installé un quartier à Plouhinec, commune sur la rive face à Etel. Ceux-ci avaient
entamé des négociations avec les forces alliées sur le port du
Magouër à Plouhinec afin de rendre définitivement leurs armes. Le
7 mai 1945, vers 20 h, les officiers allemands commandés par l'ober
Schmitt et le colonel Borst traversèrent de l'autre côté en bateau
où les troupes américaines les attendaient au café Breton dans le
but de signer le document de la reddition.
Etel.
De
son passé commercial, Etel conserve toujours le goût du poisson. Une fête du thon est célébrée au mois d'août. Des défilés, des
groupes folkloriques forment partie des animations préparées à
cette occasion en même temps qu'on peut déguster le thon grillé
dans une ambiance estivale et chaleureuse. Tous les mardis à Etel a
aussi lieu le marché, moment propice pour trouver les produits de la
région tels ses huîtres, très appréciées dans le pays.
Saint-Cado.
Tout
autour d'Etel il y a des nombreuses îles et des chapelles. Notamment, la presqu'île de
Saint-Cado dégage un charme particulier.
Une terre où
abondent les chemins de randonnée pour se promener, pratiquer le
vélo, faire du cheval, des terrains pour jouer au tennis et au
golf... Etel est à 18 km d'Auray, 30 km de Lorient et 30 km de
Vannes.
Plage sur le rive gauche de la ria d'Etel.
Quelques lieux qui nous feront plaisir dans les environs : les menhirs et leurs alignements de Carnarc, Erdéven, Fort-Bloqué, Port-Louis, Hennebont, Quiberon, Vannes, Lorient, Larmor-Plage, Lomener, Locmariacquer...
Alignements de menhirs à Carnac, dans le Morbihan.
Port de plaisance à Vannes et sur les quais l'exposition annuelle en plein air "Photos de mer".
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Documents consultés pour cet article :
Robert-Muller C. "La pêche et la conserve du thon dans la Bretagne de l'Atlantique". In: Annales de Bretagne. Tome 43, numéro 1-2, 1936. pp. 68-100. Site "Persée" et BNF Bibliothèque Gallica.
"Encyclopédie des gens du monde" Tome 3, 1ere partie, Paris, 1834. BNF Bibliothèque Gallica.
Site de la commune d'Etel.
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"L'Abbaye de Beauport"
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"Restauration par Lionel Lespert d'un secrétaire à cylindre du XVIIIè siècle fabriqué par Roger Vandercruse dit Lacroix"
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