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Oie cendrée sauvage (Ansar ansar) et ses poussins au parc naturel de Brière. |
La Brière, second marais en France après l'immense parc de la Camargue de 70.000 ha, s'étend sur une surface de 40.000 ha à l'ouest de Saint-Nazaire, près de l'embouchure de la Loire. A l'est de cette grande plaine marécageuse, se trouvent les marais de Donges et à l'ouest La Grande Brière Mottière de 6.700 ha. Le parc qui nous occupe ici, la Grande Brière appelée "Mottière", appartient aux 21 communes distribuées autour du marais, propriété reconnue le 8 août 1461 par les lettres Patentes de François II, Duc de Bretagne.
Ce terrain
marécageux qu'est le Parc Naturel régional de Brière est constitué de prairies tourbeuses, dont la plus vaste
est la Grande-Brière. Il
s'agit d'une ancienne forêt mouillée, où l'on peut toujours voir des troncs
noircis par la tourbe, qui repose sous l'eau à peu de profondeur.
-A.jpg) |
Mouton de l'île de Fédrun. |
Longue de 15 km sur 10 de large, elle a bien une surface de 6.700 ha à l'altitude
moyenne de 3 m. Dans ce marais d'eau stagnante, y habitent toute sorte de poissons
d'eau douce, sauf évidemment la truite (préférant un habitat dans le courant des rivières), des oiseaux d'eau, et sur les prairies
paissent les moutons. A une époque, les Briérons tiraient la tourbe
par milliers de tonnes, transportée par des bateaux à fond plat,
nommés blains.
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Arbre asséché du marais. |
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Le marais de la Grande-Brière à l'île Fédrun. |
La Grande-Brière est un immense marais tourbeux recouvert par l'eau
une grande partie de l'hiver. La faune comme la flore sont purement limnétiques, c'est-à-dire, animaux et plantes vivant dans des eaux stagnantes. Il n'y a pas d'espèce marine dans la partie située au nord et à
l'ouest de Saint-Joachim, elle est plus abritée des vents marin et préservée de l'eau salée. Cette partie située
entre Saint-Joachim et la Loire bénéficie d'une faune et une flore ressemblant
de plus en plus à celles de la basse Loire à mesure que l'on
s'approche de celle-ci. Mais cela est surtout visible dans le lit et
sur les bords du Brivet, qui parcourt la Brière et déverse sur la Loire. Les plantes maritimes manquent, bien que
l'eau soit encore assez chargée de chlorures. Dans la Brière, on
peut trouver Coridina Desmaresti, une crevette, à
aspect marin, qui habite aussi l'Anjou et d'autres eaux douces de la
Loire-Inférieure.
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La Loire et le port de Nantes. |
Auparavant, la Loire maritime était un golfe profond à entrée trop
étroite pour les dépôts qu'y déverse la Loire : tout au
moins, depuis Saint-Nazaire jusqu'à la ligne Couëron-le-Pellerin, à
cause de la distribution des alluvions dans cette partie de
l'embouchure. Les archéologues s'accordent que jusqu'au Vè siècle
de notre ère, la Grande-Brière était un golfe s'envasant de plus
en plus, communiquant avec la Loire actuelle. A cause des alluvions, il
s'est formé très vite une barre littorale, parallèle à celle qui tend à se
former aujourd'hui entre Donges et Saint-Nazaire. Cette barre a eu
pour conséquence la substitution, probablement assez rapide, d'une
faune et d'une flore d'eau douce à la faune et à la flore marines. L'envasement de la Grande-Brière aurait été hâté aussi par le
changement d'embouchure de la Vilaine qui s'y serait déversée
primitivement, et par la formation d'un seuil à Saint-Lyphard qui
aurait supprimé cette issue aux eaux de la Loire.
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Canards colvert (Ansar Platyrhynchos) du marais de la Grande Brière. |
A l'heure actuelle, la Brière et les prairies basses qui l'entourent
sont drainées par des canaux et sont submergées en partie en
hiver. La région est, située à partir de Saint-Joachim et de
Saint-André-des-Eaux, constitue la véritable Brière, occupée par
des animaux et des plantes absolument lacustres avec une proportion de
chlorures contenus dans l'eau très faible.
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Barques à fond plat ou blains à l'île Fédrun. |
Dans le triangle
St-Nazaire-Montoir-Donges, et même un peu au nord de ces limites, en
particulier le long du Brivet, la flore des régions maritimes a
persisté, grâce aux vents salins et à l'afflux, dans les rivières
et étiers, des eaux un peu saumâtres. La faune y est également
apparentée à celle de la Loire saumâtre et les échantillons
prélevés ont montré l'existence d'une assez forte proportion de
chlorures dans les eaux de cette région. Mais à partir de Donges,
les mares, même très rapprochées de la Loire, n'ont plus qu'une
faune absolument d'eau douce, si l'on excepte toutefois la mare des
carrières de Lavau qui semblent avoir gardé, au moins, une
espèce de reliquat, Tetrastemma
lacustris.
[Société des Sciences naturelles de l'Ouest
de la France. Deuxième série. Tome I. Première partie. Bulletin
de la Société. 1901. G. FERRONIERE : « Eaux
saumâtres et douces ».].
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Oies cendrées sauvages (Anser anser) du marais. |
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Arrivée à l'île de Fédrun. |
Le fouilles préhistoriques ont récupéré des objets qui prouvent que ces lieux ont été habités autrefois. Lors de la construction de l'écluse de Trignac, des poignards de
bronze ont été trouvés, à différentes époques, dans les vases
ou dans les tourbières des marais de la Brière. En particulier, une
aiguille en bronze de 13 cm de longueur, munie à sa base d'un
disque creusé de 1 cm de diamètre, peut-être pour y enchâsser une
pierre.
Dans cette région, on y exploite aujourd'hui les importants marais
salants de Guérande et de Bourgneuf, et se trouvent aussi le bassin
houiller de Nort, ainsi que des carrières d'ardoises, de granit et
de marbre.
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Canard colvert mâle (Anas platyrhynchos) du marais de la Grande Brière. |
La
Grande-Brière est un
vaste bassin tourbeux, de 6.700 hectares, qui est la propriété
indivise aujourd'hui de 21 communes. Ses habitants étaient les seuls à avoir le droit
d'extraire la tourbe au moyen de laquelle étaient confectionnées des
mottes noires, qui fournissaient jusqu'au XIXè siècle aux petits
ménages, un chauffage économique et très en usage, non-seulement
dans la Loire-Inférieure, mais dans les départements voisins. Ce
vaste marais est sillonnée de nombreux canaux que les Brierons
parcourent toujours aujourd'hui sur les blains, petites
embarcations à fond plat.
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Parc naturel de la Grande Brière.
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Canard colvert femelle (Ansar platyrhynchos) du marais. |
La tourbe est le produit de la décomposition de certaines plantes
séjournant longtemps au milieu d'eaux marécageuses. Elle renferme
souvent du limon ou du sable en proportions très variables. Sa
couleur dépend de la profondeur des couches : les supérieures sont les plus modernes et ont une couleur brun-clair et le tissu peu serré ; les plus profondes, qui sont les plus anciennes,
ont une couleur brun-noirâtre et le tissu plus compact. La tourbe
brûle, avec ou sans flamme, en répandant beaucoup de fumée et une
odeur désagréable caractéristique ; elle colore en brun plus
ou moins intense la solution chaude potasse.
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Couple de canards colvert (Ansar platyrhynchos) du marais. |
Le gisement le plus important de tourbe en France se trouvait ici, à la
Grande-Brière, autour de Montoir, occupant une superficie de 6.700 hectares. Cette tourbe est d'une très bonne qualité et contient peu
de matières terreuses ; au long de la visite, on peut voir fréquemment des troncs
d'arbres noirs (apparemment calcinés) ou secs et même des arbres entiers, parfaitement
conservés sans les feuilles. On peut voir un arbre fossilisé appelé « Morta », d'environ 5.000 ans.
Les communes formant partie du vaste bassin tourbeux de la Grande Brière
sont aujourd'hui 21 : Montoir, Sainte-Reine, Saint-Joachim,
Herbignac, Rozet, Pontchâteau, Saint-André-des-Eaux...
L’extraction de tourbe sur les marais de la Grande-Brière était
la principale industrie de leurs habitants au XIX siècle.
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Morta, arbre fossilisé du marais, et église de St-Joachim. |
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Blain au secteur de Kerfeuille. |
Comme on verra un peu plus loin, cette caractéristique particulière de la Grande Brière a conduit les archéologues et historiens à des conclusions remarquables. La
commune de Saint-Joachim, en particulier, est distribuée sur cinq
îles ; le bourg est situé au milieu d'une d'elles: c'est l'île
Pandille. Au XIXè siècle, ses habitants travaillaient à l'extraction de la tourbe
qu'ils entassaient en forme de mottes. Lors qu'elles étaient sèches,
on les entassait et on les transportait dans les blains,
jusqu'à l'étier de Méan, ou aussi dans des chaloupes pour aller
débarquer les cargaisons de mottes à Vannes, à La Rochelle, à
l'île de Ré et même plus loin dans la Gironde.
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Visite en barque du parc de la Grande Brière. A gauche, héron sculpté. |
Ces matières composant la tourbe sont des détritus végétaux
nés des débris d'anciennes forêts enfouies au long des millénaires sous le sol. Outre les
matières végétales, la tourbe de Montoir contient du fer et du
soufre. Au village du Rozet, se fabriquait le noir de
Brière, au moyen de la matière noire et friable que les vents
enlevaient et balayaient de la surface de la Brière, pour
l'amonceler dans les canaux. Ces dépôts se présentaient sous une
forme compacte ; mais manque d'adhérence, en se desséchant, ils devenaient un produit pulvérulent. Recueillie par les hommes, cette
poussière était tamisée par les enfants et par les femmes ;
elle était ensuite expédiée à l'étier de Méan, pour servir à
étendre les engrais artificiels.
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Visite en barque du parc de la Grande Brière. |
Une exploitation sans contrôle appauvrit sensiblement la
Grande-Brière, au point de ne plus fournir de matériaux à ceux qui
vivaient de ses produits et l'administration a dû mettre sur pied des
mesures en vue de réglementer cette exploitation. En 1887, la
production totale de tourbe fut de 25.000 tonnes. Indépendamment de
la tourbe, des canaux on extrayait du curage, environ 10.000 mètres
cubes de terres noires, dont la vente produisait près de 20.000
francs. Ces terres noires étaient mélangées avec de la chaux, puis
elles étaient étuvées, pulvérisées et tamisées pour servir à
l'amendement des terres et aussi à la falsification des engrais.
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Oie cendrée sauvage (Ansar ansar) du marais. |
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Chèvre du marais. |
Les fouilles archéologiques et géologiques conduites par M de Kersabiec
et M Desjardins estimaient que le marais de la Grande-Brière
communiquait autrefois directement avec la mer par le Brivet, et M
Desjardins a placé le Brivates Portus
de l'époque gallo-romaine au nord de l'ancienne presqu'île de
Guérande, près de Saint-Lyphard, où se montrent encore des
retranchements anciens, appelés les Grands-Fossés Saint-Lyphard,
qui sont plus anciennes que l'époque gallo-romaine.
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Parc naturel de la Grande Brière. | |
Étant
donné que la "Guerre des Gaules" rédigé par César est assez sobre manquant de descriptions précises de la géographie locale, le travail des archéologues a été brillant. L'archéologue
français M Alfred Lallemand [in "Géographie des Gaules jusqu'au Vè siècle". Vannes 1861. Alfred Lallemand était juge de paix du canton est de Vannes, membre de la Société polymathématique du Morbihan et ancien président de la séction d'archéologie] a trouvé dans les textes césariens quelques indices qui
situent le siège des Oppida par César in Venetis, dans ce pays de Guérande. M Lallemand précise que lorsque
Brutus descend la Loire avec sa flotte, César avait déjà dit :
« Naves interim longas aedificari in flumine Ligeri
iubet », ["César ordonne de construire des galères sur la Loire". "César. La Guerre des Gaules". III, 9-1] et César suit Brutus par terre avec son armée et commence de suite l'attaque de ces Oppida.
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Oie sauvage et ses poussins au parc de la Grande Brière. |
Dans ce grand marais, les habitants ont construit leurs villes sur les îles, qui sont entourées et isolées par les marées tout les douze heures. Le récit de César continue, et nous allons suivre la traduction de Perrot d'Ablancourt au XVII siècle qui va servir pour éclaircir la thèse de M Lallemand :
« La plupart des villes de cette côte sont situées
sur des pointes de terres qui avancent dans la mer ; de sorte
qu'on n'en sauroit approcher quand la marée est haute, ce qui arrive
deux fois en douze heures ; et il ne fait pas sûr d'y aborder
avec des vaisseaux, parce que la mer se retirant, ils demeurent à
sec avec beaucoup d'incommodité. On ne pouvoit donc faire de siège,
d'autant plus qu'après un long et pénible travail lorsqu'on avoit
élevé une terrasse à la hauteur du rempart, les habitants
transportoient tout ce qu'ils avoient dans les vaisseaux, dont il y
avoit grand nombre sur la côte, et se reitiroient en un autre lieu,
qui faisoit la même peine à assièger... »
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Parc naturel de la Grande Brière.
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Église de Saint-Joachim. |
D'après les recherches d'Alfred Lallemand, « la commune de
Saint-Joachim est constituée autour des îles dans le marais et
cette description de César pourrait correspondre parfaitement au
pays de la Grande-Brière et de l'archipel guérandais : ils
sont séparés l'un de l'autre par l’isthme étroit de
Saint-Lyphard encore coupé par l'immense redoute gauloise des Grands
fossés, clef de toute la presqu'île. Cet isthme est dominé par un
camp romain et la tradition y conserve encore le souvenir de luttes
gigantesques soutenues par nos pères ».
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Secteur de Kerfeuille à la Brière.
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Visite en barque de l'île Fédrun. |
Alfred Lallemand a constaté que les collines guérandaises s'adaptent
bien au texte latin dans toutes ses parties. Il a localisé le scénario de la guerre contre les Vénètes dans le paysage de cette région. Après avoir enlevé
plusieurs places, « compluribus expugnatis oppidis »,
César voit l'inutilité de se battre contre des ennemis qui lui
échappent toujours et mise fort une dernière fois : il attend
l'arrivée de sa flotte et tente dans la baie du Croizic, un combat
naval : « Reliquum erat certamen positum in virtute ;
qua nostri milites facile superabant, atque eo magis, quod in
conspectu Caesaris atque omnis exercitus res gerabatur, ut nullum
paulo fortius factum latere posset ; omnes enim colles et loca
superiora, unde erat propinquus despectus un mare ab exercito
tenebantur. » ["L'issue du combat ne dépendait plus que du courage, et en cela, nos soldats avaient aisément l'avantage, surtout dans une action qui se passait sous les yeux de César et de toute l'armée; aucun trait de courage ne pouvait rester inaperçu; car toutes les collines et les hauteurs, d'où l'on voyait la mer à peu de distance, étaient occupées par l'armée". "César. La Guerre des Gaules" III, 14-9]
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Oie cendrée sauvage (Ansar ansar) du marais. |
Si on parcourt aujourd'hui ces hautes collines jusqu'à Pornichet, en passant par
Carheil et Escoublac, on peut remarquer le magnifique paysage dont on
jouit des sommets sur tout l'archipel guérandais. Aucun détail ne
put échapper à César, il a tout vu d'en haut, et l'on comprend facilement combien de là
« nullum paulo fortius factum latere potebat ». ["aucun trait de courage ne pouvait rester inaperçu".].
Au moment de l'occupation romaine, le territoire des Venètes
s'étendait jusqu'à la Loire, et M Lallemand affirme que
l'expédition navale de César eut pu avoir lieu, sans doute, à
l'embouchure de la Loire dans l'Archipel guérandais. Là, les
Venètes y avaient concentré tout leur pouvoir militaire en hommes
et en vaisseaux. D'après l'avis de l'archéologue M Bizeul, c'était
bien Locmariaker, près de Vannes, la capitale primitive des Venètes, mais après la
conquête de cette colonie phénicienne par les Romains, elle fut
remplacée par Corbilon, [d'après l'historien Strabon, Corbilon était un important port près de
l'embouchure de la Loire] ; c'était un ancien port et la situation de Corbilon était
beaucoup plus favorable à la défense; son entrepôt commercial était déjà établi depuis longues années et il ne pouvait pas être
déplacé.
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Oies cendrées sauvages (Ansar ansar) du parc naturel de la Grande Brière.
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Visite du parc de la Grande Brière. |
Après la conquête, la première route romaine possiblement tracée en Bretagne fut celle du littoral sud breton de Portus Namnetum (Nantes) à
Vorgium (Concarneau) avec embranchement sur Keris
(Douarnenez) et sur Gesocribate-Ossimi (Pas Brest où normalement est localisé, mais près de Portus-Staliocanus, autour du Cap Saint-Mathieu dans le Averbrac'h, Finistère. René Kerviler in "Armorique et Bretagne, recueil d'études sur... bretonnes" 1873-1892. Ed H Champion. Paris 1893") prolongée
jusqu'à Portus-Staliocanus, [aujourd'hui, entre le port de Conque et l'abbaye Saint-Mathieu, sur la pointe de Saint-Mathieu,
au Moyen Age appelé Pors Liogan ou Portus Liocanus (voir le
dictionnaire de Dom Pelletier) autour de Brest]. Cette route est
ainsi décrite au Nord de la Loire par la carte de Peutinger :
« Portus Namnetum (Nantes). XXIX (lire 29 lieues gauloises)
Dureti (près de la Roche-Bernard). XX Dariorigum (Vannes). XX Sulim
(Hennebont ou Castenec). XXIV Vorgium (Concarneau). XLV Gesocribate (Brest ou Pointe de Saint-Mathieu). »
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Blain, barque à fond plat. |
D'après l'abbé J. Dominique, dans son "Catalogue des orthoptères", il y aurait à signaler une caractéristique essentielle à ce marais: certains
insectes habitant la Grande Brière, tels les grillons Nemobius lineolatus et Gryllus
desertus Pallas, offrent une teinte beaucoup plus sombre que celle
des individus habitant le bord de la Loire. Une couleur noirâtre
domine dans leur apparence au lieu de la brune-testacée propre à
eux. La même observation s'applique à plusieurs autres insectes
orthoptères, hémiptères et coléoptères dans les tourbières de
la Brière.
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L'eau du marais est stagnante. |
L'abbé J. Dominique a remarqué qu'en particulier « Gryllus
desertus Pallas, se présente aux environs de Montoir
sous une forme remarquable par son mélanisme absolu ». Ils
se demande si cet accident de coloration, commun à un bon nombre
d'espèces de la Grande-Brière « est le résultat d'une
harmonie mimétique avec la teinte noire de tout le sol : dans
cette plaine marécageuse on extrayait la tourbe destinée à servir
de combustible dans les foyers de la région ».
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Parc de Brière: Secteur de Kerfeuille. |
La truite, par son besoin de nager dans les courants,
n'habite pas le marais. Si le fait, par contre, l'anguille.
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On peut trouver toute sorte de poissons d'eau douce. |
Des
criquets de l'espèce Stenobothrus
(Omocestus) ont
été repérés
dans
les prairies de Montoir d'une coloration testacée, toutefois
obéissant à la loi de mélanisme signalée par l'abbé J. Dominique
parmi les insectes habitant les tourbières de la Grande-Brière.
« Tous les
exemplaires capturés dans cette localité offrent une livrée d'un
brun ferrugineux plus ou moins foncé, sur laquelle tranche seulement
une bande droite jaune-rougeâtre, souvent réduite à une simple
ligne, qui s'étend longitudinalement du sommet du vertex au bord
postérieur du pronotum. Souvent, cette bande manque absolument sur
la tête. Les carènes angulées du pronotum sont pareillement de
couleur pâle, contrastant vivement la teinte très obscure du fond,
à l'intérieur des angles ».
[Société des
Sciences naturelles de l'Ouest de la France. Bulletin de la Société.
1900. Abbé J. Dominique in " Catalogue des orthoptères " et "Chasses dans la Loire-Atlantique (1894-1895)"].
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Morta ou arbre fossilisé. |
M
Ch. Barrois, [ancien membre de la Société de géologie du Nord], a apporté de la lumière pour dévoiler l'origine de la Grande-Brière. Il explique
que les îles de la Loire sont formées de vases de nature
argilo-sableuse très peu stable et que, sous l'influence des
courants, changent de forme et se déplacent avec une grande
rapidité.
« Les apports de la Loire ont constitué
l'envasement de l'étang actuel de la Brière, golfe marin au temps
de César et où les galères des Normands pénétraient au VIII
siècle. L’épaisseur de la vase y atteint, près de la commune
de Besné 21 m, sous le niveau de la mer, et y a fourni des
coquilles marines (Ostrea edulis, Cardium edule).
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Marais du parc de la Grande Brière. |
Elle y est
recouverte par des tourbes et des argiles tourbeuses, atteignant
1,50m d'épaisseur, où l'on trouve en outre de nombreux troncs
d'arbres renversés, des souches encore enracinées de plus de 1m
de diamètre. Ces tourbes étaient exploitées en été, quand les
eaux sont basses. Les poissons se réunissent alors en grand nombre
dans les dernières flaques d'eau stagnante de la Brière ;
souvent ils y meurent, s'y décomposent, et déterminent à la
surface de ces lagunes la formation d'une pellicule irisée
d'hydrocarbures liquides ». Des nombreux blocs de grès calcarifère à Nummulites et
Ostren flabellula abondent disséminés dans la Grande-Brière,
entre Saint-Lyphard et Crossac.
L'Île de Fédrun.
Parc Naturel régional de Brière. Loire-Atlantique.
Images prises le 12 mai 2012 à l'île de Fédrun
Saint-Joachim (44)
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©Productions José María Gil Puchol.
Photographe à Loudéac.
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Le parc naturel "El Parrizal" en Espagne
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